L’Encyclopédie/1re édition/CANIRAM

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 598).

* CANIRAM, (Hist. nat. bot.) grand arbre du Malabar, dont le tronc & les grosses branches sont couvertes d’une écorce cendrée, blanche ou rougeâtre ; les petites sont d’un verd sale, noüeuses & couvertes d’une écorce amere : les feuilles sont placées par paires à chaque nœud. La figure en est oblongue, ovale, & le goût amer. Des nœuds des petites branches sortent aussi des fleurs en parasol, à quatre, cinq ou six pétales, de couleur verd-d’eau, pointues, peu odoriferantes, mais assez suaves : son fruit est une pomme ronde, lisse, jaune, dont la pulpe est blanche, mucilagineuse, & couverte d’une écorce épaisse & friable. Cette pulpe, ainsi que les graines qu’elle contient, sont très-ameres au goût : l’arbre fleurit en été, & porte fruit en automne ; sa racine en decoction passe pour cathartique & salutaire dans les fievres pituiteuses, les tranchées, & le cours de ventre ; on s’en sert en fomentation pour la goutte : mêlée avec le lait de vache, on en lave la tête aux mélancholiques & aux vertigineux : son écorce pilée & pétrie avec de l’eau de riz, est bonne dans la dyssenterie bilieuse, &c.