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L’Encyclopédie/1re édition/FLÉAU

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* FLÉAU, s. m. (Gramm. & Econ. rustiq.) ce terme pris au simple, est un instrument dont on se sert pour battre le blé ; ce sont deux bâtons d’un bois dur, dont l’un qui est le plus long, se tient à la main, & l’autre qui est le plus court, est porté sur l’extrémité de la gerbe qui en est frappée avec violence. Ces deux bâtons sont assemblés, lâchement, bout-à-bout, par une ou deux fortes courroies ; & le plus court est mobile autour du plus long.

Ce terme pris au figuré, se dit de toutes les grandes calamités dont il plaît à la providence d’affliger le genre humain. Ainsi la peste, la guerre, la famine, les inondations, les mauvais princes, &c. sont des fléaux de Dieu.

Fléau au simple, n’est jamais que d’une syllabe ; au figuré il est toûjours de deux.

Fléau, dans une balance, (Méch.) est la partie à laquelle on suspend les poids, & qui est composée de deux bras. Voyez Balance.

Fléau, façon angloise, est composé des pieces suivantes.

1°. Le corps du fléau, une piece de fer d’une forme ovale, à chaque bout de laquelle il y a un crochet & un œil, & un trou dans le milieu, où passe le pivot, avec un bossage sur le milieu.

2°. Le crochet où s’accroche les plateaux ou bassins.

3°. La chasse, espece d’étrier de fer, dont les deux branches sont quarrées, menues & longues, pour laisser la liberté à l’aiguille, & les deux extrémités plates & de forme ronde ou ovale, avec deux trous où sont deux billes ou pattes d’acier, sur lesquelles pose le pivot ; à la tête de la chasse est un trou par où passe le touret. Voyez la Planche du Balancier.

4°. Le touret, crochet qui a une tête ronde & plate dessous, qui passe dans le trou du haut de la chasse, & sert à suspendre le fléau en l’air.

5°. Le chef du touret, c’est une S qui s’accroche dans le piton auquel on suspend les balances.

6°. Le pivot, arbre ou axe qui passe à-travers le corps du fléau, & porte sur les deux coussinets de la chasse ; il est situé dans la partie du corps du fléau & les yeux de la chasse, & fait en couteau par-dessous.

7°. Le brayé, ou ce qui empêche les deux branches de la chasse de s’éloigner.

8°. L’aiguille qui sert à mettre le fléau de niveau, & qui est posée au milieu au centre du pivot.

Fléau a double crochet, façon d’Allemagne. Voyez la Planche du Balancier.

1°. Corps du fléau, est une barre de fer à huit pans, avec bossage dessus & dessous au milieu, où est percé le trou du pivot, & qui a un trou à chaque bout pour recevoir les axes sur lesquels portent les coussinets des jumelles.

3°. & 4°. Les deux jumelles BC qui tiennent lieu des crochets du fléau à l’angloise, sont composées chacune de deux pieces de fer plat, longs à proportion, de la force du fléau : deux entre-toises, celle du haut portant bouton au milieu ; son nom, suivant l’art, est dessus de jumelle : celle de dessous qui porte le double crochet tournant, nommé suivant l’art dessous de jumelle, à tenons & clavette par les bouts.

5°. Le pivot des jumelles est un arbre ou axe, comme il a été dit, quarré au milieu, où il est arrêté dans les extrémités du corps du fléau, & en couteau en-dessus, où il reçoit les coussinets qui sont enclavés dans le milieu des jumelles.

6°. Le grand pivot est l’arbre ou axe qui passe au milieu du fléau ; il est quarré dans la partie qui passe par le milieu du fléau. Les deux extrémités de cet arbre sont en couteaux par la partie inférieure dont le tranchant porte sur les coussinets de la chasse A.

7°. Le brayé est au même usage que celui du fléau à l’angloise.

8°. L’aiguille est la même que celle du fléau à l’angloise.

9°. La chasse est composée de deux branches dont les deux extrémités du bas sont plates, de figure ronde ou ovale, dans lesquelles sont enclavées les deux billes ou coussinets d’acier sur quoi porte le pivot du corps du fléau ; par le haut est une entre-toise, nommée suivant l’art, chef de chasse, assemblée dans les deux branches à tenon & clavette ; au milieu de ce chef-de-chasse est un trou pour passer le touret.

10°. Le touret soudé & arrêté au chef-de-chasse, avec une forte contre-rivûre.

Cette sorte de fléau est pour les grands poids.

Fléau façon d’Allemagne, à deux boîtes, est semblable en toutes ses pieces à celui de la premiere figure, à l’exception qu’aux bouts des fléaux, qui sont en crochet, sont des boîtes, comme des chappes de poulies, & qu’il y a deux pivots pour tenir les crochets dans les boîtes, au lieu des deux yeux dans lesquels sont les crochets du fléau de la premiere figure. Voyez la figure 2.

Fléau a Broche, est composé des mêmes pieces que le fléau de la premiere figure, à l’exception du corps du fléau.

* Fléau, (Serrurerie.) est la fermeture ordinaire d’une grande porte cochere. Il est composé de plusieurs pieces ; savoir une barre de fer quarrée, longue environ de cinq piés, en pince par les extrémités, avec un œil percé au milieu, pour passer le boulon qui le tient sur un des battans de la porte. A six pouces des bouts sont deux mains poussées sur les venteaux de la porte, dans lesquelles il se ferme : celle qui est posée au venteau du guichet, fait venir en-dedans le bout du fléau ; & celle qui est à l’autre bout, est placée par-dessus, de sorte que le bout de la main regarde le pavé, dans laquelle l’autre bout du fléau va se fermer. A l’extrémité du fléau on a ouvert un trou, dans lequel est un lasseret tournant où est la tige de l’aubronier, qui s’arrête dans la serrure qui sert à fermer le fléau, comme il se voit Planches de la Serrurerie. M M, mains du fléau ; N, boulon du fléau ; O, contre-piece qui s’entaille de son épaisseur dans le bois du côté du fléau, & à-travers de laquelle passe le boulon ; P, rondelle du boulon ; R, tige de l’aubronier ; T, serrure à bosse du fléau.

Fléaux. Les Vitriers appellent ainsi certains crochets sur lesquels ils portent les panneaux de verre lorsqu’ils vont en ville.