L’Œuvre DE P.-Corneille Blessebois/Essai

La bibliothèque libre.
L’Œuvre DE P.-Corneille Blessebois
L’Œuvre de P.-C. Blessebois, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des Curieux (p. 7-12).



ESSAI BIBLIOGRAPHIQUE

touchant les Œuvres de Pierre-Corneille Blessebois




Les soupirs de Sifroi, ou l’Innocence reconnue, tragédie par M. de Corneille Blessebois, Châtillon-sur-Seine, Pierre Laymeré, 1675.

In-8° de 44 pp. et 1 f. non chiff. pour le privilège. Le sujet de cette tragédie en 3 actes et en vers est l’histoire de Geneviève de Brabant et elle est imitée en grande partie, du roman du Père Cériziers : l’Innocence reconnue. IL y a dans cette pièce des personnages singuliers tels qu’un fantôme, deux loups, un ange.

Marthe le Hayer, ou Mademoiselle de Sçay, petite comédie. Imprimée pour l’auteur, 1676.

Petit in-12 de 24 pp. (Hollande, Elzévier), en trois actes et en vers.

Marthe le Hayer, ou Mademoiselle de Sçay, 1682.

Pet. in-12 de 24 pp.

Marthe le Hayer, ou Mademoiselle de Sçay, 1698.

Pet. in-12.

Le Bretteur, comédie nouvelle et galante en trois actes. Imprimée pour l’année 1758.

Pet. in-12 de 24 pp. C’est la même pièce que la précédente dont on a seulement changé le titre. Elle a été imprimée en cachette par un ouvrier inhabile et elle a été fort mal typographiée.

Les souteneurs et les soutenues, comédie en vers et en trois actes (1738).

M. Cléder a eu sous les yeux un manuscrit dans lequel la pièce Marthe le Hayer porte le titre que voilà. C’est une version qui présente quelques différences sans importance avec le texte imprimé.

Filon réduit à mettre cinq contre un, amusement pour la jeunesse, par Pierre Corneille de Blessebois.

Pet. in-12 de 26 pp., s. l. n. d. (Hollande, Elzévier, 1676). Pièce en vers entre Filon et Mirène, Lisette, Catin, Marote, Alise, Jeanneton et Isabelle. Très rare.

Filon réduit à mettre cinq contre un, amusement pour la jeunesse, par P.-Corneille de Blessebois. Leyde, 1676.

Pet. in-12 de II ff., y compris le titre.

L’Eugénie, tragédie dédié [sic] à S. A. le prince d’Orange, par P.-Corneille Blessebois, s. l. n. d.

Pet. in-12 de 42 pp., y compris 5 ff. préliminaires, plus 3 ff. n. chif. à la fin. (Leyde, Elzévier, 1676.) En trois actes et en vers.

Voici le sujet de cette pièce : Eugénie, fille du gouverneur d’Égypte, est déguisée en homme et sous cette apparence inspire une violente passion à Mélance, jeune dame romaine. Celle-ci, irritée d’une froideur qu’elle attribue au mépris de ses charmes, accuse Eugénie d’avoir tenté de lui ravir son honneur. Eugénie, en révélant son véritable sexe, déjoue l’imposture. Dans un sonnet au lecteur, placé en tête de cette tragédie, dédiée à S. A. R. le prince d’Orange, Corneille Blessebois dépeint la triste situation où il se trouvait à son arrivée en Hollande. Voici le sonnet :


Le barbare Destin, qui me livre la guerre
Et qui me fait courber sous le poids de ses fers,
M’a fait naître poète errant par l’Univers
Au son des doux accents que le Parnasse enserre.

J’ai passé tout mon temps sous le dieu du tonnerre,
Où j’ai sans vanité cueilli des lauriers verts ;
Mais la malignité d’un injuste revers
M’a rendu plus petit qu’un vermisseau de terre.

Je vins à quatre pieds habiter ce séjour,
Deux ans en cet état je respirai le jour ;
Le sort m’en ôta deux commençant mon troisième.

Ô fortune volage, ô bien mal assuré !
Je rampe maintenant, achevant mon trentième,
Et n’ai pas un terrier où je sois retiré.


L’Eugénie de Pierre-Corneille Blessebois, tragédie, à Leyde, chez Félix Lopez, 1676.

Pet. in-12 de 52 pp., plus 3 ff. non chif.

Le Rut ou la pudeur éteinte, Leyde, 1676.

3 parties in-12. 1re  partie : 3 ff. n. chif. pour le titre et 72 pp., y compris la dédicace à Mlle  de Sçay ; 2e partie : 3 ff. n. chif. pour le titre et la dédicace et 71 pp., plus 1 p. n. chif. ; 3e partie : 3 ff. n. chif. pour le titre et la dédicace à Mlle  de Sçay et 87 pp.

Le Lion d’Angélie, histoire amoureuse et tragique. Cologne, chez Simon l’Afriquain.

Petit in-12 de 168 pp., y compris 1 front, gravé, 1 titre imprimé, 1 dédicace, etc. (Hollande, Elzévier). Ce volume est ainsi dédié : « À M. Elzévier, capitaine ordinaire de mer pour le service de la République de Hollande, montant aujourd’hui un vaisseau de soixante-dix pièces, appelé le chêne :

« N’ai-je pas eu l’honneur, monsieur, de vous suivre sur l’Ostzée ? Et dans les deux batailles que nous avons données avec réussite, et en sept jours, contre les Suédois, n’ai-je pas vu moi-même des preuves convaincantes de ce que la Hollande publie à votre avantage ? » La dédicace est signée du nom de Corneille Blessebois.

Pour être complet, le livre doit être suivi de l’opuscule suivant :

Le temple de Marsias. À Cologne, chez Simon l’Afriquain, 1676.

Pet. in-12 de 43 pp., nouvelle mêlée de prose et de vers dédiée à très discrète, très pudique et très vertueuse demoiselle Émerentie van Swanevelt, épouse de M. Elzévier… Ces deux ouvrages ont une pagination séparée, mais une seule série de signatures. On trouve rarement les deux parties ensemble.

La Corneille de mademoiselle de Sçay, comédie pour l’hostel de Bourgogne, 1678.

In-12 de 3 ff. et 65 pp. en lettres rondes, s. l. (Paris). En un acte et en vers. Une gravure sur bois reproduite plusieurs fois dans le courant de l’ouvrage représente Blessebois, en habit d’officier, prenant le menton de Mlle  de Sçay vêtue en bergère.

La victoire spirituelle de la glorieuse Sainte Reine sur le tiran Olibre, tragédie nouvellement composée par M. de Corneille Blessebois. Autun, Pierre Laymeré, 1686.

In-4° de 49 pp., plus un f. n. chif., 4 fig. sur bois, dont la dernière est gravée par Ambroise.

Le Zombi du Grand-Pérou ou la Comtesse de Cocagne. Nouvelement imprimé, le quinze février 1697.

Petit in-12 de 2 ff. pour le faux-titre et le titre, 6 pp. pour le portrait en vers de la comtesse de Cocagne et 145 pp. On n’en connaît que quelques exemplaires. Zombi en créole signifie esprit, fantôme, sorcier. L’auteur (qui signe Effe-géache) d’Une nuit d’orgie à Saint-Pierre-Martinique (1892) l’emploie encore avec le sens de revenantLe Zombi a été imprimé aux Antilles.

Lupanie. Histoire amoureuse de ce temps. À la Sphère. 1668.

Pet. in-12 de 94 p. (Hollande, Elzévier).

Lupanie. Histoire amoureuse de ce temps. A Pari [sic] chez Jean-Pierre de Marteau, 1669.

Petit in-12 de 118 pp., dont les 8 prem. n. chiff. pour le titre et l’Épître dédicatoire.

Lupanie. Histoire amoureuse de ce temps. Imprimée cette année.

S. l. n. d. (Hollande, vers 1670)- In-12 de 120 pp.

Lupanie. Histoire amoureuse de ce temps. Avec les maximes d’amour. À la Tendresse chez les amans, 1700.

Petit in-12.

Saint-Germain, ou les Amours de- M. D. M. T. P., avec quelques autres galanteries.

S. l. n. d. (Hollande, Elzevier). Petit in-12 de 130 pp. Dans cette réimpression de Lupanie on a changé le titre et remplacé l’épître dédicatoire par plusieurs pièces de vers. On pense que les majuscules M. D. M. T. P. désignant Mme de Montespan ont été mises par un éditeur soucieux de rajeunir un ouvrage oublié.

Ce roman satirique est réimprimé en tête du recueil intitulé Amours des Dames illustres de notre siècle. Cologne, Jean Leblanc, 1860, petit in-12, sous le titre : Alosie ou les Amours de Mme  de M. T. P.

Œuvres satiriques de P. Corneille de Blessebois. Leyde, 1677.

Petit in-12 très rare qui, pour être complet, doit se composer ainsi : un frontispice gravé par Smelztzing ; un titre imprimé ; deux feuillets pour la préface ; L’Almanac des belles (pour l’année 1676, en vers), 34 pages, y compris le titre et l’épître à Mlle  de Jearny en 2 feuillets, plus 1 feuillet blanc ; L’Eugénie, 52 pages dont les 10 premières non chiffrées pour le titre et les préliminaires ; à la fin, 3 feuillets non chiffrés qui contiennent 7 portraits en vers, plus 1 feuillet bleu ; Le Rut ou la Pudeur éteinte, en trois parties, 1re  partie, 1 f. n. chif. pour le titre et 72 pages ; 2e partie, 4 ff. n. chif. pour le faux titre, le titre et la dédicace et 73 pages ; 3e partie, 4 ff. n. chif. et 87 pages ; Marthe le Hayer, ou Mademoiselle de Sçay. Imprimée pour l’auteur en 1676, 24 pages ; Filon réduit à mettre cinq contre un, amusement pour la jeunesse, par P. Corneille de Blessebois, 26 pp. On trouve séparément les parties de ce recueil et nous les avons décrites à leurs titres respectifs.

La pièce Marthe le Hayer, ainsi que Filon et quelques autres morceaux satiriques de Corneille Blessebois ont été réimprimés dans les différentes éditions de la Bibliothèque d’Arétin, recueil qui a encore paru sous le titre Le Cabinet d’amour et de Vénus.

On attribue parfois à Blessebois une Relation d’un voyage de Copenhague à Brême, en vers burlesques, qui a eu plusieurs éditions sous des titres différents, et la Comtesse d’Olonne, comédie que l’on attribue généralement à Bussy-Rabutin.

M. de la Sicotière possédait le manuscrit d’un libelle de Corneille Blessebois intitulé Aventures du parc d’Alençon et composé vers 1670, où l’on trouve la description du parc, en vers, que voici :


            Ici des arbres renversés,
            Vieux restes des siècles passés,
            Laissent voir de vides espaces ;
            Là des troncs de mousse couverts
            Non moins anciens que l’univers
De leur vieille fraîcheur n’ont plus rien que les traces.

            D’un côté, des arbres penchants
            Semblent menacer les passants
            De leur ruine toujours prête,
            Et le ciel même assez souvent
            Semble prêt par un coup de vent
D’achever les débris de leur tremblante tête.


Différentes œuvres de Corneille Blessebois ont été réimprimées au cours du XIXe siècle, soit par l’éditeur Poulet-Malassis, qui était d’Alençon, et c’est la ville où Blessebois trouva ses premières aventures, soit par l’éditeur Gay, soit par M. Cléder, soit par Mme  Marc de Montifaud, soit par d’autres.