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L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Éloge des tétons

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 21-23).

ÉLOGE DES TÉTONS

Chers Tétons, vous êtes l’unique et seule
Partie qui le mieux ressemble au fessier ;
Vous êtes ces collines délicates
Où, au mitan, s’ils peuvent, volent les Oiseaux.

Vous êtes cette belle vue qui console,
Car vous paraissez proprement la voie lactée :
Bien heureux qui sur vous met les pattes,
Car il fond comme cire au feu !

Oh ! chers beaux attraits de la Femme !

Vous êtes ces charmes bénis
Qui font que plaise davantage la Moniche.

Vous êtes ce bel étalage qui promet
Que dessous il y a bonne marchandise,
Car le plus souvent, a bon cul qui a bons tétons.

MÊME SUJET

Madrigal

Des yeux je me défends,
À leur pouvoir sans faire offense ;
Mais quand je regarde ces
Ces belles et charmantes petites pommes,
Je ne puis me tenir en laisse,
Et je délire, comme un chien.

Si au bout de la fatale branche
Telles étaient les antiques pommes,
J’ai compassion d’Adam,
S’il y a allongé la main.

MÊME SUJET

Madrigal

Petit enfant jadis
Des tétins j’ai vécu ;
À présent cette habitude
Se change en vertu ;
Le lait, je vous le donne,
Mais les tétins, oh non !

Voilà les seules choses
Qui ne me rassasient ;
Qui toujours me plairont,
Que je vais regardant
Que jamais je ne laisserai.

MÊME SUJET

Madrigal

Vous êtes nés jumeaux,
Tous deux vous êtes beaux,
Mais il semble que vous dédaigniez
De demeurer ensemble.

C’est l’Amour celui qui met
La discorde entre les tétons ;
Ce terrain-là est son royaume,
C’est là qu’il doit se tenir.