L’Encyclopédie/1re édition/BRANDONS

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BRANDONS, s. m. pl. terme de Palais, auquel on joint pour l’ordinaire celui de panonceaux ; ce sont des bouchons de paille qu’on attache en quelques provinces à la porte des héritages saisis, avec les armes du roi ou du seigneur. Voyez Panonceaux.

Arrêt-Brandons ; voyez Arrêt. (H)

* Brandons, (Œconomie rustique.) c’est le nom qu’on donne dans les campagnes à quelques épines, branches, ou bouchons de paille, par lesquels on avertit que le chaume est réservé & retenu par celui qui joüit de la terre : sans quoi il seroit censé abandonné, & le premier venu en pourroit faire son profit. Dans les coûtumes où les brandons ont lieu, on les met dès le 15 Septembre.

Brandons, danse des brandons ; on exécutoit cette danse dans plusieurs villes de France, le premier dimanche de carême, autour des feux qu’on allumoit dans les places publiques ; & c’est de-là qu’on leur avoit donné le nom de brandons. Voyez Danse sacrée. Les ordonnances de nos rois ont sagement aboli ces danses, ainsi que les baladoires, les nocturnes, & celles qui se faisoient dans nos églises : cet usage étoit si fort enraciné, que malgré les sages précautions des évêques & des magistrats, il subsistoit opiniâtrément dans quelques villes du royaume. A la fête de saint Martial, apôtre du Limousin, le peuple dansoit encore vers le milieu du dernier siecle dans le chœur de l’église, dont ce saint est le patron. A la fin de chaque pseaume, au lieu de chanter le Gloria Patri, tout le peuple chantoit en langage du pays : san Marceau pregats per nous, è nous epingaren per bous ; c’est-à-dire, saint Martial priez pour nous, & nous danserons pour voue. Cette coûtume est abolie. Bonnet, Histoire de la danse. (B)

Brandons, (Géog.) ville de France en Bourgogne, sur les frontieres du Charolois, à quatre lieues d’Autun.