L’Encyclopédie/1re édition/SACRISTIE
SACRISTIE, s. f. (Hist. ecclés.) c’est un endroit attenant les anciennes églises, où l’on serre les habits sacrés, les vases, & les autres ornemens de l’autel.
Ce mot est grec ; il est formé de διακονέω, je sers, à cause que l’on y prenoit tout ce qui étoit d’usage pour le service divin. On l’appelloit aussi ἀσπαστικὸν, & en latin salutatorium, parce qu’en cet endroit l’évêque recevoit & saluoit les étrangers. Quelquefois aussi il étoit appellé μητατώριον ou μιτατώριον, mensa, table, à cause qu’il y avoit des tables sur lesquelles on mettoit les ornemens sacrés, ou μητάτον, une sorte d’hôtellerie ou de maison dans laquelle on logeoit des soldats.
Le premier concile de Laodicée, dans le 21 st. canon, défend aux prêtres de vivre dans la sacristie, ἐν τῷ διακονικῷ, ou de toucher aux ustensiles sacrés. Une ancienne version latine de ces canons se rend par les mots in secretario ; mais la copie qui en est à Rome, aussi-bien que Denis le Petit, retiennent le mot diaconicon en latin. Il est vrai que Zonaras & Balsamon entendent cette expression dans le 21 st. canon, de l’ordre d’un diacre, & non pas d’un bâtiment. Leo Allatius suit cette opinion dans son traité de templis græcorum ; mais tous les autres interpretes s’accordent à prendre ce mot pour l’expression d’une sacristie. Outre les ornemens de sacrificature & de l’autel, l’on y déposoit pareillement les reliques de l’église.