L’Encyclopédie/1re édition/BERGERIE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 208).

* BERGERIE, s. f. (Œconom. rustiq.) lieu où l’on héberge les bestiaux ; on donne cependant plus communément le nom d’étable aux lieux où l’on heberge les gros bestiaux, réservant celui de bergerie pour celui où l’on héberge les bêtes à laine, les boucs & les chevres. Les bergeries se bâtissent assez légerement ; leur exposition la meilleure est au midi ; les uns les font sans planchers, d’autres avec des planchers qui servent de greniers aux fourages ; les bestiaux sont plus chaudement dans celles-ci, sur-tout si l’on a l’attention de faire les planchers bas ; il faut que leur aire soit unie & sans pierre ; qu’elle aille en pente du fond vers la porte, afin que l’urine descende d’elle-même ; qu’elle ne cause point de mal aux piés des brebis, & que leur laine n’en soit pas gâtée : on n’y donnera du jour que par une petite fenêtre de deux piés en quarré. Quand on a des brebis dont la laine est fine & prétieuse, on fait l’aire de la bergerie de planche, & on y pratique des trous pour servir d’écoulement aux eaux. Il faut avoir deux bergeries, ou en couper une en deux, afin de séparer les agneaux de leur mere, & mettre aussi les beliers à part.