L’Âne mort et la femme guillotinée/XV

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XV

LE PAL


L’histoire du pendu me revenait souvent en mémoire. Justement en France, en Angleterre, en Allemagne, partout, s’élevait en ce temps-là une nouvelle école de publicistes qui, pour premier article de leur code, proscrivaient la peine de mort. La question était longuement débattue, comme toutes les théories le seront toujours chez des peuples assez savants et exercés pour jouer avec le paradoxe. Il arriva donc qu’emporté sans m’en douter dans cette foule d’arguments en sens contraire pour et contre la peine de mort, je m’estimai heureux d’avoir parlé à un pendu ; j’étais tout fier de pouvoir raconter l’histoire d’un homme de l’autre monde, sans être forcé de me contenter du récit incomplet et impossible d’un patient qui marche à la mort. Selon moi, j’avais un argument sans réplique en faveur de cette loi pénale si combattue par nos sages ; je n’attendais plus qu’une occasion pour le développer à mon gré.

L’occasion arriva bientôt. Un jour, un jour d’automne, à la fin de toute feuillée, quand vous sentez venir l’hiver et ses frimas, nous étions réunis à la campagne dans un vaste salon froid et pluvieux. La société était nombreuse, mais les membres qui la composaient n’étaient guère animés les uns pour les autres de cette sympathie active qui rapproche les hommes et qui ne leur permet pas de compter les heures qui s’enfuient. Au milieu de la chambre, les dames, silencieuses et complètement isolées, s’occupaient d’ouvrages à l’aiguille. Les hommes se parlaient à de longs intervalles sans avoir rien à se dire ; bref, la soirée était perdue, si cette grande question de la peine de mort ne fût venue jeter une passion intéressante au milieu de tout ce désœuvrement. Le choc devint électrique : chacun avait en réserve son argument tout prêt pour ou contre, chacun parlait de toute la force de ses poumons et sans attendre que son tour fût venu ; pour moi, j’attendais, en homme habile, que ce premier bruit se fût apaisé, et dès que je jugeai l’instant propice, je racontai l’histoire de mon pendu.

Mon histoire produisit peu d’effet ; elle n’était vraie et croyable que dans la bouche du bandit italien ; racontée par moi, c’était un conte sans vraisemblance. À ce sujet, la discussion reprenait de plus belle ; déjà mes adversaires, c’est-à-dire les adversaires de la peine de mort, retranchés derrière ce grand mot : l’humanité ! comme derrière un rempart inaccessible, avaient à ce point l’avantage, que personne n’osait plus prendre ma défense, lorsqu’au plus fort des clameurs contre la fausseté de mon récit, je rencontrai un secours tout-puissant.

C’était un vénérable musulman. Du fond du sofa bourgeois, économiquement recouvert d’une indienne passée, dans lequel il était plongé, il leva sa tête ornée d’une longue barbe blanche, et reprenant gravement la conversation ou je l’avais laissée : — Je veux bien croire, nous dit-il, que cet Italien a été pendu, puisque moi-même j’ai été empalé !

À ces mots, il se fit tout à coup un grand silence ; les hommes se rapprochèrent du narrateur ; les dames, oubliant leur aiguille, prêtèrent une oreille attentive. Vous avez peut-être remarqué des femmes en groupe, écoutant un récit qui les intéresse ; alors vous avez souvent admiré cette physionomie qui s’anime, cet œil qui s’ouvre de toute sa grandeur, ce sein qui s’arrête tout court, ce joli cou qui se dresse comme le cou du cygne, et ces deux mains oisives qui retombent nonchalamment : voilà ce que j’admirais moi tout seul, en attendant qu’il plût au Turc de commencer.

— Que Mahomet soit loué ! dit-il ; mais une fois dans ma vie j’ai pénétré chez les épouses sacrées de Sa Hautesse !

Ici l’attention devint plus grande ; je remarquai une jeune fille de quinze ans qui écoutait, assise à côté de sa mère ; elle fit semblant de reprendre son ouvrage. Quand on travaille on n’écoute pas.

— Je me nomme Hassan, reprit le Turc ; mon père était riche, et je le suis. En véritable musulman, je n’ai eu qu’une passion dans ma vie, c’est la passion des femmes. Mais autant j’étais passionné, autant j’étais difficile dans mes choix. C’était en vain que je parcourais tous les marchés les plus célèbres, je n’en trouvais aucune assez belle pour moi. Chaque jour on me faisait voir de nouvelles esclaves, des femmes noires comme l’ébène, d’autres femmes blanches comme l’ivoire ; celle-ci venait de la Grèce, le pays des belles filles, mais elle était tout en larmes ; celle-là venait de France, mais elle me riait au nez et elle me tirait par la barbe. — Tu n’as donc rien de plus beau, disais-je au marchand d’esclaves ? — Mais souviens-toi, Hassan, qu’il ne faut pas tenter Dieu. Certes, la femme est une belle créature, mais il ne faut pas la vouloir plus belle que Dieu ne l’a faite. Ainsi parlait le marchand d’esclaves ; il avait raison, le digne homme ; il ne vantait pas sa marchandise, il la vendait comme il l’avait. Moi, cependant, je voulais tout simplement l’impossible ; si bien qu’un soir, poussé par mon envie, je me mis à franchir les remparts du palais impérial.

Je ne songeais pas à me cacher, j’escaladai les murs de Sa Hautesse comme si elle n’eût eu à son service ni janissaires, ni muets, et par conséquent je ne fus aperçu de personne. Je pénétrai heureusement à travers les trois enceintes impénétrables qui défendent le sacré sérail ; puis enfin quand revint le jour, je plongeai un regard téméraire dans ce sanctuaire inviolable. Ma surprise fut grande lorsqu’à la lueur blanche et pâle du premier soleil je pus juger que les femmes du successeur de Mahomet ressemblaient à toutes celles que j’avais vues. Mon imagination désabusée ne pouvait croire à cette triste réalité, et je commençais à me repentir de mon entreprise, quand tout à coup je fus saisi par les gardes du palais.

Non-seulement il y allait de ma tête, mais encore il y allait de la vie de ces malheureuses femmes que j’avais surprises dans leur sommeil : on résolut de ne point parler de cette souillure à Sa Hautesse ; et cependant, entraîné sans bruit hors de l’enceinte formidable, je fus conduit au supplice que j’avais mérité.

Peut-être, Messieurs, ne savez-vous pas ce que c’est que le pal ? C’est un instrument aigu placé sur le haut de nos minarets, et qui ne ressemble pas trop mal à ces flèches de paratonnerres que vous avez inventées, vous autres Européens, comme pour défier le destin jusque dans les nuages. Il s’agissait de me mettre à cheval sur ce pal effilé, et pour mieux me faire garder l’équilibre, on m’attacha à chaque pied deux boulets en fer. La première douleur fut cruelle ; le fer s’enfonçait lentement dans mon corps ; et le deuxième soleil, dont les rayons plus brûlants frappaient sur les dômes étincelants de Stamboul, ne m’aurait peut-être pas trouvé vivant à l’heure de midi, si mes boulets ne se fussent détachés de chaque pied ; ils tombèrent avec fracas ; ma torture devint alors plus supportable, et je me mis à espérer que je ne mourrais pas. Rien n’égale en beauté le spectacle que j’avais sous les yeux : une mer immense, entremêlée de petites îles revêtues de verdure, et sillonnée dans tous les sens par les vaisseaux de l’Europe. De la hauteur où j’étais placé, je compris que Constantinople était la reine des villes. À présent, je planais au-dessus de la cité sainte ; je voyais à mes pieds ses brillantes mosquées, ses palais romains, ses jardins suspendus dans les airs, ses vastes cimetières, refuges tranquilles des buveurs d’hydromel. Dans ma reconnaissance, j’invoquai le Dieu des croyants. Sans doute ma prière fut entendue, car un prêtre chrétien me délivra au péril de ses jours ; il m’emporta dans sa cabane et me sauva. À peine guéri, je retournai dans mon palais ; mes esclaves se prosternèrent à mes pieds. J’achetai, le lendemain, les premières femmes qui se présentèrent ; je rechargeai ma longue pipe d’écume, je la trempai dans l’eau de rose, et si je pensai quelquefois aux muets de Sa Hautesse et à leur supplice, c’était pour me rappeler tout haut qu’il faut acheter les femmes comme elles sont, et que si le Prophète ne les a pas faites plus belles, c’est que le Prophète n’a pas voulu. — Allah est grand !

Ainsi parla le Turc ; ce long récit l’avait fatigué ; il retomba nonchalamment sur les coussins de la bergère, et il reprit la voluptueuse attitude d’un bon croyant qui fume sa pipe à l’heure de midi. Dans cette attitude, si j’étais peintre, je peindrais le calme et le bonheur. À mon sens, rien n’exprime le repos comme un heureux enfant de Mahomet couché sur un tapis de Perse, sans peine, sans désirs, sans rêve, et dans cet heureux sommeil de l’Orient qui ne vous force même pas à fermer les yeux, comme si c’était déjà une trop grande violence pour un mortel.

Ainsi parla le Turc : J’ai remarqué souvent qu’une histoire intéressante et bien racontée disposait merveilleusement les esprits et changeait souvent la face d’une conversation, de l’ennui au plaisir. Une fois entré dans un salon, que voulez-vous qu’on fasse, sinon se glorifier soi-même et décrier les absents ? Ainsi donc, après ce premier récit, la soirée prit une face nouvelle ; chacun se rapprocha de son voisin, et, bien plus, la maîtresse du logis, étouffant la voix d’une économie parcimonieuse qui lui reprochait d’ouvrir son bûcher avant que l’almanach n’eût annoncé positivement l’hiver, parla de nous faire un peu de feu. La proposition fut acceptée avec mille bravos unanimes : en un clin d’œil la cheminée fut débarrassée de son rempart de papier gris ; le sarment embrasé fit reluire les chenets de cuivre, en même temps que tous les visages, égayés et ranimés par cette douce chaleur, annonçaient une satisfaction inattendue. Il y a tout un poëme descriptif dans le premier feu de ce dernier jour d’automne, qui vous donne à l’improviste un avant-goût des plaisirs flamboyants de l’hiver.

Cependant le feu brillait dans l’âtre ranimé ; au moment où la flamme blanche et bleue, précédée d’une bonne odeur de sapin, jetait son plus grand éclat, elle se porta subitement sur un jeune homme qui n’avait pas encore parlé. Il était assis dans un coin et semblait ne prendre part à la conversation que pour en relever de temps à autre les traits saillants par un sourire moitié affable, moitié moqueur, de sorte qu’à l’instant même tout l’intérêt fut autour de cet homme. D’ailleurs il était jeune et beau, son œil était noir, et tout révélait en lui l’homme de goût et l’homme d’esprit, qui dans le monde ne se regarde comme supérieur ou comme inférieur à personne. Au premier abord et à la curiosité des regards, notre jeune homme comprit qu’on lui demandait une histoire. Aussitôt, sans se faire plus longtemps prier, il appuya son bras sur le siége d’une jeune femme qui était presque assise devant lui, et, la tête penchée à côté de cette tête fraîche et jolie, il commença son récit avec une voix si douce et si pure, que vous auriez dit que c’était la jeune femme qui parlait, si ses lèvres entr’ouvertes n’eussent pas été parfaitement immobiles, si elle-même elle n’eût pas pris l’attitude du plus entier recueillement.

— Je crains bien, Mesdames, dit le jeune homme... Cette dérogation inattendue à cette règle sociale qui exige qu’on dise toujours messieurs quand on parle en public, parut une nouveauté piquante dont ces dames surent bon gré au narrateur. En effet, par cette tactique habile le jeune homme se donnait les honneurs d’un tête-à-tête féminin, et s’isolait du reste de l’assemblée ; il y eut donc un murmure d’approbation qui le força à recommencer sa phrase : en homme d’esprit, il la recommença tout autrement.

— Pour moi, reprit-il, je n’ai été que noyé ; mais les circonstances de ma mort sont assez étranges. Quelques-uns de vous connaissent sans doute, hors des murs de Lyon, un des plus beaux paysages qui soient sous le soleil.

C’était un jour d’été, un de ces jours où le ciel est entièrement bleu, à l’air chaud et pur. J’étais mollement couché sur les bords du fleuve, ou plutôt sur les bords de ce rivage mixte qui voit tout à coup la Saône s’unir aux flots du Rhône, ses flots limpides résister d’abord aux flots jaunâtres de son amant, résister plus mollement ensuite, puis enfin, s’avouant vaincue, se mêler entièrement à cette onde maîtresse et rouler dans le même lit. À cette heure de midi, la chaleur était accablante, l’onde était limpide ; j’étais couché sur le gazon du rivage, entre le sommeil et la veille, et dans l’état de béatitude d’un homme qui a pris de l’opium ; que vous dirai-je ? À force de contempler cette vaste nappe d’eau qui de loin me paraissait si paisible et si calme, je crus découvrir dans le fond de la rivière, assise sur un quartier de roche, je ne sais quelle idéale et jeune beauté qui me tendait les bras avec un doux regard. Le charme était inexprimable. La vision se balançait mollement dans le miroir des eaux ; un vieux tilleul du rivage protégeait cette jeune tête des blanches fleurs qui le décoraient, et de ses feuilles vertes il lui faisait un vêtement diaphane. J’étais sur le bord du fleuve, immobile, enchanté, saisi par un amour indicible, réalisant tous les rêves d’une première jeunesse ; il me sembla que j’étais le héros du Tasse, le beau Renaud arrêté dans les jardins d’Armide, au bord de ces bassins de marbre où les nymphes délirantes chantaient l’amour en se balançant dans l’onde argentée ; ces belles femmes, du fond de ce cristal limpide, me tendaient leurs bras et leurs sourires ; — je succombai !

Déjà j’étais dans le fleuve, et ni la fraîcheur de l’eau, ni la force irrésistible qui soudain me saisit et m’entraîna, ni la fuite de ma déesse diaphane, ne purent m’arracher à mon rêve poétique ; je nageais au milieu de ces deux grands fleuves, le Rhône et la Saône, qui se disputaient mon corps comme une proie. Sans songer aux périls qui m’attendaient, je me laissais aller complaisamment à leurs efforts ; tantôt je me trouvais mollement bercé, dans les bras de la Saône, tantôt le Rhône m’arrachait violemment à ces douces étreintes, et m’entraînait avec furie ; d’autres fois, placé sur les confins de ces deux puissances rivales, emporté par l’une, arrêté par l’autre, j’étais immobile, et alors ma vision me revenait aussi belle, aussi riante, aussi jeune ; un instant elle fut si près de moi que je me précipitai pour la saisir. J’ignore ce que je devins alors, à quel bonheur je fus admis, à quelle indicible récompense je fus appelé ; mais après un jour tout entier de cette extase, je me réveillai dans la grange d’un villageois ; la nuit descendait des montagnes, les bœufs rentraient dans leur étable en poussant de mélancoliques mugissements ; ma tête était soutenue par un de ces beaux et vigoureux rameurs du Rhône, comme on en voit encore beaucoup dans mon village de Condrieu ; partout ailleurs, ces hardis navigateurs, hommes dégénérés, sont devenus de timides et astucieux marchands ; ils n’ont pas conservé dans leurs veines une goutte du sang de leurs pères.

Voilà ma mort ; ce fut, comme vous voyez, un beau rêve. Je suis parfaitement de l’avis de l’Italien et du Turc. La mort, vous le voyez, la mort pénale de l’Italie, la mort despotique de l’Orient, la mort volontaire de l’Occident, ne sont pas plus à craindre l’une que l’autre. Depuis ce jour, je suis de l’avis de ce philosophe qui pensait que vivre et mourir c’était même chose ; seulement, puisque je m’étais endormi une fois, je suis fâché de m’être réveillé.

Ainsi parla le jeune homme ; et quand, à la fin de son discours, il se vit l’objet de l’attention qui durait encore, son visage devint couleur de pourpre, il se retira vivement du fauteuil sur lequel il se penchait, et sans le vouloir il effleura de sa joue la joue de la jeune femme qui était assise devant lui. Je remarquai à ce sujet que cette rougeur était contagieuse ; et de fait, c’était plaisir de voir ces deux jeunes têtes s’animant tout à coup du même incarnat de leurs vingt ans.

Quand l’assemblée fut un peu revenue de ces récits étranges, la discussion recommença de plus belle ; les adversaires de la peine de mort n’avaient rien à opposer à de pareils arguments. Pendant qu’ils se creusaient la tête pour trouver quelques réponses plausibles, les partisans timorés de la mort légale, un instant battus, et qui avaient craint jusqu’alors d’être taxés de cruauté, revenant à la charge avec plus de vigueur, ne mettaient plus de fin à leurs démonstrations. C’était à qui se souviendrait d’être mort au moins une fois en sa vie. L’un, au bois de Boulogne, était tombé percé d’un coup d’épée, et il se rappelait fort bien que le froid du fer n’était pas une sensation désagréable ; l’autre avait reçu une balle en pleine poitrine, sans ressentir le moindre mal ; celui-ci avait fait une chute qui lui avait fracassé le crâne, et il n’en conservait pas d’autre souvenir : je ne parle pas des fièvres putrides, des fièvres malignes, des fièvres cérébrales, de toutes les fièvres possibles ; en un mot, on fit si bien, qu’il fut conclu, à l’unanimité, que la mort n’était pas une douleur ; que la mort pour un crime était moins, de la part de la société, une satisfaction équivalente du crime commis, qu’une précaution pour le repos de tous ; que la société payait beaucoup trop cher la mort des champs de bataille, en la payant par la gloire, cette récompense immortelle ; et qu’enfin craindre la mort dans son lit était le métier d’un sot plus encore que le métier d’un poltron.

On en était là de cette dissertation pénale, à laquelle Beccaria en personne n’eût su que répondre, lorsqu’un gros abbé, qui était resté jusqu’alors plongé dans un long fauteuil et dans l’état heureux d’un homme qui digère un bon dîner, se levant avec effort de son siége, alla se placer au centre de la conversation, au-devant de la cheminée et vis-à-vis la flamme scintillante ; ainsi placé, il se mit bien d’aplomb sur ses deux pieds, et comme c’était un homme de sens et de bon conseil, un de ces vieux prêtres à bonne et indulgente conscience que la Révolution française avait chassés à l’étranger, et qui, rentrés dans leur patrie, s’étaient mis à reconstruire de leur mieux une vie de chanoine tout empreinte d’un tranquille bien-être pour soi-même et d’une active charité pour les autres, le digne homme fut écouté avec attention :

— Par saint Antoine, s’écria-t-il, voilà une belle discussion sur la peine de mort ! M’est avis, Messieurs, que vous en agissez bien à votre aise ; si, comme moi, vous aviez manqué mourir d’une indigestion, vous parleriez de la mort avec plus de respect.