L’Anti-Justine ou les délices de l’Amour (1864)/47

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Vital Puissant ? (p. 112-115).

CHAPITRE XLVII.

Du rabâchage à faire bandocher.

Le dimanche arrivé, tout notre monde accourut, à l’exception de Rose-Mauve, qui se dit malade. Tendrelys vint seule et d’elle-même. Trait-d’Amour ne l’avait pas trouvée chez elle et il était déjà fâché, mais il fut ravi, en rentrant avec sa sœur et sa maîtresse, de la voir auprès d’Ingénue, qui lui suçait le sein découvert. Il l’en remercia en lui baisant le cul et le con. Cordaboyau et Brisemotte arrivèrent les derniers. On se mit à table dès que Cordaboyau, envoyé chez Rose-Mauve, eut annoncé qu’elle ne viendrait pas. Il remit en même temps un billet de la malade pour ma fille. Ingénue le parcourut, bas d’abord, puis nous le passa. Trait-d’Amour le lut par mes ordres ; le voici :

« Divine amie,

» Reçois les actions de grâces que je rends à ton conin et à tes souliers. Hier jeudi (la lettre était de vendredi), j’avais mis la chaussure que tu m’avais prêtée, pour faire bander un clerc de notaire, amant de ma sœur Rosalie, à laquelle je le voulais enlever. J’avais aussi ton grand bonnet battant-l’œil, qui me va si bien, à cause de mes grands yeux noirs, ta robe, la jupe blanche sur le fond de rose ; comme toi, je m’avisai de me donner ton joli tour de cul. Dans la rue des Cinq-Diamants, j’entendis derrière moi : « C’est elle, oui, c’est elle, c’est ma déesse !… » On m’aborde : « Ah ! ma belle, vous voilà si près de chez moi que vous y monterez, puisque votre père y est venu. » Il m’a prise par le bras ; je me suis laissée mener, pensant bien qu’en me reconnaissant il me laisserait aller, surtout après m’avoir foutue. Point, il ne se désabusa pas ; il est vrai qu’il m’avait introduit dans un appartement, au premier, à très sombre jour. Il tombe à mes genoux, ou plutôt aux vôtres, et dit : « Très belle, vos yeux sont un peu différents de ce qu’ils m’avaient paru, mais vous n’en êtes pas moins une brune adorable ; c’est que j’ai toujours plus regardé vos pieds, dont je suis fou, que votre visage, tout charmant qu’il est. Je le reconnais parfaitement, ainsi que tout le reste de votre parure. M’aimerez-vous ? » J’ai cru devoir répondre oui… « Ah ! je suis trop heureux !… » Il m’a pris mille baisers, puis me faisant darder la langue, m’a patiné les tétons, saisi la motte, renversée sur un large sopha, troussée, foutue… j’ai remué du cul, je lui ai donné du plaisir : « Ah ! vous me connaissez ! » Cela fait, il m’a présenté à laver, m’a fait lui verser de l’eau sur le vit, m’a essuyé con et cul, m’a baisé la motte et les fesses, puis il a dit à sa femme de charge : « Le dîner est-il prêt ? — Dans un demi-quart d’heure, après le vin d’Alicante. — Descendons, ma belle. » Nous sommes descendus chez le notaire voisin : six mille livres par an, cinq cents par mois, d’avance. J’ai signé à la minute, et je suis remontée dotée comme j’étais descendue foutue… Nous avons dîné tête à tête. Dès que les domestiques ont été retirés, il m’a fait mettre à nu mes tétons, puis il m’a enivré de champagne ; il s’est lavé le vit dans un verre mousseux, je l’ai aussitôt avalé ; enchanté de ce trait, il m’a mis son vit sur les lèvres, je le lui ai embouché, sucé. Il s’est récrié de plaisir en me disant : « Tu es ma déesse, la putain faite pour moi ! Je ne veux pas décharger en bouche, je garde mon foutre pour ton con. Montre-le-moi, que je le baise ! Adieu jusqu’à demain ! Mon carrosse ! » a-t-il dit à la femme de charge, qui m’épongeait cul et con. Il m’a ramenée.

» J’aurai mon appartement chez lui ce soir ; je suis restée tard au lit, y étant tout embaumée et enveloppée dans deux peaux de veau qui m’ont été apportées hier soir encore chaudes, afin d’avoir la peau des cuisses et des fesses presque aussi satinée que vous. Ainsi, belle Conquette, je vous dois ma fortune ; j’en remercie votre adorable con et surtout votre voluptueuse chaussure. En chemin, mon généreux fouteur m’a promis que dans très peu de temps il me ferait enculer en sa présence par un joli jockey, duquel il s’est déjà fait enculer deux fois dans deux circonstances où il avait ressenti au trou du cul un violent prurit. Ç’a été son expression.

» Adieu ou à vit, ô divine fouteuse ! »

Nous fûmes tous ébahis ; Tendrelys embrassa Conquette Ingénue en s’écriant : « Ah ! si l’on vous connaissait ! » Je voulais aller détromper mon gendre volé ; ma fille m’en empêcha : « Il n’était l’amant que de ma chaussure, il ne lui est pas infidèle, il a tout ce qu’il lui faut. » Tendrelys applaudit à cette réponse. « Je ne dis mot, mais je n’en pense pas moins », ajouta-t-elle.

La Brideconin, pour être plus à nos parties qui lui donnaient des plaisirs inconnus, avait fait venir ce jour-là une sœur de son mari, fort grêlée, mais la plus provoquante tétonnière de dix-huit ans qu’on puisse voir. La garce ne croyait pas que le laideron tenterait, nos dames étant jolies et parfaitement belles. Ce fut cette tétonnière, faite au tour, à taille guêpée comme les Comtoises, qui nous servit. Dès qu’elle eut fait bander, pour lui éviter de la peine, tous les hommes allèrent chercher les assiettes. Au dessert, on me somma de raconter l’histoire des cons dépucelés dont avait parlé Minonne, ce que madame Ingénue Conquette m’avait empêché de faire à souper, de peur qu’elle ne fût trop savoureuse ; j’y consentis.