Entre les grands cyprès et les pins chevelus,
L’express empanaché dans la plaine s’avance :
L’air pur est embaumé d’un parfum de jouvence,
L’anémone étoilée empourpre les talus.
Auprès de cette mer limpide et sans reflux,
Le printemps, le matin sont si beaux en Provence ;
J’ai le cœur gros de peine et d’amour quand je pense
Aux jours délicieux qui ne reviendront plus.
C’est le même soleil et les mêmes arômes
Pourtant, mais moi je suis semblable à ces fantômes
Qui par les bois sacrés errent sans cesse en vain,
L’allégresse d’Avril n’a rien qui les pénètre ;
Comme eux, tendant l’oreille à quelque appel divin,
J’attends que le tombeau se rouvre pour renaître.