L’Encyclopédie/1re édition/IATRALIPTE

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 468-469).

IATRALIPTE, s. m. (Gymn. milit. & medic.) un ïatralipte dans sa premiere signification, étoit un officier particulier du gymnase, dont l’emploi se bornoit à oindre les athletes pour les exercices athlétiques ; on le nommoit autrement aliptés, alipte.

Ensuite le mot ïatralipte, désigna un medecin, qui traitoit les maladies par les frictions huileuses, un medecin oignant, ἰατραλείπτης, mot composé de ἰατρὸς, medecin, & ἀλείφω, je oins ; cette méthode de traitement s’appella ἰατρολειπτικὴ, ïatroliptique. Ce fut, au rapport de Pline, liv. XXIX. ch. j. Prodicus, natif de Sélymbria, & disciple d’Esculape, qui mit ce genre de medecine en usage.

On sait que dans le tems des Romains, l’application des huiles, des onguens, des parfums liquides, dont on se servoit avant & après le bain, occupoit un grand nombre de personnes. Alors ceux qui enseignoient l’art d’administrer ces onguens ou ces huiles aux gens en santé, se firent à leur tour appeller ïatraliptes, & établirent sous eux en hommes & en femmes, des manieurs ou manieuses de jointures pour assouplir les membres, tractatores, & tractatrices ; des dépileurs & des dépileuses, alipilarii & tonstrices ; enfin, des personnes de l’un & de l’autre sexe, pour oindre le corps des différentes huiles, onguens, & parfums nécessaires, unctores, & unctrices ; j’ai déja dit quelque chose de ces divers offices, au mot Gymnastique (medicinale.) Voyez-le. (D. J.)