Nouvelles poésies (Van Hasselt)/L’Étoile cachée

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Études rhythmiques
Nouvelles PoésiesBruylant et Cie (p. 267-268).


L’étoile cachée.

D’APRÈS UNE VIEILLE CHANSON LIMBOURGEOISE.





Latet sed nitet.
Devise des Abragua.





Je sais une étoile charmante
Qui brille là-haut dans les cieux.
Le soir, quand l’écho se lamente,
Souvent je la cherche des yeux
Et, quand tu t’allumes dans l’ombre
Parmi tes compagnes sans nombre,

Je sens mon cœur battre à te voir,
Étoile charmante du soir.

Bien loin, oh ! bien loin de la terre
Souvent dans ma nuit j’ai cherché,
Cherché quelque abri solitaire,
Au monde des hommes caché.
Étoile qui luis dans la nue,
Étoile, es-tu l’île inconnue
Où rit ce printemps éternel
Que rêve mon cœur dans le ciel ?

Éden qui là-haut étincelles,
Où cessent nos pleurs de couler,
Mon Dieu, qu’on me donne des ailes,
Vers toi je voudrais m’en aller.
Pourtant dans ta sphère suprême
Peut-on oublier ce qu’on aime ?
Ou bien ce chemin hasardeux
Faut-il, pour le faire, être à deux ?



Juillet 1854.