L’Encyclopédie/1re édition/PRUNELLE
PRUNELLE, s. f. (Jardinage.) petit fruit d’un arbrisseau que l’on nomme prunellier, qui est l’espece sauvage du genre des pruniers. Les prunelles sont rondes, de la grosseur d’un grain de raisin, & d’une âpreté insupportable au goût. Ce fruit est très-tardif ; il ne prend une sorte de maturité qu’à la fin de l’automne, & il reste une partie de l’hiver sur l’arbrisseau. Les prunelles peuvent être de quelqu’utilité. Voyez Prunellier.
Prunelle, (Anatom.) voyez Pupille. La prunelle est comme un canal conique tronqué, dont la base regarde l’intérieur de l’œil, car cette base a presque trois fois plus de capacité que l’ouverture extérieure.
Cette admirable disposition est l’effet d’une grande sagesse, puisque l’humeur crystalline peut alors recevoir des objets extérieurs, une plus grande quantité de lumiere. Il se prépare dans les vaisseaux de l’iris une humeur aqueuse qui se décharge dans la chambre antérieure de l’œil.
M. Hoenselot, dans les mémoires de l’académie des Sciences, année 1721, dit que dans la plûpart des cadavres humains qu’il a examinés, il a trouvé la prunelle médiocrement, & quelquefois très-rétrécie, mais jamais beaucoup dilatée ; ce qui donneroit lieu de croire qu’il y a naturellement une espece d’équilibre entre le ressort des fibres circulaires de l’iris, & celui de ses fibres rayonnées.
M. Petit avoit promis de parler un jour des différentes dilatations des prunelles qui se rencontrent très-souvent dans les yeux du même homme après la mort ; c’est ce que l’on voit aussi dans les animaux à quatre piés, les oiseaux & les poissons.
Il avoit encore promis de dire quelque chose de l’excentricité naturelle de la prunelle au centre de l’iris dont parle Galien sous le titre de mutatio pupillæ de loco ; & de l’accidentelle, dont parle Arnaud de Villeneuve ; mais M. Petit n’a point exécuté ces deux promesses. (D. J.)