L’Encyclopédie/1re édition/CROSSETTE

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CROSSETTE, s. f. terme d’Architecture. On appelle ainsi les ressauts que l’on fait faire aux chambranles des portes ou croisées, & qui ne comprennent ordinairement que les moulures extérieures du chambranle. Les anciens ont fait un usage ridicule de ces crossettes ; ils en mettoient aux quatre angles de leurs chambranles, à leurs tables, à leurs amortissemens, &c. Il s’en voit encore très-fréquemment dans les bâtimens du dernier siecle. Nos architectes en usent aujourd’hui avec plus de circonspection, ayant reconnu que leur multiplicité tourmentoit l’architecture, & formoit de trop petites parties. Mais lorsqu’on les admet dans une ordonnance, leur longueur doit avoir le quart de la hauteur ou de la largeur du chambranle hors d’œuvre, & de saillie la sixieme partie de la largeur du profil du chambranle ; au-delà de ces proportions elles sont vicieuses, autant que leur répétition est desagréable. (P)

Crossette, s. f. (Jardin.) en fait de plants, signifie un rameau qui ne vient ni par le moyen de la graine, ni d’aucune racine, telle que la marcotte ; c’est une simple branche, un jetton que l’on taille comme un sarment.

Il y a des plants où la marcotte est préférable à la crossette & à la graine ; tels sont les tilleuls, les ifs, les figuiers, & qui seroient trop longs à élever de graine. Mais les ormes, les maronniers, la charmille, l’hérable, le hêtre, veulent être élevés de graine.

La vigne vient aisément de crossette.

Les fruits doivent tous être de pepin ou de noyau qui est leur graine.

Les saules, les osiers, les peuples, viennent de bâtons épointés par un des bouts fichés en terre, appellés boutures & plançons.

La crossette est appellée dans certains pays, chevelée. (K)

Crossettes, terme de Marine, voyez Voussoirs.