L’Ombre est lustrale et l’aurore irisée

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Mercure de France (p. 77-78).

IV


L’ombre est lustrale et l’aurore irisée.

De la branche, d’où s’envole là-haut
L’oiseau,
Tombent des gouttes de rosée.

Une pureté lucide et frêle
Orne le matin si clair
Que des prismes semblent briller dans l’air.
On écoute une source on entend un bruit d’ailes.

Oh ! que tes yeux sont beaux, à cette heure première
Où nos étangs d’argent luisent dans la lumière
Et reflètent le jour qui se lève là-bas.
Ton front est radieux et ton artère bat.


La vie intense et bonne et sa force divine

Entrent si pleinement, tel un battant bonheur,
En ta poitrine,
Que pour en contenir l’angoisse et la fureur,
Tes mains soudain prennent mes mains
Et les appuyent comme avec peur,
Contre ton cœur.