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L’Encyclopédie/1re édition/MORDS

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MORDS, en terme d’Eperonnier, est cette partie de la bride d’un cheval qui lui passe dans la bouche, dont les branches lui montent le long des joues, & sont jointes ensemble par une gourmette & des chaînettes qui prennent sous sa levre inférieure & son gosier. Voyez Branches, Gourmette & Chainettes

Il y a des mords de plusieurs especes, à la Nestier ou à tire-bouchon, mords à gorge de pigeon, mords à canne ou à trompe, mords à porte ou à pié de chat, mords à pas d’âne & à olive, &c. Voyez tous ces termes chacun à son article, & les figures, Planches de l’Eperonnier.

Mords a berge, en terme d’Eperonnier, est un mords dont l’embouchure est composée d’olives d’une seule piece, formant à son pli une demi-gorge de pigeon ; ce mords, au lieu de fonceaux, est garni de chaperons. Voyez Chaperons, Pl. de l’Eperonnier.

Mords a branches tournées, en terme d’Eperonnier, sont des mords dont les branches forment plusieurs coudes ou cambres, & qui sont de figure ronde. On les nomme encore mords à soubarbe, parce qu’ils sont garnis d’une voie soubarbe. Voyez la fig. Pl. de l’Eperonnier.

Mords a canon simple, en terme d’Eperonnier, est un mords dont le canon n’est point figuré, mais diminue pourtant de grosseur en approchant de son pli. Il y en a de brisés & d’autres qui ne le sont pas.

Mords demi-miroir, en terme d’Eperonnier, se dit d’un mords qui a une embouchure à gorge de pigeon, surpassé d’un cercle qui entre dans des anneaux faits à l’embouchure. Ce cercle est garni de trois chaînes, deux vers ses extrémités, qui s’attachent à la branche par un bout, & l’autre dans le haut du cercle.

Mords a gorge de pigeon, en terme d’Eperonnier, se dit d’une sorte de mords dont le pli de l’embouchure représente la forme du col d’un pigeon. Voyez la fig. Pl. de l’Eperonnier.

Mords a miroir, en terme d’Eperonnier, signifie une espece de mords dont l’embouchure est droite & tourne dans une liberté où elle est rivée. Voyez Liberté, voyez Pl. de l’Eperonnier.

Mords a pas d’asne, en terme d’Eperonnier, est un mords dont l’embouchure est pliée en forme de pas d’âne, & dont le gros du canon représente une olive.

Mords a pié de chat, en terme d’Eperonnier, voyez Mords a porte, & la fig. Pl. le l’Eperonnier.

Mords a porte, en terme d’Eperonnier, signifie une espece de mords dont l’embouchure forme vers son milieu une espece de porte cintrée. Voyez la fig. Pl. de l’Eperonnier.

Mords a tire-bouchon, en terme d’Eperonnier, est un mords dont les branches se terminent par un anneau applati & percé dans sa partie inférieure comme l’est celui d’un tire-bouchon. On l’appelle encore mords a la Nestier, parce que ce fut un écuyer du roi de ce nom qui en inventa l’usage Voyez la fig.

Mors a la turque, en terme d’Eperonnier, s’entend d’un mords dont les branches sont droites, sans banguet, soubarbe, &c. l’embouchure est en gorge de pigeon, & est surpassée d’un petit anneau duquel en pend un beaucoup plus grand qui sert de gourmette. Voyez la fig. Pl. de l’Eperonnier.

Mords des livres. On appelle en terme de Reliures, mords des livres le rebord du dos que les ais à endosser font faire au livre après la couture, lorsqu’on met le livre en presse. Il y en a un de chaque côté qui sert à loger les cartons, afin qu’ils y entrent comme dans une charniere & ne montent pas par-dessus le dos. Voyez Reliure.

Mords du carton, c’est le coin du carton qui joint le dos du livre en-dedans de la reliure. On dit faire les mords, & cela se fait en affoiblissant les angles du carton du côté intérieur avec un couteau ordinaire bien affilé, pour éviter que le carton, s’il étoit aigu, ne coupât les papiers en ouvrant & fermant le livre, & n’en gênât le jeu.