L’Encyclopédie/1re édition/FIERTE

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FIERTE, s. f. (Jurisprud.) du latin ferebrum, qui signifie cercueil, châsse, n’est plus en usage qu’en Normandie, pour exprimer la châsse de S. Romain, archevêque de Roüen. Le chapitre de la cathédrale qui possede cette châsse, joüit en conséquence du privilége de délivrer & absoudre un criminel & ses complices, à la fête de l’ascension, en le faisant passer sous la fierte, ce que l’on appelle lever la fierte, pourvû que ce ne soit pas pour un crime de lése majesté, héresie, fausse monnoie, viol, assassinat de guet-à-pens ; ces crimes ne sont point fiertables, selon le langage du pays, c’est-à-dire susceptibles du privilége de la fierte. Suivant la déclaration d’Henri IV. du 25 Janvier 1597, registrée au parlement de Rouen le 23 Avril suivant, le chapitre nomme au roi celui qu’il desire joüir du privilége de la fierte, & l’accusé pour joüir de ce privilége, est obligé d’obtenir des lettres d’abolition, scellées du grand sceau, n’y ayant que le prince qui puisse faire grace à un criminel. Voyez les recherches de la France de Pasquier, liv. IX. chap. xlij. les plaidoyers au sujet de la fierte. Mezeray, hist. d’Henri IV. à l’an 1593. Journ. du palais. Arrêt du 15. Septemb. 1672. Le recueil des mémoires de M. de Sacy, tom. I. p. 1. (A)