L’Encyclopédie/1re édition/IMOLA
IMOLA, (Géog.) ville d’Italie & de l’état de l’Eglise dans la Romagne, avec un évêché suffragant de Ravenne. Cette ville est bien ancienne ; Cicéron en parle dans une de ses lettres, liv. XII. épit. 5. Strabon l’appelle Φόρον Κορνήλιον. Le poëte Martial nous dit y avoir fait quelque séjour ; & Prudence nous apprend qu’elle avoit été fondée par Sylla.
Vers la décadence de l’empire, on y bâtit une citadelle nommée Imola, nom qui est resté à cette ville ; elle fut ruinée par Narsès, & réparée par Ivon II. roi des Lombards ; ensuite les Bolonois, les Manfrédi, Galéas Sforce en devinrent les maîtres ; enfin César-Borgia la prit, & la soumit au S. Siege, qui en est demeuré possesseur. Elle est sur le Santerno à trois lieues N. O. de Faenza, huit S. E. de Bologne, neuf S. O. de Ravenne, dix-huit N. E. de Florence, soixante-cinq N. de Rome. Long. 29. 18. lat. 44. 22.
Imola a produit quelques gens de lettres en divers genres, comme le poëte Flaminio, le jurisconsulte Tartagny, & l’anatomiste Valsalva.
Flaminio (Marc Antoine) fut le premier de son pays, dit M. de Thou, qui exprima assez heureusement en vers latins la majesté des pseaumes de David, & il invita par son exemple, François Spinola à prétendre à la même gloire. Il mourut jeune dans la bienveillance du Cardinal Farnese & du Cardinal Polus en 1550.
Tartagny (Alexandre) étoit un des habiles jurisconsultes de son siecle ; on le nommoit alors en Italie le monarque du droit ; ses conseils, ses traités sur les clémentines, sur le texte des decrétales, & ses autres ouvrages qu’on ne lit plus aujourd’hui, ont été souvent imprimés, comme à Venise en 1571, à Francfort en 1575, à Lyon en 1585, &c. Il mourut à Bologne en 1487 âgé de cinquante-trois ans.
Valsalva (Antoine Marie) mort en 1713 à cinquante-sept ans, fut disciple de Malpighi, & s’est distingué par son excellent traité de aure humanâ, dont la meilleure édition est Bononiæ 1704, in-4o. avec figures. (D. J.)