L’Encyclopédie/1re édition/POURPRIS

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POURPRIS, s. m. (Droit coutum.) le mot est ancien, & il n’est guere plus connu que dans les coutumes. Froissard a dit, vol. I. ch. xiij. « & furent ordonnés gens d’état autour de lui qui bien savoient que l’on devoit faire, mais point ne le devoient laisser passer, ni aller hors du pourpris ». Et dans le roman de la Rose :

Si ce pourpris ne peut garder
Tout vif me puisse-t-on larder
Si jamais hom vivant y entre.

Ce terme signifie, selon Raqueau, l’enclos, les environs & prochaines clôtures de quelque lieu seigneurial, châtel, manoir & hôtel noble ou de l’église.

Il est dit dans l’article 68, tit. IV. de la coutume de Nivernois, que le « dénombrement doit contenir tous les droits, prérogatives, prééminence du fief, ensemble les châtel, maison, grange, pourpris & domaine, &c ».

On lit aussi dans la coutume de Bretagne, article 541, les maisons, fiefs, terres, de convenans, & domaines congeables nobles, & autres terres nobles, soit d’ancien patrimoine ou d’acquêt, & les meubles seront partagés noblement entre les nobles qui ont eux & leurs prédécesseurs dès & auparavant les cent ans derniers vécus, & se sont comportés noblement, & aura par préciput en succession de pere & de mere & en chacun d’icelles le château ou principal manoir, avec le pourpris, qui sera le jardin, colombier & bois de décoration, & outre les deux tiers, &c. & par l’article 621. il est dit que bois pris outre la volonté de celui à qui il est ne porte crime, s’il n’étoit charpenté pour merrain à édifier, &c. ou qui est pourpris & hébergemens, & prochaines clôtures de la maison pour la décoration d’icelle. Aubry sur Richelet.

En poésie le céleste pourpris veut dire le ciel, la voûte azurée. (D. J.)