L’Encyclopédie/1re édition/RENDRE, REMETTRE, RESTITUER

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RENDRE, REMETTRE, RESTITUER, (Syn.) Nous rendons ce qu’on nous avoit prêté ou donne. Nous remettons ce que nous avions en gage ou en dépôt. Nous restituons ce que nous avions pris ou volé.

On doit rendre exactement, remettre fidellement, & restituer entierement.

On emprunte pour rendre, on se charge d’une chose pour la remettre, mais on ne prend guere à dessein de restituer.

L’usage emploie & distingue encore ces mots dans les occasions suivantes. Il se sert du premier à l’égard des devoirs civils, des faveurs interrompues, & des présens ou monumens de tendresse. On rend son amitié à qui en avoit été privé, les lettres à une maîtresse abandonnée. Le second se dit à l’égard de ce qui a été confié, & des honneurs, emplois ou charges dont on est revêtu. On remet un enfant à ses parens, le cordon de l’ordre, le bâton de commandant, les sceaux & les dignités au prince. Le troisieme se place, pour les choses qui ayant été ôtées ou retenues se trouvent dûes. On restitue à un innocent accusé son état & son honneur ; on restitue un mineur dans la possession de ses biens aliénés. Girard. (D. J.)

Rendre, en Médecine, est la même chose qu’évacuer. Voyez Evacuer.

Dans les Transactions philosophiques, il est parlé d’un nommé Matthieu Milford, qui rendit un ver par les urines, lequel on croyoit venir des reins. Voyez Vers.

Lister fait mention d’une véritable chenille que rendit un enfant de neuf ans. M. Jessop a vû des insectes à six piés qu’avoit vomi une fille. Catherine Geilaria, qui mourut en 1662, dans l’hôpital d’Altenbourg, rendit vingt ans durant par la bouche & par les selles des crapauds & des lésards. Ephémer. d’Allemagne, tom. I. obs. 103.

Dans les mêmes Ephémerides, il y a un exemple d’un petit chat, nourri dans l’estomac d’un homme, & ensuite vomi. Il y est parlé aussi de petits chiens, de grenouilles, de lésards aquatiques, & d’autres animaux, nourris & rendus de la même façon. Bartholin parle d’un ver qui fut nourri dans le cerveau, & rendu par le nez. Voyez Vers.

Rendre le bord, (Marine.) c’est venir mouiller ou donner fond dans un port ou dans une rade.

Les vaisseaux de guerre ne doivent rendre le bord, s’ils n’ont point d’ordre, qu’après avoir consumé tous leurs vivres.

Rendre la main, terme de Manege, c’est le mouvement que l’on fait en baissant la main de la bride, pour engager le cheval d’aller en-avant. Elém. de caval. (D. J.)