L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/L’auteur veut se retirer dans la solitude

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 174).

L’AUTEUR VEUT SE RETIRER DANS LA SOLITUDE

Il n’est plus une seule femme qui me plaise
Et celles que je voudrais ne me regardent plus ;
Mais telles sont du monde les vicissitudes
Que ce qui plaisait jadis aujourd’hui déplaise.

Peu s’en faut que je ne me mette à rester chez moi,
Je n’en ferai que mieux mes propres affaires,
Et la Nature, qui sait ce dont on a besoin,
Est persuadée que ce serait là mon bonheur.

En fait ce qui me semble une disgrâce
Des plus grandes que le ciel m’ait envoyées,
Il faudra au contraire que je l’en remercie,

Par la raison que si de quelque gentil minois
Je ne pouvais obtenir entièrement la faveur,
Par Dieu ! je lui laisserais mon oiseau dedans.