L’Antéchrist (Renan)/XIV. Fléaux et pronostics

La bibliothèque libre.
Michel Lévy (p. 321-339).


CHAPITRE XIV.


FLÉAUX ET PRONOSTICS.


La première impression des juifs et des chrétiens à la nouvelle de la révolte de Vindex avait été une joie extrême. Ils crurent que l’empire allait finir avec la maison de César, et que les généraux révoltés, pleins de haine pour Rome[1], ne songeaient qu’à se rendre indépendants dans leurs provinces respectives. Le mouvement des Gaules fut accueilli en Judée comme ayant une signification analogue à celui des Juifs eux-mêmes[2]. C’était là une profonde erreur. Aucune partie de l’empire, la Judée exceptée, ne voulait voir se dissoudre la grande association qui donnait au monde la paix et la prospérité matérielle. Tous ces pays des bords de la Méditerranée, autrefois ennemis, étaient enchantés de vivre ensemble. La Gaule elle-même, bien que moins pacifiée que le reste, bornait ses velléités révolutionnaires à renverser les mauvais empereurs, à demander la réforme, à souhaiter l’empire libéral. Mais on conçoit que des gens habitués aux royautés éphémères de l’Orient aient regardé comme fini un empire dont la dynastie venait de s’éteindre, et aient cru que les diverses nations subjuguées depuis un ou deux siècles allaient former des États séparés sous les généraux qui en avaient le commandement. Pendant dix-huit mois, en effet, aucun des chefs de légions révoltées ne réussit à primer ses rivaux d’une manière durable. Jamais le monde n’avait été pris d’un tel tremblement : à Rome, le cauchemar à peine dissipé de Néron ; à Jérusalem, une nation entière à l’état de délire ; les chrétiens sous le coup de l’affreux massacre de l’an 64 ; la terre elle-même en proie aux convulsions les plus violentes : tout le monde avait le vertige. La planète semblait être ébranlée et ne pouvoir plus vivre. L’horrible degré de méchanceté où la société païenne était arrivée, les extravagances de Néron, sa Maison Dorée, son art insensé, ses colosses, ses portraits de plus de cent pieds de haut[3] avaient à la lettre rendu le monde fou. Des fléaux naturels se produisaient de toutes parts[4], et tenaient les âmes dans une espèce de terreur.

Quand on lit l’Apocalypse sans en connaître la date et sans en avoir la clef, un tel livre paraît l’œuvre de la fantaisie la plus capricieuse et la plus individuelle ; mais, quand on replace l’étrange vision en cet interrègne de Néron à Vespasien, où l’empire traversa la crise la plus grave qu’il ait connue, l’œuvre se trouve dans un merveilleux accord avec l’état des esprits[5] ; nous pouvons ajouter avec l’état du globe ; car nous verrons bientôt que l’histoire physique de la terre à la même époque y fournit des éléments. Le monde était affolé de miracles ; jamais on ne fut si occupé de présages. Le Dieu Père paraissait avoir voilé sa face ; des larves impures, des monstres sortis d’un limon mystérieux semblaient errer dans l’air. Tous se croyaient à la veille de quelque chose d’inouï. La croyance aux signes du temps et aux prodiges était universelle ; à peine quelques centaines d’hommes instruits en voyaient-ils la vanité[6]. Des charlatans, dépositaires plus ou moins authentiques des vieilles chimères de Babylone, exploitaient l’ignorance du peuple, et prétendaient interpréter les pronostics[7]. Ces misérables devenaient des personnages ; le temps se passait à les chasser et à les rappeler[8] ; Othon[9] et Vitellius[10], en particulier, leur furent livrés tout entiers. La plus haute politique ne dédaignait pas de tenir compte de ces puériles rêveries[11].

Une des branches les plus importantes de la divination babylonienne était l’interprétation des naissances monstrueuses, considérées comme impliquant l’indice d’événements prochains[12]. Cette idée avait envahi plus qu’aucune autre le monde romain ; les fœtus à plusieurs têtes surtout étaient tenus pour des présages évidents, chaque tête, selon un symbolisme que nous verrons adopté par l’auteur de l’Apocalypse, représentant un empereur[13]. Il en était de même des formes hybrides, ou que l’on prétendait telles. À cet égard encore, les visions malsaines, les images incohérentes de l’Apocalypse sont le reflet des contes populaires qui remplissaient les esprits. Un pourceau à serres d’épervier fut tenu pour la parfaite image de Néron[14]. Néron lui-même était fort curieux de ces monstruosités[15].

On était aussi très-préoccupé des météores, des signes au ciel. Les bolides faisaient la plus grande impression. On sait que la fréquence des bolides est un phénomène périodique, qui revient à peu près tous les trente ans. À ces moments, il est des nuits où, à la lettre, les étoiles ont l’air de tomber du ciel. Les comètes, les éclipses, les parhélies, les aurores boréales, où l’on croyait voir des couronnes, des glaives, des stries de sang ; les nuées chaudes, aux formes plastiques, où se dessinaient des batailles, des animaux fantastiques, étaient avidement remarquées et paraissent n’avoir jamais eu autant d’intensité qu’en ces tragiques années. On ne parlait que de pluies de sang, d’effets surprenants de la foudre, de fleuves remontant leur cours, de rivières sanguinolentes. Mille choses auxquelles on ne fait pas attention en temps ordinaire recevaient de l’émotion fiévreuse du public une importance exagérée[16]. L’infâme charlatan Balbillus exploitait l’impression que ces accidents faisaient quelquefois sur l’empereur pour exciter ses soupçons contre ce qu’il y avait de plus illustre et tirer de lui les ordres les plus cruels[17].

Les fléaux du temps[18], au reste, justifiaient jusqu’à un certain point ces folies. Le sang coulait à flots de tous côtés. La mort de Néron, qui fut une délivrance à tant d’égards, ouvrit une période de guerres civiles. La lutte des légions de la Gaule sous Vindex et Verginius avait été effroyable ; la Galilée était le théâtre d’une extermination sans exemple ; la guerre de Corbulon chez les Parthes avait été très-meurtrière. On pressentait pis encore dans l’avenir : les champs de Bédriac et de Crémone vont bientôt exhaler une fumée de sang. Les supplices faisaient des amphithéâtres autant d’enfers. La cruauté des mœurs militaires et civiles avait banni du monde toute pitié. Retirés tremblants au fond de leurs asiles, les chrétiens se redisaient sans doute déjà des mots que l’on prétait à Jésus[19] : « Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre, ne vous en troublez pas ; il faut que cela soit ; ce n’est pas encore la fin. On verra se lever nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura de grands tremblements de terre, des épouvantements, des famines, des pestes de tous les côtés et de grands signes dans le ciel. Ce sont là les commencements des douleurs[20]. »

La famine, en effet, se joignait aux massacres. En l’année 68, les arrivages d’Alexandrie furent insuffisants[21]. Au commencement de mars 69, une inondation du Tibre fut très-désastreuse[22]. La misère était extrême[23]. Une irruption soudaine de la mer couvrit de deuil la Lycie[24]. En l’an 65, une peste horrible affligea Rome[25] ; durant l’automne, on compta trente mille morts. La même année, le monde s’entretint du terrible incendie de Lyon[26], et la Campanie fut ravagée par des trombes et des cyclones, dont les ravages s’étendirent jusqu’aux portes de Rome[27]. L’ordre de la nature paraissait renversé ; des orages affreux répandaient la terreur de toutes parts[28].

Mais ce qui frappait le plus, c’étaient les tremblements de terre. Le globe traversait une convulsion parallèle à celle du monde moral ; il semblait que la terre et l’humanité eussent la fièvre à la fois[29]. C’est le propre des mouvements populaires de mêler ensemble tout ce qui agite l’imagination des foules, au moment où ils s’accomplissent ; un phénomène naturel, un grand crime, une foule de choses accidentelles ou sans lien apparent sont liées et fondues ensemble dans la grande rapsodie que l’humanité compose de siècle en siècle. C’est ainsi que l’histoire du christianisme s’est incorporé tout ce qui, aux diverses époques, a ému le peuple. Néron et la Solfatare y ont autant d’importance que le raisonnement théologique ; il y faut faire une place à la géologie et aux catastrophes de la planète. De tous les phénomènes naturels, d’ailleurs, les tremblements de terre sont ceux qui portent le plus l’homme à s’humilier devant les forces inconnues ; les pays où ils sont fréquents, Naples, l’Amérique centrale, ont la superstition à l’état endémique ; il en faut dire autant des siècles où ils sévissent avec une violence particulière. Or, jamais ils ne furent plus communs qu’au premier siècle. On ne se souvenait pas d’un temps où l’écorce du vieux continent eût été si fort agitée[30].

Le Vésuve préparait son effroyable éruption de 79. Le 5 février 63, Pompéi fut presque abîmée par un tremblement de terre ; une grande partie des habitants ne voulut plus y rentrer[31]. Le centre volcanique de la baie de Naples, au temps dont il s’agit, était vers Pouzzoles et Cumes. Le Vésuve était encore silencieux[32] ; mais cette série de petits cratères qui constitue la région à l’ouest de Naples, et qu’on appelait les Champs Phlégréens[33], offrait partout la trace du feu. L’Averne, l’Acherusia palus (lac Fusaro), le lac Agnano, la Solfatare, les petits volcans éteints d’Astroni, de Camaldoli, d’Ischia, de Nisida, offrent aujourd’hui quelque chose de mesquin ; le voyageur en rapporte une impression plutôt gracieuse que terrible. Tel n’était pas le sentiment de l’antiquité. Ces étuves, ces grottes profondes, ces sources thermales, ces bouillonnements, ces miasmes, ces sons caverneux, ces bouches béantes (bocche d’inferno) vomissant le soufre et des vapeurs en feu, inspirèrent Virgile ; ils furent également l’un des facteurs essentiels de la littérature apocalyptique. Le juif qui débarquait à Pouzzoles, pour aller trafiquer ou intriguer à Rome[34], voyait cette terre fumante par tous ses pores, sans cesse ébranlée, qu’on lui disait peuplée dans ses entrailles de géants et de supplices[35] ; la Solfatare surtout lui paraissait le puits de l’abîme, le soupirail à peine fermé de l’enfer. Le jet continu de vapeur sulfureuse qui s’échappe de son ouverture n’était-il pas à ses yeux la preuve manifeste de l’existence d’un lac de feu souterrain, destiné évidemment, comme le lac de la Pentapole, à la punition des pécheurs[36] ? — Le spectacle moral du pays ne l’étonnait pas moins. Baïa était une ville d’eaux et de bains, le centre du luxe et des plaisirs, l’endroit des maisons de campagne à la mode, le séjour favori de la société légère[37]. Cicéron se fit du tort auprès des gens graves en ayant sa villa au milieu de ce royaume des mœurs brillantes et dissolues[38]. Properce ne voulait pas que sa maîtresse y demeurât[39] ; Pétrone y place les débauches de Trimalcion[40]. Baïa, Baules, Cumes, Misène virent, en effet, toutes les folies, tous les crimes. Le bassin de flots d’azur compris dans le contour de cette baie délicieuse fut la sanglante naumachie où s’abîmèrent les milliers de victimes des fêtes de Caligula et de Claude. Quelle réflexion pouvait naître dans l’esprit du juif pieux, du chrétien qui appelait avec ferveur la conflagration universelle du monde, à la vue de ce spectacle sans nom, de ces folles constructions au milieu des flots, de ces bains, objet d’horreur pour les puritains[41] ? Une seule. « Aveugles qu’ils sont ! devaient-ils se dire, leur futur séjour est sous eux ; ils dansent sur l’enfer qui doit les engloutir. »

Nulle part une telle impression, qu’elle s’applique à Pouzzoles ou à d’autres lieux du même caractère, n’est plus frappante que dans le livre d’Hénoch[42]. Selon l’un des auteurs de cette bizarre apocalypse, le séjour des anges déchus est une vallée souterraine, située à l’ouest, près de la « montagne des métaux ». Cette montagne est remplie de flots de feu ; une odeur de soufre s’en exhale ; il en sort des sources bouillonnantes et sulfureuses (eaux thermales) qui servent à guérir les maladies, et près desquelles les rois et les grands de la terre se livrent à toute sorte de voluptés[43]. Les insensés ! ils voient chaque jour leur châtiment qui se prépare, et néanmoins ils ne prient pas Dieu. Cette vallée de feu peut être la vallée de la Géhenne à l’Orient de Jérusalem, reliée à la dépression de la mer Morte par le Ouadi en-nâr (la vallée du feu) ; alors les sources thermales sont celles de Callirrhoé, lieu de plaisance des Hérodes[44], et de la région toute démoniaque de Machéro, qui en est voisine[45]. Mais, grâce à l’élasticité de la topographie apocalyptique, les bains peuvent aussi être ceux de Baïa et de Cumes ; dans la vallée de feu, on peut reconnaître la Solfatare de Pouzzoles ou les Champs Phlégréens[46] ; dans la montagne des métaux, le Vésuve tel qu’il était avant l’éruption de 79[47]. Nous verrons bientôt ces lieux étranges inspirer l’auteur de l’Apocalypse, et le puits de l’abîme se révéler à lui, dix ans avant que la nature, par une coïncidence singulière, rouvrît le cratère du Vésuve. Pour le peuple, il n’y a pas de rapprochement fortuit. Ce fait que la contrée la plus tragique du monde, celle qui fut le théâtre de la grande orgie des règnes de Caligula, de Claude, de Néron, se trouvait en même temps le pays par excellence des phénomènes que presque tout le monde alors considérait comme infernaux, ne pouvait être sans conséquence[48].

Ce n’était pas, du reste, seulement l’Italie, c’était toute la région orientale de la Méditerranée qui tremblait. Pendant deux siècles, l’Asie Mineure fut dans un ébranlement perpétuel[49]. Les villes étaient sans cesse occupées à se reconstruire ; certains endroits comme Philadelphie éprouvaient des secousses presque tous les jours[50] ; Tralles était dans un état d’éboulement perpétuel[51] ; on avait été obligé d’inventer pour les maisons un système d’épaulement réciproque[52]. En l’an 17, eut lieu la destruction des quatorze villes de la région du Tmolus et du Messogis ; ce fut la plus terrible catastrophe de ce genre dont on eut jamais entendu parler jusque-là[53]. L’an 23[54], l’an 33[55], l’an 37[56], l’an 46[57], l’an 51[58], l’an 53[59], il y eut des malheurs partiels en Grèce, en Asie, en Italie. Théra était dans une période d’actif travail[60] ; Antioche était incessamment ébranlée[61]. À partir de l’an 59, enfin, il n’y a presque plus d’année qui ne soit marquée par quelque désastre[62]. La vallée du Lycus, en particulier, avec ses villes chrétiennes de Laodicée, de Colosses, fut abîmée en l’an 60[63]. Quand on songe que c’était là justement le centre des idées millénaires, le cœur des sept Églises, le berceau de l’Apocalypse, on se persuade qu’un lien étroit exista entre la révélation de Patmos et les bouleversements du globe ; si bien que c’est ici l’un des rares exemples qu’on peut citer d’une influence réciproque entre l’histoire matérielle de la planète et l’histoire du développement de l’esprit. L’impression des catastrophes de la vallée du Lycus se retrouve également dans les poëmes sibyllins[64]. Ces tremblements d’Asie répandaient partout l’effroi ; on en parlait dans le monde entier[65], et le nombre de ceux qui ne voyaient pas dans ces accidents les signes d’une divinité courroucée était bien peu considérable[66].

Tout cela faisait une sorte d’atmosphère sombre, où l’imagination des chrétiens trouvait une forte excitation. Comment, à la vue de ce détraquement du monde physique et du monde moral, les fidèles ne se fussent-ils pas écriés avec plus d’assurance que jamais : Maran atha ! Maran atha ! « Notre-Seigneur vient ! Notre-Seigneur vient ! » La terre leur paraissait s’écrouler, et déjà ils croyaient voir les rois, les puissants et les riches s’enfuir, en criant : « Montagnes, tombez sur nous ; collines, cachez-nous. » Une constante habitude d’esprit des anciens prophètes était de prendre occasion de quelque fléau naturel pour annoncer la prochaine apparition du « jour de Jéhovah ». Un passage de Joël[67], qu’on appliquait aux temps messianiques[68], donnait comme pronostics certains de ce grand jour des signes dans le ciel et sur la terre, des prophètes s’élevant de toutes parts, des fleuves de sang, du feu, des palmiers de fumée[69], le soleil obscurci, la lune sanglante. On croyait également que Jésus avait annoncé les tremblements de terre, les famines et les pestes comme l’ouverture des grandes douleurs[70], puis, comme indices précurseurs de sa venue, des éclipses, la lune obscurcie, les astres tombant du firmament, tout le ciel troublé, la mer mugissante, les populations fuyant éperdues, sans savoir de quel côté est la mort ou le salut[71]. L’épouvante devint ainsi un élément de toute apocalypse[72] ; on y associa l’idée de persécution[73] : il fut admis que le mal, près de finir, allait redoubler de rage et faire preuve d’un art savant pour exterminer les saints.

  1. Apoc., xvii, 16.
  2. Josèphe, B. J., proœm., 2 ; VI, vi, 2.
  3. Pline, XXXIV, vii (8) ; XXXV, vii (33) ; Dion Cassius, LXVI, 15.
  4. Juvénal, vi, 409-411.
  5. Voir surtout Tacite, Hist., I, 3, 18. Cf. Ann., XV, 47.
  6. Pline l’Ancien, le savant du temps, est d’une extrême crédulité. Les historiens les plus sérieux, Suétone, Dion Cassius (LXI, 16 ; LXV, 1, etc.), admettent la valeur des présages. Tacite (Hist., I, 18, 86) semble en voir la vanité. Galba les dédaigna (Hist., 18 ; cf. cependant Plut., Galba, 23). Vespasien en riait aussi parfois (Suét., Vesp., 23).
  7. Vie d’Apollonius par Philostrate, en particulier V, 13.
  8. Valère Maxime, I, 3.
  9. Suétone, Othon, 4, 6 ; Tacite, Hist., I, 22.
  10. Suétone, Vitellius, 14 ; Tacite, Hist., II, 62 ; Dion Cassius, LXV, 1 ; Zonaras, Ann., VI, 5.
  11. Suétone, Tibère, 74 ; Caius, 57 ; Claude, 46 ; Néron, 6, 36, 40, 46 ; Galba, 1, 9, 18 ; Othon, 4, 6, 7, 8 ; Vit., 14 ; Vesp., 5, 7, 25 ; Tacite, Ann., XII, 64 ; XIV, 9, 12, 22 ; XV, 22, 47 ; Hist., I, 3, 10, 18, 22, 38, 86 ; II, 78 ; Dion Cassius, LX, 35 ; LXI, 2, 16, 18 ; LXII, 1 ; LXIII, 16, 26, 29 ; LXIV, 1, 7, 10 ; LXV, 1, 8, 9, 11, 13 ; LXVI, 1, 9 ; Pline, H. N., II, lxx (72), lxxxiii (85), ciii (106) ; Nicéphore, Hist. eccl., l. I, ch. 17 ; Plutarque, Galba, 23 ; Othon, 4 ; Eusèbe, Chron., ad ann, 1973 Abrah., 7 Ner., 9 Ner. ; Zonaras, XI, 16 ; Philostrate, Apoll., IV, 43 ; Jos., B. J., VI, v, 3, 4. Cf. Virgile, Géorg., I, 463 et suiv. ; Carmina sibyll., III, 334, 337, 411 et suiv. ; IV, 128 et suiv., 172 et suiv. Comp. Tite-Live, XXX, 2.
  12. Journal asiatique, oct.-nov.-déc. 1871, p. 449 et suiv.
  13. Philostr., Apoll., V, 13 ; Tac., Ann., XV, 17 ; Hist., I, 86.
  14. Tacite, Ann., XII, 64.
  15. Phlégon, De rebus mirab., c. xx ; Pline, erndroits cités ci-dessus, p. 137, note 1.
  16. Tacite, Ann., XV, 47 ; Hist., I, 18, 86 ; Dion Cassius, LXIII, 26 ; Eusèbe, Chron., à l’année de J.-C. 33 ; Carmina sibyll., IV, 172 et suiv. ; V, 154.
  17. Suétone, Néron, 36, 56 ; Tacite, Ann., XV, 47 ; Pline, II, xxv (23) ; Dion Cassius, LXI, 18.
  18. Carmina sibyll., III, 295 et suiv., 323 et suiv., 467 et suiv. ; IV, 140 et suiv., etc.
  19. Matth., xxiv, 6-8 ; Marc, xiii, 7-9 ; Luc, xxi, 9-ll.
  20. Sur les fléaux et en particulier sur la famine, envisagés comme signes de la venue du Messie, voyez Mischna, Sota, ix, 15 ; Talm. de Bab., Sanhedrin, 97 a ; Pesikta derabbi Kahna (édit. Buber), 51 b ; Pesikta rabbathi, ch. i, sub fin., et ch. xv ; le midrasch Othoth ham-maschiah, dans le Beth ham-midrasch de Jellinek, II, p. 58-63.
  21. Suétone, Néron, 45. Cf. Tacite, Ann., XII, 43 ; Carmina sibyll., III, v. 475 et suiv.
  22. Tacite, Hist., I, 86 ; Suétone, Othon, 8 ; Plutarque, Othon, 4.
  23. Suétone, Néron, 43 ; Tacite, Hist., I, 86.
  24. Dion Cassius, LXIII, 26.
  25. Tac., Ann., XVI, 13 ; Suét., Néron, 39 ; Orose, VII, 7.
  26. Tacite, Ann., XVI, 13 ; Sénèque, Epist., xci.
  27. Tacite, Ann., XVI, 13.
  28. Tacite, Ann., XV, 47 ; Sénèque, Quæst. nat., VI, 28.
  29. « Mundus ipse concutitur…… ingens timor…… consternatio omnium. » Sénèque, Quæst. nat., VI, 1.
  30. Juvénal, vi, 411 ; Carm. sibyll., III, 341, 401, 449, 457, 459 et suiv. ; IV, 128-129. M. Julius Schmidt, directeur de l’observatoire d’Athènes, qui a fait un catalogue des tremblements de terre, a bien voulu me communiquer la partie de son catalogue relative aux temps qui nous occupent.
  31. Tacite, Ann., XV, 22 ; Sénèque, Quæst. nat., VI, I.
  32. Il y avait eu, aux époques antéhistoriques, des éruptions du Vésuve ; mais la montagne était depuis longtemps en repos, quand éclata l’éruption de 79. (Diod. Sic., IV, 21 ; Strabon, V, iv, 8 ; Dion Cassius, LXVI, 21, 22 ; Vitruve, II, vi, 2 ; Pline, Lettres, VI, 16.) La culture montait jusqu’au sommet ; le plateau seul offrait l’aspect phlegréen.
  33. Strabon, V, iv, 4-9 ; Diod. Sic., IV, 21-22.
  34. V. Saint Paul, p. 113-114, et ci-dessus, p. 10. note 3.
  35. Strabon, V, iv, 4, 5, 6, 9 ; VI, iii, 5 ; Diod. Sic., IV, 21. Ces mythes titaniques grecs avaient été adoptés par les Juifs. Voir Hénoch, x, 12.
  36. Apoc., xiv, 10 ; xix, 20 ; xx, 9 ; xxi, 8. L’aspect de la Solfatare paraît avoir été dans l’antiquité plus volcanique qu’aujourd’hui ; la plaine qui en fait le fond était couverte de soufre à l’état pulvérulent ; il semble qu’on n’y voyait pas de végétation (Strabon. V, iv, 6).
  37. Cicéron, Pro Cælio, 20.
  38. Hæc puteolana et cumana regna, Cic., ad Att., XIV, 16. Cf. ibid., I, 16, et Strabon, V, iv, 7.
  39. « Tu modo corruptas quam primum desere Baias. »
  40. Sénèque l’appelle diversorium vitiorum. Epist., 51. Cf. Martial, I, lxiii.
  41. Rapprochez la haine des moines contre Frédéric II, au treizième siècle, parce qu’il rétablit les bains d’eaux thermales à Pouzzoles.
  42. Ch. lxvii, 4-13, édit. Dillmann. On a conclu de ce passage que la partie du livre d’Hénoch où il se trouve a été écrite après l’an 79 ; mais, outre qu’il est douteux qu’il y ait là une allusion à des phénomènes volcaniques occidentaux, qu’on lise Diodore de Sicile, IV, 21 ; Strabon, V, iv, 8, passages écrits certainement avant l’an 79, on y trouvera presque les mêmes images. Diodore, en particulier, met les Champs Phlégréens en rapport direct avec le Vésuve, quoique la distance soit de sept ou huit lieues. L’allusion du livre d’Hénoch peut donc se rapporter simplement aux phénomènes volcaniques de Cumes et de Baïa. L’expression « montagne des métaux en fusion », où l’on a voulu voir le Vésuve en éruption, est suffisamment justifiée, ou par la Solfatare de Pouzzoles, ou par l’état du Vésuve avant 79 (cf. Strabon, loc. cit.). L’aspect du Vésuve était bien celui d’un fourneau éteint. V. Beulé, Le drame du Vésuve, p. 61 et suiv. Ajoutons que l’idée de fusion n’est pas si nettement exprimée qu’on l’a cru dans le texte éthiopien ; en tout cas, ce texte ne dit nullement que de la vallée « sortiront un jour » des torrents de feu.
  43. Comp. Strabon, V, iv, 5 : αἱ Βαΐαι καὶ τὰ θερμὰ ὕδατα τὰ καὶ πρὸς τρυφὴν καὶ πρὸς θεραπείαν νόσων ἐπιτήδεια
  44. Jos., Ant., XVII, vi, 5 ; B. J., I, xxxiii, 5 ; II, xxi, 6.
  45. Jos., B. J., VII, vi, 3.
  46. La Solfatare n’étant qu’à cent mètres au-dessus du niveau de la mer, son cratère peut bien s’appeler une « vallée », expression qui serait impropre pour un point aussi élevé que le cratère de la Somma.
  47. Cette montagne de métaux ne se justifie par aucune particularité physique de la région de la mer Morte. Voir cependant Neubauer, Géogr. du Talm., p. 37 et 40.
  48. Naturellement les apocalypses postérieures à l’an 79 insistent plus encore sur ces images. Carmina sibyllina, l. IV, 130 et suiv. Comp. 4e livre d’Esdras, vi et suiv., selon l’éthiopien.
  49. « Nusquam orbe toto tam assiduos terræ motus et tam crebras urbium demersiones quam in Asia. » Solin, Polyh., 40. Cf. Texier, Asie Min., pp. 228, 256, 263, 269, 279, 329 et suiv. ; 439 et suiv. ; Strabon, index, terræ motus ; Philostrate, Apoll., IV, 6. C’est ce qui explique pourquoi il y a en Asie Mineure relativement peu de monuments antérieurs au premier siècle de notre ère.
  50. Strabon, XII, iv, 10. Cf. XII, viii, 16, 17, 18.
  51. Les traces de ces déchirements sont visibles encore sur les versants du Tmolus et du Messogis. On ne saurait voir des montagnes plus bizarrement déchiquetées, fendues, crevassées. Voir surtout les environs de Tralles (Aïdin).
  52. Pour le premier siècle avant J.-C., voir surtout Jos., Ant., XV, v, 2 ; B. J., I, xix, 3 ; Justin, XL, 2 ; Eusèbe, Chron., années 19, 25, 39 d’Auguste.
  53. Tacite, Ann., II, 47 ; Pline, II, lxxxiv (86) ; Dion Cassius, LVII, 17 ; Eusèbe, Chron., année 4 de Tibère ; Sénèque, Quæst. nat., VI, 1 ; Strabon, XII, viii, 16, 17, 18 ; XIII, iii, 5 ; iv, 8 ; Phlégon, Mir., xiii, xiv ; Solin, 40 ; le Syncelle, p. 319 ; Corpus inscr. gr., no 3450 (Le Bas et Wadd., III, 620) ; Orelli, no 687 (Mommsen, Inscr. regni Neap., no 2486) ; Nicéphore, Hist. eccl., I, ch. 17. Cf. Carmina sibyllina, III, 341 et suiv. ; V, 286-291. Comparez la catastrophe qui arriva dans le même pays douze ans avant J.-C. Dion Cassius, LIV, 30.
  54. Tac., Ann., IV, 13.
  55. Eusèbe, Chron., à cette année.
  56. Suétone, Tibère, 74.
  57. Dion Cassius, LX, 29 ; Eus., Chron., an 5 de Claude ; Sénèque, Quæst. nat., II, 26 ; VI, 21 ; Aur. Victor, Cæs., Claude, 14.
  58. Tacite, Ann., XII, 43.
  59. Tacite, Ann., XII, 58. Comp. le Syncelle, p. 336, Paris.
  60. Voir la note pour l’an 46, ci-dessus.
  61. Malala, l. X, 243 (102), 246 (104), 265 (112), édit. de Bonn.
  62. Eusèbe, Chron., aux années 62 et 65 ; Suétone, Néron, 20 ; Philostrate, Apollonius, IV, 34 ; VI, 38, 41 ; Sénèque, Quæst. nat., VI, 1 ; Pline, Hist. nat., II, lxxxiii (85).
  63. Voir Saint Paul, p. 357-358, note, et ci-dessus, p. 99. Eusèbe et Orose se trompent sur la date de cet événement. Tacite, XIV, 27, tranche la question.
  64. Carmina sibyll., III, 471 et suiv. ; V, 286-291.
  65. Juvénal, vi, 411.
  66. Passages sibyllins précités ; Dion Cassius, LXVIII, 25.
  67. Ch. iii (selon les Septante et la Vulgate, ii, 28-32).
  68. Act., ii, 17-21.
  69. Timrot. Pline, Lettres, VI, 16, compare de même la colonne de fumée du Vésuve à un pin parasol.
  70. Matth., xxiv, 7 ; Marc, xiii, 8 ; Luc, xxi, 1. Ces idées étaient, comme toutes les données apocalyptiques, empruntées aux anciens prophètes Isaïe et Ézéchiel. Voir Isaïe, xxxiv, 4 ; Ézech., xxxii, 7-8. Comp. Carmina sibyll., IV, 172 et suiv.
  71. Matth., xxiv, 29 ; Marc, xiii, 24-25 ; Luc, xxi, 25-26. Comparez, en particulier, les traits de Luc à la description du tremblement de terre de Pompéi en 63, telle que la donne Sénèque, Quæst. nat., VI, 1.
  72. Voir Assomption de Moïse, c. 10 (Ceriani, I, Monum. sacra et prof., p. 60), etc. ; Apoc. de Baruch, dans Ceriani, I, p. 80, et V, p. 130.
  73. Assomption de Moïse, 8.