L’An deux mille quatre cent quarante/23

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CHAPITRE XXIII.

Le Pain, le Vin, &c.


J’étois si charmé de mon conducteur, que je craignois à chaque instant qu’il ne me quittât. L’heure du dîner étoit sonnée. Comme j’étois loin de mon quartier, & que tous les gens de ma connoissance étoient morts, je cherchois des yeux quelque traiteur pour l’inviter poliment à dîner & reconnoître du moins sa complaisance : mais à chaque pas je perdois la carte ; je traversai plusieurs rues sans rencontrer un seul bouchon.

Que sont devenus, m’écriai-je, tous ces traiteurs, tous ces aubergistes, tous ces marchands de vin, qui, unis & divisés dans le même emploi, étoient toujours en procès[1] & peuploient jadis cette grande ville ? On en rencontroit deux pour un à chaque carrefour ? — C’étoit encore là un des abus que votre siécle laissoit subsister. On toléroit une falsification mortelle qui tuoit les citoyens en santé. Le pauvre, c’est-à-dire, les trois quarts de la ville, qui, ne pouvant faire venir à grands fraix des vins naturels, entraîné par la soif, par le besoin de réparer ses forces abattues, trouvoit après le travail une mort lente dans cette boisson détestable, dont l’usage journalier cachoit la perfidie. Les tempéramens étoient affoiblis, les entrailles désséchées… — Que voulez-vous ? les droits d’entrée étoient devenus si excessifs qu’ils surpassoient de beaucoup le prix de la denrée. On eût dit que le vin étoit défendu par la loi, ou que le sol de la France fût celui de l’Angleterre. Mais peu importoit qu’une ville entiere fût empoisonnée, pourvu que le bail des fermes haussât d’année en année[2]. Il falloit que le papier timbré ruinât les familles, que le vin fût hors de prix, pour satisfaire l’horrible avidité du traitant ; & comme les grands ne mouroient point de ce poison caché, il leur étoit fort indifférent que la populace disparoisse : c’étoit ainsi qu’ils appelloient la partie laborieuse de la nation. — Comment se pouvoit-il qu’on eût détourné les yeux volontairement d’un abus meurtrier & aussi funeste à la société ? Quoi ! l’on vendoit publiquement du poison dans votre ville, & l’exactitude du magistrat s’est trouvée en défaut ? Ah, peuple barbare ! parmi nous, dès que le mêlange trompeur se fait sentir, ce crime est capital, l’empoisonneur est mis à mort : mais aussi nous avons balayé ces vils maltôtiers qui corrompent tous les biens qu’ils touchent. Les vins arrivent sur les marchés publics tels que la nature les a façonnés, & le bourgeois de Paris, riche ou pauvre, boit actuellement un verre de vin salutaire à la santé de son roi, de son roi qu’il aime, & qui est sensible autant à son estime qu’à son amour. — Et le pain, est-il cher ? — Il reste presque toujours au même prix[3], parce qu’on a sagement établi des greniers publics, toujours pleins en cas de besoin ; & que nous ne vendons pas imprudemment notre bled à l’étranger, pour le racheter deux fois plus cher trois mois après. On a balancé l’intérêt du cultivateur & du consommateur, & tous deux y trouvent leur compte. L’exportation n’est pas défendue, parce qu’elle est très utile ; mais on y met des bornes judicieuses. Un homme éclairé & intégre veille à cet équilibre, & ferme les portes dès qu’il panche trop d’un côté[4]. D’ailleurs, des canaux coupent le royaume & permettent une libre circulation : nous avons sû joindre la Saone à la Moselle & à la Loire, & opérer ainsi une nouvelle jonction des deux mers, infiniment plus utile que l’ancienne. Le commerce répand ses trésors d’Amsterdam à Nantes, & de Rouen à Marseille. Nous avons fait ce canal de Provence, qui manquoit à cette belle province favorisée des plus doux regards du soleil. Envain un citoyen zélé vous offroit ses lumières & son courage ; tandis que vous payiez cherement des ouvriers frivoles, vous avez laissé cet honnête homme se morfondre pendant vingt ans dans une inaction forcée. Enfin nos terres sont si bien cultivées, l’état de laboureur est devenu si honorable, l’ordre & la liberté règnent tellement dans nos campagnes, que si quelqu’homme puissant abusoit de son ministère pour commettre quelque monopole, alors la justice qui s’élève au dessus des palais, mettroit un frein à sa témérité. La justice n’est plus un vain nom, comme dans votre siécle ; son glaive descend sur toute tête criminelle, & cet exemple doit être encore plus fait pour intimider les grands que le peuple ; car les premiers sont cent fois plus disposés au vol, à la rapine, aux concussions de toute espèce. — Entretenez-moi, je vous prie, de cette matière importante. Il me semble que vous avez adopté la sage méthode d’emmagaziner les bleds ; cela est très bien fait ; on prévient ainsi & d’une manière sûre les calamités publiques. Mon siécle a commis de graves erreurs à ce sujet ; il étoit fort en calcul ; mais il n’y faisoit jamais entrer la somme épouvantable des abus. Des écrivains bien intentionnés supposoient gratuitement l’ordre, parce qu’avec ce ressort tout rouloit le plus facilement du monde. Oh ! comme on se disputoit sur la fameuse loi d’exportation[5] ; & pendant ces belles disputes, comme le peuple souffroit la faim ! — Remerciez la providence qui gouvernoit ce royaume ; sans elle vous auriez brouté l’herbe des champs ; mais elle a eu pitié de vous, & vous a pardonné, parce que vous ne saviez ce que vous faisiez. Que l’erreur est prolifique !

Il est une profession commune à presque tous les citoyens, c’est l’agriculture, prise dans un sens universel. Les femmes, comme plus foibles & destinées aux soins purement domestiques, ne travaillent jamais à la terre ; leurs mains filent la laine, le lin, etc. Les hommes rougiroient de les charger de quelque métier pénible.

Trois choses sont spécialement en honneur parmi nous ; faire un enfant, ensemencer un champ, & bâtir une maison. Aussi les travaux des campagnes sont modérés. On ne voit point de manouvriers se fatiguer dès l’aurore pour ne se reposer qu’après le coucher du soleil, porter toute la chaleur du jour & tomber épuisés, implorant en vain une parcelle des biens qu’ils ont fait naître. Étoit-il une destinée plus affreuse, plus accablante, que celle de ces cultivateurs en sous-ordre, qui ne voyoient après leur labeur que de nouvelles fatigues, & qui remplissoient de gémissemens l’étroit & court espace de leur vie ! Quel esclavage n’étoit pas préférable à cette lutte éternelle contre les vils tyrans qui venoient piller leurs foyers en imposant des tributs à l’indigence la plus extrême ! Cet excès de mépris affoiblissoit en eux le sentiment même du désespoir ; & dans sa déplorable condition, le paysan accablé, avili, en traçant un dur sillon, courboit la tête & ne se distinguoit plus de son bœuf.

Nos campagnes fertilisées retentissent de chants d’allégresse. Chaque père de famille donne l’exemple. La tâche est modérée, & dès qu’elle est finie la joie recommence : des intervalles de repos rendent le zèle plus actif ; il est toujours entretenu par des jeux & des danses champêtres. On alloit autrefois chercher le plaisir dans les villes ; on va aujourd’hui le trouver dans les villages, on n’y voit que des visages rians. Le travail n’a plus cet aspect hideux & révoltant, parce qu’il ne semble plus le partage des esclaves. Une voix douce invite au devoir, & tout devient facile, aisé, même agréable. Enfin, comme nous n’avons pas cette quantité prodigieuse d’oisifs qui, comme des humeurs stagnantes, gênoient la circulation du corps politique, la paresse bannie, chaque individu connoît de doux loisirs, & aucune classe ne se trouve écrasée pour supporter l’autre.

Vous concevez donc que n’ayant ni moines, ni prêtres, ni domestiques nombreux, ni valets inutiles, ni ouvriers d’un luxe puéril, quelques heures de travail rapportent beaucoup au-delà des besoins publics ; elles fructifient en bonnes productions & de toute espèce : le superflu va trouver l’étranger, & nous rapporte de nouvelles denrées.

Voyez ces marchés abondamment pourvus de toutes les choses nécessaires à la vie, légumes, fruits, poissons, volailles. Les riches n’affament point ceux qui ne le sont pas. Loin de nous la crainte de ne point jouir suffisamment ! On ne connoît point cette insatiable avidité d’enlever trois fois plus qu’on ne peut consumer : le gaspillage est en horreur.

Si la nature, pendant une année, nous traite en marâtre, cette disette n’emporte point plusieurs milliers d’hommes ; les greniers s’ouvrent, & la sage prévoyance de l’homme a dompté l’inclémence des airs & le courroux du ciel. Une nourriture maigre, seche, mal préparée & de mauvais suc, n’entre point dans l’estomac des hommes les plus laborieux. L’opulent ne sépare point la plus pure farine pour ne laisser aux autres que le son ; cet outrage inconcevable seroit un crime honteux. S’il parvenoit à nos oreilles qu’un seul eût ressenti la langueur de la faim, nous nous regarderions tous comme coupables de ses maux, & la nation entière seroit dans les larmes.

Ainsi le plus pauvre est affranchi de toute inquiétude sur ses besoins. La famine, comme un spectre menaçant, ne l’arrache point du grabat où il goûtoit pour quelques minutes l’oubli de ses douleurs. Il s’éveille sans regarder tristement les premiers rayons du soleil. S’il appaise le sentiment de la faim, il ne craint point en touchant les alimens de porter du poison dans ses veines.

Ceux qui possédent des richesses, les employent à faire des expériences neuves & utiles, qui servent à approfondir une science, à porter un art vers sa perfection ; ils élèvent des édifices majestueux ; ils se distinguent par des entreprises honorables : leur fortune ne s’écoule pas dans le sein impur d’une concubine, ou sur une table criminelle où roulent trois dés ; leur fortune prend une forme, une consistance respectable aux yeux charmés des citoyens. Aussi les traits de l’envie n’attaquent point leurs possessions ; on bénit les mains généreuses qui, dépositaires des biens de la Providence, ont rempli ses vues en élevant ces monumens utiles.

Mais quand nous considérons les riches de votre siécle, les égouts, je crois, ne charioient point de matière plus vile que leurs ames : l’or dans les mains, la bassesse dans le cœur, ils avoient formé une espèce de conspiration contre les pauvres ; ils abusoient du travail, de la peine, de la fatigue, des efforts de tant d’infortunés ; ils comptoient pour rien la sueur de leur front, & cette crainte affreuse de l’avenir où ils voyoient en perspective une vieillesse abandonnée. Cette violence-là s’étoit tournée en justice. Les loix n’agissoient plus que pour consacrer leur brigandage. Comme un incendie embrase ce qui l’avoisine, ainsi ils dévoroient les limites qui touchoient leurs terres ; & dès qu’on leur voloit une pomme, ils poussoient des cris inextinguibles, & la mort seule pouvoit expier un attentat aussi énorme… Qu’avois-je à répondre ? Je baissois la tête, & tombé dans une profonde rêverie je marchois concentré dans mes pensées. — Vous aurez d’autres sujets de réfléchir, me dit mon guide ; remarquez (puisque vos yeux sont fixés en terre) que le sang des animaux ne coule point dans les rues & ne réveille point des idées de carnage. L’air est préservé de cette odeur cadavreuse qui engendroit tant de maladies. La propreté est le signe le moins équivoque de l’ordre & de l’harmonie publique ; elle règne dans tous les lieux. Par une précaution salubre, & j’oserai dire morale, nous avons établi les tueries hors de la ville. Si la nature nous a condamnés à manger la chair des animaux, du moins nous nous épargnons le spectacle du trépas. Le métier de boucher est exercé par des étrangers forcés de s’expatrier ; ils sont protégés par la loi, mais non rangés dans la classe des citoyens. Aucun de nous n’exerce cet art sanguinaire & cruel ; nous craindrions qu’il n’accoutumât insensiblement nos frères à perdre l’impression naturelle de commisération ; & la pitié, vous le savez, est le plus beau, le plus digne présent que nous ait fait la nature[6].



  1. Celui qui tourne la broche ne peut mettre la nappe, & celui qui met la nappe ne peut tourner la broche. C’est une chose curieuse à examiner que les statuts des communautés de la bonne ville de Paris. Le parlement siege gravement pendant plusieurs audiences pour fixer invariablement les droits d’un rôtisseur. Il vient de s’élever une cause unique en ce genre : la communauté des libraires de Paris prétend que le génie des Montesquieux, des Corneilles, &c. lui appartient de droit, que tout ce qui émane des cervelles pensantes forme l’on patrimoine, que les connoissances humaines fixées sur le papier sont un effet qu’elle seule peut commercer, & que le créateur du livre n’en pourra retirer d’autre fruit que celui qu’elle voudra bien lui accorder. Ces prétentions singulières ont été publiquement exposées dans un mémoire imprimé. Mr. Linguet, homme de lettres éloquent & plein de génie, a versé le ridicule à pleine mains sur ces risibles marchands ; mais ce ridicule perçant retombe naturellement sur la pauvre législation du commerce en France.
  2. Un villageois possédoit un âne, lequel portoit deux grands paniers posés en équilibre sur son dos. On remplit les paniers de pommes, & les pommes excédoient la mesure des paniers. Le pauvre animal, quoique lourdement lesté, marchoit d’un pas obéissant & docile. À quelques pas du village le manant vit des pommes mures qui pendoient à des arbres ; tu porteras bien celles-ci, dit-il, puisque tu portes les autres, & il en chargea son âne. L’âne aussi patient que son maître étoit exigeant, redoubloit d’efforts, mais n’en pouvoit plus, la mesure étoit comblée. Le manant rencontra encore une pomme sur son chemin, oh, dit-il, pour une, pour une seule tu ne la refuseras pas : Le pauvre âne ne put rien répondre, mais tomba de lassitude, & mourut sous le faix.

    Or, voici la moralité. Le villageois est le prince, & le peuple est l’âne : mais il est un peuple-âne pacifique, qui aura la complaisance de ne point tomber à terre ; il mourra debout.

  3. Le meilleur moyen pour diminuer la masse du crime est de rendre un peuple aisé & content. La nécessité, le besoin enfantent les trois quarts des forfaits, & le peuple chez qui règne l’abondance ne recele ni meurtriers ni voleurs. La première maxime qu’un roi devroit savoir, c’est que les mœurs honnêtes dépendent d’une honnête suffisance.
  4. Nous faisons les plus belles spéculations du monde, nous calculons, nous écrivons, nous nous énivrons de nos idées politiques, & jamais les bévues n’ont été si multipliées. Le sentiment nous éclairoit sans doute d’une maniere plus sûre. Nous sommes devenus barbares & sceptiques, une prétendue balance à la main. Redevenons hommes. C’est le cœur & non le génie qui fait les opérations grandes & généreuses. Henri IV. a été le meilleur des rois, non par l’étendue de ses connoissances, mais parce qu’aimant sincèrement les hommes, le cœur lui dictoit ce qui devoit assurer leur bonheur. Quel siécle malheureux que celui où on le raisonne !
  5. Cette fameuse loi, qui devoit être le signes de la félicité publique, a été le signal de la famine : elle s’est assise sur les gerbes des récoltes les plus fortunées ; elle a dévoré le pauvre à la porte des greniers qui crouloient sous l’abondance des grains. Un fléau moral, jusqu’alors inconnu à sa nation, lui a rendu son propre sol étranger, & montré dans le jour le plus horrible la dépravation humaine. L’homme s’est montré le plus cruel ennemi de l’homme. Épouvantable exemple, aussi dangereux que le fléau même. La loi enfin a consacré elle-même l’inhumanité particulière. Je crois beaucoup à la profonde humanité des écrivains qui ont été les fauteurs de cette loi ; elle fera peut être du bien un jour : mais ils doivent éternellement se reprocher d’avoir causé, sans le vouloir, la mort de plusieurs milliers d’hommes & les souffrances de ceux que la mort a épargnées. Ils ont été trop précipités ; ils ont vu tout, excepté la cupidité humaine, puissamment excitée par cette amorce dangereuse. C’est un siphon, (dit énergiquement Mr. Linguet) qu’ils ont mis dans la main du commerce, & avec lequel il a sucé la substance du peuple. La clameur publique doit l’emporter sur les Éphémérides. On pousse des cris douloureux ; donc l’institution est actuellement mauvaise. Que le mal parte d’une cause locale, n’importe, il falloit la deviner, la prévoir, la prévenir, sentir qu’un besoin de première nécessité ne devoir pas être abandonné au cours fortuit des événemens ; qu’une nouveauté aussi étrange dans un vaste royaume lui donneroit une secousse qui opprimeroit certainement la partie la plus foible. C’étoit cependant le contraire que les économistes se promettoient. Ils doivent avouer qu’ils ont été égarés par le désir même du bien public, qu’ils n’ont pas assez mûri le projet, qu’ils l’ont isolé, tandis que tout se touche dans l’ordre politique. Ce n’est pas assez d’être calculateur ; il faut être homme d’état ; il faut estimer ce que les passions détruisent, altèrent, ou changent ; il faut peser ce que l’action des riches peut opérer sur la partie pauvre. On n’a voulu appercevoir l’objet que sous trois faces, & l’on a oublié la partie la plus importante, celle des manouvriers, qui compose à elle seule les trois quarts de la nation. Le prix de leur journée n’a point haussé, & l’avide fermier les a tenus dans une plus étroite dépendance : ils n’ont pu appaiser les cris de leurs enfans par un travail redoublé. La cherté du pain a été le thermomètre des autres alimens, & le particulier s’est trouvé moins riche de moitié. Cette loi donc n’a été qu’un voile décevant pour exercer légalement les plus horribles monopoles ; on l’a tournée contre la patrie, dont elle devoit faire la splendeur. Gémissez, écrivains ! & quoique vous ayez suivi les mouvemens généreux d’un cœur vraiment patriotique, sentez combien il a été dangereux de ne pas connoître votre siécle & les hommes, & de leur avoir présenté un bienfait qu’ils ont changé en poison ; c’est à vous présentement de soulager le malade dans la cure qui le tue, de lui indiquer le remède, & de le sauver, s’il vous est possible : hic labor, hoc opus.
  6. Les Banianes ne mangent de rien de ce qui a eu vie, ils craignent même de tuer le moindre insecte ; ils jettent du riz & des féves dans la riviere pour nourrir les poissons, & des graines sur la terre pour nourrir les oiseaux. Quand ils rencontrent ou un chasseur ou un pêcheur, ils le prient instamment de se désister de son entreprise, & si on est sourd à leurs prières, ils offrent de l’argent pour le fusil & pour les filets, & quand on refuse leurs offres, ils troublent l’eau pour épouvanter les poissons, & crient de toute leur force pour faire fuir le gibier & les oiseaux. (Histoire des Voyages)