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L’Inceste royal/12

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Éditions Prima (Collection gauloise ; no 29p. 60-64).

xii

Mais il y avait un autre secret


Arnaud attendait impatiemment le retour de son épouse. Il était anxieux de savoir ce qui s’était passé entre la princesse et les souverains.

— Si, par malheur, dit-il, ils la retiennent prisonnière, je la délivrerai et je les punirai comme ils le méritent ?

Il était convenu entre Séraphine et lui que si elle n’était pas de retour au lever du jour, le marquis de Gerbedor préviendrait lui-même le duc de Boulimie de ce qui se passait.

Mais bien avant que la nuit fût achevée, la princesse avait rejoint son époux :

— Tu avais dit vrai, lui déclara-t-elle. Je les ai surpris ensemble et confondus. Je compte que dès demain mon père sera reconnu comme légitime roi, en attendant qu’il me cède le trône.

Ô mon Arnaud, ce sera notre tour de passer nos nuits ensemble dans la chambre royale… Comme nous nous y aimerons bien.

— Pour moi, Séraphine, que ce soit la chambre royale ou une autre, je t’aime toujours bien.

Et, cette nuit-là, ils se contentèrent de leur chambre et de leur lit habituels pour fêter par des transports amoureux le grand événement qui allait bientôt faire d’eux les souverains de Sigourie. Du moins, ils le croyaient.

Le lendemain, Séraphine fut tôt levée.

— Je ne veux pas attendre, dit-elle, pour avertir mon père et ma mère. À cette heure, ils doivent être ensemble dans leur appartement. Allons les trouver. Je ne doute pas que la duchesse, qui se montre toujours si peu aimable à mon égard, ne retrouve pour moi ses sentiments maternels en apprenant comment j’ai reconquis cette couronne qu’elle me tient tant rigueur d’avoir soi-disant perdue. Il était impossible d’ailleurs qu’elle me revînt jamais par le moyen qu’avaient imaginé mes parents, puisque le roi, étant une femme, eût été fort embarrassé de m’épouser.

Le marquis et la marquise de Gerbedor se rendirent donc auprès de leurs parents, qui furent très étonnés de cette visite matinale.

— Mon père, dit Séraphine, vous nous excuserez de vous venir importuner, mais il se passe au palais des choses extraordinaires dont vous devez être prévenus sans tarder.

Et vous, Madame, j’espère que vous ne tiendrez plus rigueur à votre fille lorsque vous aurez appris ce que Arnaud Page:Louis-d-elmont-l-inceste royal-1925.djvu/63 Page:Louis-d-elmont-l-inceste royal-1925.djvu/64 Page:Louis-d-elmont-l-inceste royal-1925.djvu/65 Page:Louis-d-elmont-l-inceste royal-1925.djvu/66