L’Encyclopédie/1re édition/POURPRÉTURE, ou PORPRISE et PORPRISON

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POURPRÉTURE, ou PORPRISE & PORPRISON, (Hist. mod.) du latin purprestura, terme fort usité dans beaucoup d’actes & d’ouvrages du moyen âge, comme on le voit dans un roman manuscrit de Vacce :

Donc ont pourpris meullent & toute la contrée.

Purprestura ou proprestura, pourpréture ou pourprisure, se dit quand quelqu’un s’empare injustement de quelque chose qui appartient au roi, comme dans ses domaines ou ailleurs, & généralement tout ce qui se fait au détriment du tenement royal. On peut commettre cette injustice contre son seigneur ou contre son voisin, & dans plusieurs de ces occasions on trouve le même mot employé dans la même signification dans Matthieu Paris, dans Brison, Jacques de Vitry, & plusieurs autres.

Il semble aussi que pourprisure dans d’autres auteurs signifie les appartenances, les terres circonvoisines d’un lieu, d’une maison, la banlieue d’une ville, comme dans le roman d’Athis manuscrit :

Hors la ville à telle pourprisure
Trois grands lieues la place endure.

Dans le chartulaire de l’hôtel-dieu de Pontoise on trouve ces mots, eum pourprisurâ eidem domui adjacente, & dans une charte du monastere de Lagni de l’an 1195, concessi in elemosinam abbati & conventui sancti Petri Latigniacensis... Locum capellæ cum purpurisurâ adjacente. On peut voir dans le glossaire de Ducange, dans l’histoire de Paris des PP. D. Felibien & Lobineau, & dans celle de Bretagne, de ce dernier, les autres significations de ce terme. Suppl. de Morery, tome II.