L’Encyclopédie/1re édition/EXOMOLOGESE
EXOMOLOGESE, s. f. (Théolog. & hist. eccl.) confession ; mot dérivé du grec. Ce terme est fort usité dans l’histoire ecclésiastique des premiers siecles ; mais il paroît employé en différens sens dans les écrits des peres. Quelquefois il se prend pour toute la pénitence publique, tous les exercices & les épreuves par lesquelles on faisoit passer les pénitens jusqu’à la réconciliation que leur accordoit l’Eglise. C’est en ce sens que Tertullien dit lib. de Panit. ch. jx. Exomologesis prosternendi & humilificandi hominis disciplina est… de ipso quoque habitu atque victa mandat, sacco & cineri incubare, corpus sordibus obscurare, animum maroribus dejicere. Et les Grecs ont donné souvent ce nom à toute la pénitence.
Les Occidentaux l’ont restraint plus particulierement à la partie de ce sacrement qu’on nomme confession. Ainsi S. Cyprien dans son épître aux prêtres & aux diacres, se plaignant qu’on reçoit trop facilement ceux qui sont tombés pendant la persécution, & que sans pénitence, ni exomologese, ni imposition des mains, on leur donne l’eucharistie ; S. Cyprien, dis-je, prend le mot d’exomologese, non pour toute la pénitence comme Tertullien, mais pour une partie, c’est-à-dire suivant la signification du mot grec, pour une confession qui pouvoit se faire après avoir achevé la pénitence avant que de recevoir l’imposition des mains : mais on ne sait si cette confession étoit secrete ou publique. Fleury, hist. ecclés. tom. II. liv. VI. tit. xlij. Voyez Confession.
Il paroît cependant que l’Eglise n’a jamais exigé de confession publique pour les fautes cachées, comme on le voit par les capitulaires de Charlemagne, & par les canons de divers conciles. (G)