L’Heptaméron des nouvelles/Tome IV/01

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LES FARCES

DE MARGUERITE DE NAVARRE



ans être véritablement un auteur dramatique, Marguerite a touché au théâtre, & les annalistes de notre scène ont analysé, dès le XVIIIe siècle, les six pièces qui se trouvent dans les Marguerites de la Marguerite. Ce sont plutôt des dialogues que des actions, mais, s’ils ont été certainement joués, ils ne l’ont été que pour la Reine & chez elle. On l’a lu dans les extraits de Brantôme (I, 132) : « Elle composoit souvent des Comédies & des Moralités, qu’on appeloit dans ce temps-là des Pastorales, qu’elle faisoit jouer & représenter par des Filles de sa Cour. »

Florimond de Rémond, dans son Histoire de la naissance & des progrès de l’Hérésie, va plus loin.

Après avoir dit que Roussel, son prédicateur, lui fit lire la Bible, « alors grossièrement tournée en françois », il ajoute : « Ce qu’elle fit avec tel plaisir qu’elle composa une traduction tragi-comique presque de tout le Nouveau Testament, qu’elle faisoit représenter en la salle devant le Roy son mary, ayant recouvert pour cet effet des meilleurs Comédiens qui fussent lors en Italie, &, comme des bouffons ne sont niais que pour donner du plaisir &, comme guenons, devenir plaisants imitateurs des humeurs & volontés du maistre, aussi ces gens, reconnoissant l’inclination de la Roine, parmy leurs jeux entremeslent plusieurs rondeaux & virelais sur le sujet des Ecclésiastiques. Toujours quelque pauvre Moine avoit part à la Comédie & à la Farce. Il sembloit qu’on ne peut se resjouir sans se moquer de Dieu & de ses Officiers. »

Le P. Hilarion de Coste, Vies & éloges des Dames illustres, II, 272, répète aussi la qualité italienne des acteurs, &, après avoir résumé ce qu’on vient de lire de Florimond, ajoute très gratuitement au trait final sur les rondeaux & virelais contre les Ecclésiastiques : « Particulièrement contre les Moines & les Religieux, les Curés & les Prêtres de village. » Je ne sais jusqu’à quel point Marguerite a eu une troupe d’acteurs italiens, dont elle n’avait pas besoin ; mais je croirais volontiers qu’elle a eu l’intention de mettre en tragi-comédies tout le Nouveau Testament. Seulement elle n’a fait que commencer ; mais, les sujets traités par elle étant l’Adoration des Bergers, celle des Rois, le Massacre des innocents & la Fuite en Égypte, on voit que ses comédies, — ainsi naturellement appelées parce que le dénouement en est heureux, — sont bien les premiers sujets de l’histoire évangélique. Après avoir commencé, elle en est restée là, & il n’est pas probable qu’elle en ait écrit davantage. Toutes quatre ont été imprimées de son vivant, & ce sont aussi les seules qui se retrouvent dans les manuscrits de ses poésies.

II. N’ayant pas à les réimprimer ici, il suffira d’en dire quelques mots. C’est à la première, « la Nativité de Jésus-Christ », que se rapporte le mot de Brantôme sur les pastorales. En effet, la bergerie des pastoureaux & pastourelles en tient forcément une grande part. Malgré leurs noms allégoriques, Sophron, le sage & le savant ; Elpison, celui qui est plein d’espérance ; Nephalle le tempérant, de νήρω ; Philétine, celle qui est pleine d’amour ; Christilla, dont le nom est un diminutif féminin de celui de Christus, & Dorothée, celle qui a le don de Dieu, — les noëls & les simplicités rustiques des Bergers & des Bergères valent mieux que le discours de Satan & que celui de Dieu, qui se donne la peine de répondre lui-même à l’éternel ennemi.

L’Adoration des Mages, où les Anges & Dieu lui-même, que Marguerite fait vraiment parler trop facilement, sont accompagnés par elle de Philosophie, de Tribulation, d’Inspiration & d’Intelligence, n’est pas la meilleure des quatre. Par contre, il y a vraiment une très belle idée dans celle des Innocents. Les plaintes de Rachel, qui ne veut pas être consolée, sortent forcément du sujet ; mais il y a une véritable invention, la mort du petit enfant d’Hérode tué avec les autres, le désespoir du père au milieu de ses fureurs & les malédictions de la nourrice. Quelle belle scène pourrait sortir de cette donnée, si humaine & si théâtrale ! Marguerite n’a fait que l’esquisser, mais la concevoir & la sentir montre déjà toute la valeur de l’esprit qui a tiré de lui-même & qui a compris ce poignant contraste, si profondément dramatique. Si Corneille avait écrit une tragédie d’Hérode, ce coup & cette surprise, aussi inattendue que naturelle, eussent été dignes de son génie.

Dans la Comédie du Désert, Contemplation, Mémoire & Consolation nous font rentrer dans la convention nuageuse de l’allégorie mystique ; mais, à propos de ces pièces, il faut remarquer à quel degré elles se séparent des Mystères, surtout par la forme. Le lyrisme y domine plus que le dialogue, & il serait long de relever toutes les formes de strophes & de mètres qui s’y succèdent. Il est vrai que les couplets ne se dégagent pas à l’œil dans l’édition originale, qui, selon l’usage du XVIe siècle, les serre les uns contre les autres, alors qu’il serait bon de les espacer & de les distinguer typographiquement. Non seulement le style, mais même les idées y gagneraient, car elles s’y allégiraient & reprendraient ainsi, pour les oreilles comme pour les yeux, leur variété & leur accent, allourdis par cette sorte d’agglomération matérielle.

J’ai dit que ces comédies sacrées se séparaient des Mystères. Ce n’est pas seulement parce qu’elles sont pleines de l’esprit religieux nouveau, dont elles sont une manifestation bien curieuse & bien importante, mais aussi parce que leur établissement poétique en strophes lyriques qui y prédominent les en différencie profondément. À la fin du XVe siècle, il s’en introduisait quelque chose : tout en gardant le vers de huit pieds, on se séparait des rimes plates se suivant d’un vers à un autre, & on les entremêlait soit en quatrains, soit en huitains sur trois rimes, la forme par excellence du XVe siècle. Quand on ne fait pas la distinction des strophes, il semble que ce soit écrit au hasard & en rimes libres, ce qui est tout à fait une erreur. Marguerite, plus préoccupée de poésie que du dialogue dramatique, a cherché volontairement & poussé plus loin qu’aucun autre l’accumulation & la variété des rythmes[1]. Sous ce rapport, cette partie de son œuvre n’est pas sans se rapprocher des rappresentazioni sacre italiennes, qui sont régulièrement écrites en octaves. Le plus grand nombre des éditions que l’on connaît de celles-ci est seulement du milieu du XVIe siècle ; mais il y en a d’antérieures, & il est bien probable que Marguerite en a eu entre les mains. Le manque d’action, les raisonnements longuement développés qui suppriment la vivacité du dialogue vraiment coupé, le moule, le caractère général, & jusqu’à la dimension, sont aussi trop analogues pour que Marguerite les ait ignorées. Si elle a eu des comédiens italiens, ils ont dû en jouer devant elle.

III. À en croire le mot d’une lettre de Marguerite elle-même, écrite de Nérac à M. d’Izernoy, à la date du 12 janvier 1532 : « Nous y passons notre temps à faire Moineries & Farces[2] », on penserait que celles qui se trouvent dans ses œuvres sont dans le sens gai. Il n’en est rien : elle y prêche comme à l’ordinaire, & ce n’est pas elle qui a jamais fait, comme on dit, de l’art pour l’art. Comme dans les commentaires des interlocuteurs de ses Nouvelles, elle a un but sérieux : elle expose, disserte & régente encore plus qu’elle ne conseille. Ce que dit Florimond de Rémond exprime plus complètement ce qui est la vérité même, le sentiment dominant d’utilité actuelle & de propagande active. Il y a au XVIe siècle une comédie Protestante & un théâtre Réformé ; il est surtout Génevois & à un moment Lyonnais, mais c’est

après le milieu du XVIe siècle. Marguerite est antérieure, &, si Malingre est bien de son temps, Bèze ne vient qu’à sa suite.

IV. Les Farces de Marguerite sont au nombre de quatre. Deux seulement, les moins périlleuses, une qui ne touche en rien la religion & une autre très entortillée, ont été imprimées du vivant de leur auteur dans les Marguerites de la Marguerite. Les deux autres, restées inédites jusqu’à nos jours, ont été données par M. Le Roux de Lincy. Toutes quatre se trouvent dans le manuscrit de ses Poésies (Voir I, 189), & nous les y avons collationnées.

J’ai dit quatre Farces, & non pas six. Il a paru pourtant en 1856 (Paris, Auguste Aubry, in-8o de 35 pages) « deux Farces inédites attribuées à la reine Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, publiées avec une préface & des notes par Louis Lacour ».

Les deux dialogues à deux personnages, Clément & Catherine, sont charmants de tous points, du style le plus fin & le plus preste ; le vers de huit pieds à rime plate y est manié de la main la plus légère, avec les coupures & les suites les plus habiles comme avec le naturel le plus parfait & l’habileté la plus consommée. Mais il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elles se trouvent « au milieu d’un certain nombre de poésies huguenotes du bon Marot, dans un recueil commencé en 1536 par un nommé Julyot ». Celui-ci serait-il Ferry Julyot, ce plus que méchant poëte, qui a écrit les ennuyeuses élégies de la jeune fille lamentant sa virginité perdue, auxquelles une réimpression récente a enlevé leur plus grand mérite, celui de la rareté ? Il n’importe, mais les deux Farces la Fille abhorrant mariage & la Vierge repentie, qui sont d’absolues traductions, d’ailleurs exquises, de deux des Colloquia d’Erasme, — celui de l’abbé Antronius & de la femme savante, Magdalia ; celui de la Virgo Misogamos, entre Catharina & Eubulus, le bon conseiller, — sont dans les œuvres de Marot[3]. La Croix du Maine a parlé d’une édition sans lieu ni date, mais on en connaît deux de Paris & de Lyon à la date de 1549, cinq ans après la mort du poëte (Brunet, III, 1461), & leur texte est courant depuis l’édition de Lenglet-Dufresnoy :

Qui le sçavoir d’Erasme vouldra voir,
Et de Marot ensemble la rime avoir,
Lise cestuy colloque tant bien fait,
Car c’est d’Erasme & de Marot le fait.

Il nous est donc, à notre grand regret, impossible de joindre les deux jolis morceaux de maître Clément aux essais dramatiques de Marguerite, qui n’a jamais écrit avec cette légèreté & cette souplesse.

V. Je n’ai pas à revenir sur la condition rythmique qui se retrouve dans ses Farces comme dans ses pièces pieuses. Comme les coupures des strophes sont ici typographiquement indiquées, il est inutile d’insister, d’autant plus que la qualité comique des sujets ne comportait pas autant de recherche des formes lyriques. On pourrait plutôt insister sur ce point que ce ne sont point proprement des Farces. La Farce n’est ni un débat ni une leçon ; elle s’occupe plutôt à représenter une aventure ou un caractère pris dans la peinture des mœurs de la bourgeoisie ou du peuple, & elle les fait vivre au moyen d’une action simple, unique & sans complication d’intrigues accessoires : c’est une courte comédie en un seul acte. Celles de Marguerite ne sont pas de la comédie ; ce ne sont pas non plus formellement des moralités, puisqu’elles n’ont pas d’abstractions philosophiques ou religieuses personnifiées ; ce seraient plutôt des Sotties, mais on a appelé Farces des Sotties, & l’attribution de genre importe d’autant moins qu’il faut laisser à ces saynètes protestantes le titre que leur auteur leur a donné.

Dans le Malade, à côté de la femme qui, pour soulager son mari, a plus d’un remède, la dent de sanglier, les germes d’œufs, la fiente de pigeon, le jus de pavot ; à côté du médecin qui a la saignée & ne croit pas aux recettes des commères, il y a la chambrière qui conseille à son maître de se recommander à Dieu & de ne compter que sur lui. C’est la seule foi qui le peut guérir & qui le guérit en effet.

Il est curieux de rapprocher le Malade de la pièce de Mathieu Malingre, « Moralité de la maladie de Chrestienté à treize personnages, — Foi, Espérance, Charité, Chrestientė, Bon Œuvre, Hypocrisie, Péché, le Médecin céleste, l’Aveugle, son Varlet, l’Apoticaire, le Docteur, — en laquelle sont monstrez plusieurs abuz advenus au Monde par la poison de péché & l’hypocrisie des heretiques ».

Il est aussi curieux de rappeler qu’elle fut jouée à La Rochelle, en 1558, devant Antoine de Bourbon & Jeanne d’Albret, la fille de Marguerite. C’est au fond le même sujet que le Malade, &, si la Moralité de Malingre était de 1558, date du voyage du roy de Navarre & de sa jeune femme, comme nous l’apprend le journal du pasteur Michel Pacqueteau[4], ce serait lui qui se serait inspiré de l’œuvre de la Reine ; mais son œuvre était écrite depuis longtemps, puisqu’on en connaît une édition imprimée à Paris par Pierre Vignolle en 1533. Comme Marguerite a surtout écrit à la fin de sa vie, il se pourrait que le thème soit de Malingre & que ce soit Marguerite qui le lui ait ensuite repris.

Les Deux Filles, les Deux Mariées & la Vieille n’ont rien de religieux : c’est, plus brièvement, une sorte de débat sur des questions amoureuses, comme Marguerite en a fait dans le poème des quatre Dames & des quatre Gentilshommes & dans celui de la Coche.

La première Femme a un mari fâcheux & jaloux à tort : la Vieille lui conseille de le changer en coucou. À la seconde, mariée à un mari qu’elle aime & qui en aime une autre, elle conseille de l’aimer comme il fait, ou peu, ou beaucoup, ou pas du tout : c’est l’union ou la revanche. La première Fille veut rester fille & se moquer des amoureux : la Vieille, qui a de l’expérience, lui dit qu’elle aimera. Elle dit à la seconde Fille, qui fait l’éloge de l’amour, que celui qu’elle aime & qui l’aime cessera de l’aimer. Après cela & pour la danse, si fréquente & comme traditionnelle à la fin des Farces, arrivent un vieillard & quatre hommes, non pas pour faire une contre-partie littéraire, mais pour donner aux cing femmes leur nombre de cavaliers.

L’Inquisiteur est vraiment un peu trop naïf. Il se dit à lui-même qu’il est un coquin, & les Enfants parlent comme des Docteurs de l’Église ; mais on y sent le grand souffle religieux de ce sentiment, calviniste au XVIe siècle & janséniste au suivant, que l’homme est impuissant sans la grâce, & que la foi l’emporte sur les œuvres elles-mêmes. C’est le Fides justificat, non opera, ce passage de l’Épître aux Romains qui, sous cette forme, était la marque de proscription pour les Bibles hérétiques.

La quatrième Farce, malgré ses obscurités, se rapporte a la supériorité des petits qui possèdent la vraie doctrine sur les grands qui se livrent à leurs passions. Ils sont représentés par des personnages allégorisés, d’ailleurs si fréquents dans le théâtre comique du XVe & de la première moitié du XVIe siècle.

Trop & Prou, qui sont de gros Seigneurs de ce monde, ont des robes riches & gorgiases, cannetillées, profilées, ricamérées, frisées & brochées d’or, d’argent & de soie ; mais par contre ils ont de grandes, lourdes & laides oreilles bestiales, des oreilles d’âne comme celles du roi Midas ; ils les cachent sous leurs chapeaux & sous leurs bonnets de nuit, mais ils sont tristes au fond, car ils sont condamnés à les garder, parce qu’ils mourraient si on les leur coupait.

Les deux Marchands ont d’autres richesses. Peu, qui garde les bestiaux, a une bourse au côté, & Moins, qui travaille jour & nuit, a sa richesse sous ses cheveux. Ils sont plus petits que les autres hommes ; ils ont des habits si misérables qu’on les déchire quand on y touche ; ils n’ont rien, mais, tandis que Trop & Prou n’ont de cornes que de licorne & de cerf, eux ont sur la tête, comme des béliers, des cornes qui percent leurs chapeaux, qui leur servent à se défendre, à casser les œufs de l’Autruche & à faire fuir la Mort. Ils sont joyeux jusqu’à en rire, grâce à l’histoire qu’ils n’arrivent pas à raconter : Il était au commencement…, où il n’est pas difficile de voir l’Évangile, puisque ce sont les premiers mots du premier verset de saint Jean : In principio erat verbum. Si Trop & Prou avaient pendant un quart d’heure dans leurs oreilles la corne dont on dit à un moment qu’elle n’est de chair ni d’os, ils guériraient ; mais la corne leur fait mal, & ils ne peuvent la supporter.

La corne est un symbole de puissance (ainsi celles de Jupiter Ammon & de Moïse), & ce symbole s’est perpétué dans la forme du bonnet ducal des Doges de Venise & de Gênes, qui s’appelle un corno. Dans les mains d’Amalthée, la corne de la chèvre qui nourrit Jupiter est le symbole & la source de toutes les abondances. En même temps, l’idée de corne est biblique : c’est d’une corne que Samuel verse l’huile sur la tête de Saül pour le faire roi, & M. Frank (IV, 291) fait un curieux rapprochement avec le nom d’un des plus fameux docteurs protestants contemporains de Marguerite, l’Alsacien Martin Bucer, celui qui est mis en scène dans le Cymbalum mundi de Bonaventure Despériers, un livre qu’elle n’a pas ignoré, sous le nom de Cubercus, anagramme de Bucerus. Or celui-ci, selon l’habitude des savants de son temps, avait anobli son nom en le latinisant : de Kuhhorn, qui veut dire corne de vache, il a fait Bucerus, de βoῦς & de xépaς, qui veut dire corne de boeuf.

Toutes ces idées, toutes ces allusions, en y joignant celle de la corne à sonner qui fait arriver aux oreilles le bruit de la bonne nouvelle, sont réunies & comme emmêlées. La Farce est volontairement obscure & ne conclut pas ; mais le sens général en est bien visible, malgré ses voiles. Comme dans le Malade, le seul chemin à suivre & le seul remède capable de guérir, c’est la parole divine & la foi nouvelle. Sauf la seconde Farce, qui est vraiment de plaisance & comme un intermezzo di ballo, les trois autres sont aussi bien du théâtre religieux que les pieux sujets tirés de l’enfance du Christ.

A. de M.
  1. Dans quelques occasions, Marguerite a indiqué l’air sur lequel on les chantait. Ainsi, dans l’Adoration des Rois, un petit noël, en strophes de quatre vers de cinq pieds, est « sur le chant des Bouffons », qui est encore célèbre en 1558 (Voir Le Roux de Liucy, Recueil de chants historiques français, II, 1842, p. 206), &, dans le Désert, des strophes de quatre vers de sept pieds sout sur le chant :

    Pendant que je suis bon homme.

    Comme cette question des timbres est intéressaute, j’ajouterai ceux qui sont indiqués pour quelques chansous spirituelles des Marguerites de la Marguerite. Une pièce en distiques alexandrius à rime plate est sur l’air :

    Sur le pont d’Avignon, j’ouy chanter la belle.

    Deux pièces en strophes de dix vers de sept pieds sont, l’une sur une chanson d’amour :

    Trop penser m’y font Amours ;

    la secoude sur une autre chanson amoureuse :

    O l’espinelle du bois,
    Mon amour la desire.

    Enfin une dernière, en strophes de dix vers de six pieds, est sur :

    Las ! que dit-on en France
    Des gents de Luxembourg ?

    On trouve dans le recueil de M. Le Roux de Lincy, II, 124, le timbre : Las ! que dit-on en France — De Monsieur de Bourbon, mis pour une strophe de huit vers. Il est certain que les strophes de Marguerite sont sur le chant d’une des pièces du siège de Metz : Que peut-on dire en France — Du camp de Luxembourg, — la chanson spirituelle, celle du siège de Metz & deux autres (Le Roux de Lincy, II, 403 & 417) indiquées sur le chant : Las ! que dit-on en France, étant également en strophes de dix vers. — M.

  2. Dans le premier recueil de ses Lettres, par M. Génin, 1841, p. 381, Guillaume Jean, sieur d’Izernay (Yzernay, Maine-&-Loire), était un de ses maîtres d’hôtel ; La Ferrière-Percy, p. 166.
  3. Avec cette différence que, dans la copie de Julyot, Clément & Catherine restent les personnages des deux dialogues, tandis que, dans les textes imprimés, le second est entre l’Abbé & Isabeau.
  4. Origine & progrès de la Reformation à La Rochelle, par M. L. de Richemont, précédé d’une notice sur Philippe Vincent. Paris, Sandoz, 1872, pet. in-8o, p. 51-4 & 99.