L’Impôt Progressif en France/85

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Qu’il est juste de déduire les dettes du contribuable pour établir le chiffre de ses impôts





Le débiteur d’une somme absorbant quelquefois une partie importante de son revenu, paye les impôts de toutes sortes, fonciers, patentes, personnelles mobilières, etc., absolument comme s’il ne devait rien. Son travail est pourtant d’autant plus nécessaire, qu’il doit pourvoir à deux impôts, à celui de sa dette et à celui de l’État, et souvent à un troisième celui de l’entretien de sa famille.

Pendant cette lutte sans merci qu’il est obligé de livrer contre la misère, son créancier, qui est le plus souvent un rentier, ne paye aucun impôt, ne se livre à aucun travail et vit tranquille en regardant son débiteur chargé d’un triple impôt, travailler sans repos pour entretenir sa paresse.

Beaucoup de gens en France trouvent cela absolument naturel. Ils voient le mot de fraternité inscrit sur tous nos murs, ils trouvent que c’est très bien. Mais si on parle d’inscrire la chose dans nos lois, ils trouvent que c’est tout un bouleversement.