L’Encyclopédie/1re édition/FONTS

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FONTS Baptismaux, ou simplement FONTS, s. m. pl. (Théolog. & Hist. Eccl.) c’est un vaisseau de pierre ou de marbre, qui est à l’entrée intérieure des églises paroissiales, où l’on conserve l’eau dont on se sert pour baptiser. Voyez Baptême.

Les fonts baptismaux étoient autrefois la marque d’une église paroissiale. Voyez les articles Paroisse & Église.

Les fonts baptismaux sont aujourd’hui auprès de la porte en-dedans de l’église, ou dans une chapelle de l’église. Mais autrefois ils étoient dans un bâtiment séparé, différent de la basilique, mais voisin : & qu’on nommoit baptistere. Voyez Baptistere.

Si l’on en croit certains historiens, il étoit assez ordinaire dans les premiers siecles de l’église, que les fonts baptismaux se remplissent miraculeusement à Pâques, qui étoit le tems où l’on baptisoit le plus. Baronius rapporte divers exemples de ces fonts miraculeux aux années 417. 554. & 555.

Possevin, évêque de Lilybée, qui écrivoit en 443, observe qu’en 417, sous le Pontificat de Zozime, il y eut erreur par rapport au tems de la célébration de la fête de Pâques ; qu’on la célebra le 22 de Mars, au lieu qu’elle devoit l’être le 22 d’Avril, qu’on la fit à Constantinople. Il ajoûte que Dieu fit voir cette erreur en un village, où les fonts qui avoient accoûtumé de se remplir miraculeusement à Pâques, ne se trouverent pleins que la nuit du 22 d’Avril ; mais cette histoire n’est pas de foi. Voyez Tillemont, Hist. ecclés. tome X. pag. 678. & 679. Gregoire de Tours, pag. 320. 516. 746. 950. 1063. & le Diction. de Trévoux. Chambers.

Dans l’Eglise romaine on fait solemnellement deux fois l’année la bénédiction des fonts baptismaux ; savoir la veille de Pâques, & la veille de la Pentecôte. On bénit ces jours-là l’eau destinée pour le baptême. Les cérémonies & les oraisons qu’on y employe, sont toutes relatives à l’ancien usage de baptiser en ces jours-là les Catéchumenes. (G)