L’Encyclopédie/1re édition/AZOTH

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 912).
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AZOTH, chez les anciens Chimistes, signifioit la matiere premiere des métaux, ou le mercure du métal ; c’est plus spécialement ce qu’ils appellent mercure des philosophes, qu’ils prétendent tirer de toutes sortes de corps métalliques. Voyez Métal, Mercure, &c.

L’azoth de Paracelse qu’il vantoit comme un remede universel, étoit une préparation d’or, d’argent & de mercure. On dit qu’il en portoit toûjours sur lui une certaine quantité dans le pommeau de son épée.

L’azoth de Heslingius, qu’on nomme autrement or horisontal, & que Welffer décrit dans sa Mantissa spagirica, part. I. c. j. se fait avec de l’or pur en lames, qu’on fait chauffer & qu’on jette en cet état dans du mercure chauffé jusqu’au point de faire du bruit sur le feu. On mêle bien le tout ensemble avec une verge de fer, & on ne retire le mêlange du feu que quand tout le mercure est dissipé. On jette l’amalgame dans de l’eau, & on le lave bien dans du vinaigre & du sel, jusqu’à ce qu’il ne donne plus de couleur noire au vinaigre : ensuite on le broye sur le porphyre, ou dans un mortier de verre, jusqu’à ce qu’il soit assez fin pour passer entierement par un linge. Enfin on le met dans un vaisseau de verre à fond plat, qu’on place dans du sable sur le feu, en digestion, jusqu’à ce qu’il ait pris une couleur rouge, & qu’il soit réduit en poudre.

L’azoth de Heslingius ainsi préparé, est un excellent remede dans plusieurs maladies longues, sur-tout pour la vérole & pour ses suites. (M)