L’Encyclopédie/1re édition/TENON

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TENON, s. m. (Archit.) bout d’une piece de bois ou de fer, diminué quarrément, environ du tiers de son épaisseur, pour entrer dans une mortaise. On appelle épaulemens les côtés du tenon qui sont coupés obliquement, lorsque la piece est inclinée ; & décolement, la diminution de sa longueur, pour cacher la gorge de sa mortaise.

Tenon en about. Tenon qui n’est pas d’équerre avec sa mortaise, mais coupé diagonalement, parce que la piece est rampante, pour servir de décharge, ou inclinée, pour contreventer & arbalêtrer. Tels sont les tenons des contrefiches, guettes, croix de saint-André, &c.

Tenon à queue d’aronde. C’est un tenon qui est taillé en queue d’aronde, c’est-à-dire qui est plus large à son about qu’à son décolement, pour être encastré dans une entaille. Daviler. (D. J.)

Tenons, terme d’Arquébusier. ce sont de petits morceaux de fer quarrés, de l’épaisseur d’une ligne, & de la largeur de deux qui soudés de distance le long du canon ; ces tenons sont percés au milieu, & entrent dans des petites mortaises pratiquées dans le creux du bois de fusil, & servent à assujetir le canon dans le bois, par le moyen de petites goupilles qui traversent le bois & passent dans les trous qui sont au milieu des tenons.

Tenon, en terme de Boisselier, espece de pince de bois dont les Boisseliers se servent pour tenir joints les deux bouts du corps du seau, du minot, du boisseau & autre piece semblable de boisselerie, & les attacher plus aisément ensemble. Voyez les fig. Pl. du Boisselier.

Tenons, s. m. pl. (terme d’Horloger.) pieces d’acier qui sont sur une montre de poche, & qui servent à tenir ferme le grand ressort. (D. J.)

Tenon, (Jardinage.) se dit de certaines agraffes ou mains avec lesquelles s’attachent aux murs & s’entortillent aux plantes voisines, les vignes, vignes-vierges, coulevrées, lieres & autres.

Tenons, s. m. pl. (Sculpt.) ce sont des bossages, dans les ouvrages de sculpture, dont l’usage est d’entretenir les parties qui paroissent détachées, comme ceux qu’on laisse derriere les feuilles d’un chapiteau pour les conserver.

Les Sculpteurs laissent aussi des tenons aux figures dont les parties isolées & détachées pourroient se rompre en les transportant, & ils ont coutume de les scier, lorsque ces figures sont en place. (D. J.)

Tenon, s. m. (terme de Vitrier.) il nomme ainsi de petites ligatures de plomb qui servent à lier le vitrage avec les verges, afin de le tenir fermé, & que le vent ne puisse point l’endommager. (D. J.)

Tenon, (Marine.) Voyez Ton.

Tenon de l’Étambord, (Marine.) petite partie du bout de l’étambord, qui s’emmortoise dans la quille du vaisseau.

Tenons de l’Ancre, (Marine.) ce sont deux petites parties de la vergue de l’ancre, qui s’entaillent dans le jas, pour le tenir ferme.