L’âge scolaire d’après un article de la Bayerische Lehrerzeitung

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L’âge scolaire d’après un article de la Bayerische Lehrerzeitung
Revue pédagogique, second semestre 1885 (p. 268-269).

L’âge scolaire. — La Bayerische Lehrerzeitung estime qu’il y a grand danger à envoyer les enfants trop tôt à l’école. Habitués au mouvement, au grand air, ils sont tout à coup condamnés à rester de longues heures assis, enfermés, à suivre un régime nouveau et peu hygiénique. En même temps que le corps souffre de ce changement, que les muscles, les os, tout l’organisme est plus ou moins enrayé dans son développement, que le sang devient moins riche, les joues moins roses, les yeux moins vifs, il est fait appel à une dépense nouvelle de forces ; l’esprit se met en travail ; les efforts intellectuels causent une fatigue physique.

Si l’enfant est vigoureux, il surmonte peu à peu tous ces obstacles accumulés ; s’il est chétif, il tombe malade, ou se traîne languissant ; il ne peut suivre ses camarades, il reste dans les derniers, ses efforts même l’obligent à s’arrêter, à se reposer, à manquer l’école ; d’où des retards qui pèsent sur lui jusqu’à la fin de la période scolaire. Les parents ambitieux qui ont voulu des succès hâtifs sont cruellement punis par où ils ont péché.

La Bayerische Lehrerzeitung cite un bon nombre d’autorités médicales qui demandent que l’âge scolaire soit fixé à sept ans et non à six.

Loin d’en souffrir, les études y gagneront. Ce qu’on croit du temps perdu est du temps gagné. L’enfant plus robuste, plus développé, travaillera plus et mieux, sera plus apte à poursuivre plus longtemps ses études. Si les familles ne peuvent garder leurs enfants, il y a les jardins d’enfants, les institutions frœbeliennes, qui ont plus souci du corps que de l’esprit, du développement physique que d’une instruction prématurée et dangereuse. Laisser l’enfant s’ébattre le plus longtemps possible et reculer d’un an l’âge scolaire, c’est rendre service aux enfants et aux maîtres, par conséquent aux familles et à la patrie.