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L’Encyclopédie/1re édition/BOUTIQUE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 381).

BOUTIQUE, s. f. (Commerce.) lieu où les marchands exposent leurs marchandises en vente, qui est ouvert sur la rue & au rez-de-chaussée. On l’appelloit autrefois fenêtre & ouvroir, comme on le voit dans les anciens statuts des communautés des Arts & Métiers.

On dit dans le commerce, lever, ouvrir boutique ; garder, conduire la boutique ; se mettre en boutique ; garçon de boutique ; fille de boutique, &c.

Il y a aussi des boutiques dans les foires, dans les salles du Palais, &c. On appelle encore boutiques certains étaux portatifs, à l’abri desquels se mettent les petits marchands dans les foires. Voyez Etau.

Boutique se dit aussi du fonds d’un marchand. Ce négociant a vendu ou cedé sa boutique à son garçon, à son associé, c’est-à-dire qu’il lui a abandonné ses marchandises, son fonds.

Arriere-boutique est un magasin sur le derriere d’une maison destiné à mettre les marchandises qu’on veut conserver.

Garde-boutique se dit d’une vieille étoffe défectueuse, ou qui n’est plus de mode.

Boutique, dans le commerce du poisson d’eau-douce, est un bateau dont se servent les marchands de poisson pour le voiturer & le nourrir en attendant qu’ils le vendent. Ces bateaux sont percés de divers trous au-dessous du niveau de la riviere, & ne sont soûtenus sur l’eau que par le vuide qui est à l’avant & à l’arriere.

A Paris, la plûpart de ces boutiques sont placées au port Saint-Paul & à la descente du pont Marie. Le prevôt des marchands & les échevins connoissent des contestations & délits sur le fait desdites boutiques. (G)