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L’Encyclopédie/1re édition/QUINTE-FEUILLE

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QUINTE-FEUILLE, s. f. (Hist. nat. Bot.) quinque folium, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil sort du calice, qui est composé d’une seule feuille, & profondément découpé ; il devient dans la suite un fruit presque rond, dans lequel on trouve plusieurs semences rassemblées en maniere de tête, & enveloppées du calice mince. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les feuilles sont situées à l’extrémité du pédicule, & qu’elles surpassent le nombre de trois. C’est par ce caractere que la quinte feuille differe du fraisier. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

M. Tournefort compte 19 especes de ce genre de plante ; la grande quinque-folium majus, repens, est la plus commune.

Sa racine est longue quelquefois de la grosseur du petit doigt, fibreuse, noirâtre en dehors, rouge en dedans d’un goût stiptique ; elle donne comme le fraisier plusieurs tiges, longues d’environ un pié & demi, rondes, grêles, flexibles, velues, rougeâtres, genouillées par intervalles, & poussant de leurs nœuds des feuilles & des racines par le moyen desquelles la plante se répand au large, & se multiplie.

Ses feuilles sont oblongues, arrondies à leur extrémité, nerveuses, dentelées en leurs bords d’un verd obscur ; rangées en main ouverte, ordinairement au nombre de cinq sur la même queue, laquelle est longue de trois pouces, & même de plus.

Ses fleurs naissent aux sommets des tiges seules à seules, composées chacune de cinq pétales jaunes, disposées en rose, un peu larges, arrondies en cœur, portées sur de longs pédicules, de peu de durée, avec vingt étamines à sommets allongés en forme de croissant.

Lorsque ces fleurs sont tombées, le pistil devient un fruit presque rond, composé de plusieurs semences pointues, ramassées en maniere de tête, enveloppées par le calice de la fleur. Cette plante croît dans les champs, aux lieux sablonneux & pierreux, au bord des eaux, dans les bois humides & ombrageux ; elle se trouve presque partout ; elle fleurit en Mai & Juin. (D. J.)

Quinte-feuille, (Mat. méd.) on se sert principalement en médecine de la racine de cette plante. On a coutume de la monder de sa premier écorce, & d’une corde qu’elle contient dans son milieu, & de la faire sécher pour s’en servir au besoin.

La racine de quinte-feuille est un vulnéraire astringent, très-communément employé dans les tisanes, les aposemes, bouillons destinés à arrêter les hemorrhagies, les cours de ventre, la dyssenterie, &c.

La racine de quinte-feuille a été aussi regardée dans tous les tems comme un puissant fébrifuge. Ce remede étoit usité du tems d’Hippocrate. On a employé la décoction de quinte-feuille pour tisane ou boisson ordinaire, non-seulement dans le traitement des fievres intermittentes ; mais encore dans celui des fievres malignes. La maniere la plus usitée de la donner dans les fievres intermittentes, c’est de faire prendre un gros de cette racine en poudre dans un verre d’eau ou de vin un peu avant l’accès.

La racine de quinte-feuille entre dans l’eau générale de la Pharmacopée de Paris, & dans la thériaque. Les feuilles entrent dans le baume vulnéraire. (b)