L’Encyclopédie/1re édition/ARUSPICES

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 746).

* ARUSPICES, s. m. (Myth.) c’étoit chez les Romains des ministres de la religion, chargés spécialement d’examiner les entrailles des victimes, pour en tirer des présages. Les Etruriens étoient de tous les peuples d’Italie, ceux qui possédoient le mieux la science des aruspices. C’étoit de leur pays que les Romains faisoient venir ceux dont ils se servoient. Ils envoyoient même tous les ans en Etrurie un certain nombre de jeunes gens pour être instruits dans les connoissances des aruspices. De peur que cette science ne vînt à s’avilir par la qualité des personnes qui l’exerçoient, on choisissoit ces jeunes gens parmi les meilleures familles de Rome. Les aruspices examinoient principalement le foie, le cœur, la rate, les reins & la langue de la victime. Ils observoient soigneusement s’il n’y paroissoit point quelques flétrissures, & si chacune de ces parties étoit en bon état. On assûre que le jour que César fut assassiné, on ne trouva point de cœur dans deux victimes qu’on avoit immolées. Voyez Augures.