L’amour saphique à travers les âges et les êtres/19

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(auteur prétendu)
Chez les marchands de nouveautés (Paris) (p. 154-156).

L’Amour saphique, Bandeau de début de chapitre
L’Amour saphique, Bandeau de début de chapitre

XIX

LES ABERRATIONS DE L’ODORAT


Les aberrations de l’odorat sont intimement liées à celles du goût, et presque les mêmes.

Cependant, il faut distinguer les femmes qui reçoivent une impression voluptueuse rien qu’en sentant un parfum agréable, ainsi que celles qui subissent l’action si grisante de certaines odeurs orientales brûlées et aspirées plus ou moins directement.

Tout le monde sait la puissance du haschich et de l’opium fumés pour amener des rêves érotiques, mais on connaît moins leur action lorsqu’ils sont simplement respirés.

Fumés, ces poisons de l’organisme rendent inaptes aux plaisirs de l’amour aussi bien les femmes que les hommes, tout en leur procurant l’illusion parfaite de délices inouïes.

Durant les rêves érotiques les plus ardents de fumeurs d’opium, leur sexe est absolument en léthargie.

Il n’en va pas de même lorsque la senteur de ces produits parvient seule à l’organisme sans être directement aspirée et la fumée mise en contact avec les muqueuses de la bouche, de la gorge et du nez.

L’opium comme le haschich, simplement respirés dans une pièce où d’autres gens les fument, provoquent un trouble passionnel plus ou moins marqué suivant le tempérament de la personne et peuvent conduire aux jouissances passionnelles les plus aiguës.

L’odeur du tabac produit le même effet à de rares individus.

Mais il est des poudres ou des pastilles orientales qui sont spécialement préparées pour, en brûlant dans une pièce close, constituer d’efficaces aphrodisiaques.

Pas assez actives pour rendre le tempérament inerte, elles le sont suffisamment pour apporter une sorte de délire passionnel dans le cerveau et donnent une rare acuité aux jouissances sexuelles prises sous leur influence.

Les lesbiennes des harems sont particulièrement friandes de cet expédient qui, dans leurs caresses stériles, les fait goûter à des illusions sensuelles inouïes.

Certaines femmes très passionnées préfèrent la masturbation accompagnée de vapeurs parfumées, à l’amour saphique. D’autres, au contraire, exaspérées par les pénétrantes senteurs, ne peuvent rassasier leurs désirs qu’avec une ou plusieurs compagnes.


L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre
L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre