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L’Encyclopédie/1re édition/PHALARIQUE

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PHALARIQUE, s. f. (Art milit. des anc.) phalarica ; c’étoit un dard d’une espece particuliere. Voici la description que Tite-Live en fait, l. XXI. Phalalarica erat Saguntinis missile telum, hastili oblongo, & ceterâ tereti, præterquam ad extremum, ubi ferrum extabat. Et sicut in pilo quadratum in stupa circumligabant, linebantque pice. Ferrum autem tres in longum habeat pedes, ut cum armis transfigere corpus posset. Sed id maximè, etiamsi hæsisset in scuto, nec penetrasset in corpus, pavorem faciebat : quod cum medium accensum mitteretur, conceptumque ipso motu multò majorem ignem ferret, arma omitti cogebat, nudumque militem ad insequentes ictus præbebat.

La phalarique étoit donc une longue lance, une espece de pertuisane, & il falloit qu’elle fût grosse, puisque Silius Italicus l’appelle trabs. Son fer avoit trois piés de longueur ; c’étoit une arme blanche, & une arme à feu. Dans le combat de Turnus, décrit par Virgile, Æneid. l. IX. v. 702. la phalarique ne paroît pas une arme à feu. Dans d’autres occasions, on enveloppoit le fer qui étoit quarré, d’étoupes poissées : on y mettoit le feu, & on le lançoit avec la balliste contre les tours de bois appellée fali, & contre les machines de guerre, quelquefois même contre des hommes, dont on perçoit le bouclier, la cuirasse, & le corps en même tems. Ce fut cette sorte particuliere d’armes dont se servirent les Sagontins dans la défense de leur ville, comme dit Tite-Live, que j’ai cité ci-dessus. (D. J.)