L’Italie d’hier/Lorenzo di Credi

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Charpentier & Fasquelle (p. 89).

passé de vieilles tapisseries, avec des flots de plis sur la poitrine.

Et ses têtes de vierge, Lippi ne les enveloppe plus de lourdes étoffes, mais de gazes tortillées, tuyautées, envolées, qui mettent de l’air autour des figures, et où la rougeur d’une petite oreille perce la transparence de ce voile à jour, descendant dans un arrangement coquet le long du col.

De Lippi, il faut encore voir à l’Académie des Beaux-Arts, cette tête de femme aux cheveux du blond pâle du chanvre, avec dedans des reflets violacés de la gorge de tourterelle, et tortillés et relevés, ces cheveux au-dessus des oreilles, dégageant les sveltes et élancées lignes du cou : cette femme aux carnations légèrement liliacées, et qui, dans ce doux effacement de la couleur réelle, dans cette espèce de dématérialisation spirituelle, n’a plus de la créature vivante que la vie du regard et le rouge amoureux de la bouche.