L’Encyclopédie/1re édition/FÊTU
FÊTU, s. m. (Hist. nat. bot.) en latin, festua avenacea sterilis elatior. C. B. sorte d’avoine sauvage, qui dans le système de Linnœus, constitue un genre distinctif de plante. Voici ses caracteres. Le calice est un tuyau bivalve, droit, portant des fleurs rangées ensemble sur un frêle épic. La fleur est à deux levres, dont l’inférieure a la forme du calice, & est en quelque maniere cylindrique, se terminant néanmoins par un barbillon pointu. Les étamines sont trois filamens capillaires, plus courts que la fleur. Cette fleur entoure étroitement la graine qui est unique, oblongue, même très aiguë aux deux extrémités, convexe d’un côté, & sillonnée de l’autre. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.
Fétu, (Géogr.) petit royaume de l’Afrique, sur la côte d’or de Guinée, d’environ quatre lieues de long, sur quatre de large ; il abonde en fruits, bétail, huile, & palmiers qui fournissent du vin. Les Hollandois y ont eu un fort. (D. J.)
Fétu en cul, s. m. (Hist. nat ornitol.) oiseau ainsi nommé, parce qu’il a dans la queue deux plumes longues d’un pié & plus, qui sont si bien jointes l’une à l’autre, qu’elles paroissent n’en faire qu’une ; on l’appelle aussi l’oiseau du tropique, parce qu’il ne se trouve qu’entre les deux tropiques. Le P. du Tertre croit que c’est un oiseau de paradis ; on ne le voit presque jamais à terre, que pour couver & nourrir ses petits. Il a le corps gros comme un pigeonneau ; la tête petite ; le bec gros & long comme le petit doigt, pointu & rouge comme du corail ; les piés sont de la même couleur ; celle des plumes est blanche comme la neige. Cet oiseau vole très-haut & fort loin des terres ; il a un cri perçant. Les Sauvages font grand cas des deux longues plumes de la queue, ils les mettent dans leurs cheveux, & les passent dans l’entre-deux de leurs narines en guise de moustaches. Hist. nat. des antilles. Tom. II. pag. 276. (I)