L’année géographique — 1862, 1er semestre/01
L’ANNÉE GÉOGRAPHIQUE,
1862
I
LES EXPLORATIONS AFRICAINES.
C’est toujours vers l’Afrique que se porte l’intérêt dominant des explorations actuelles, tout à la fois par les nouvelles qu’on en reçoit et par celles qu’on en attend. C’est dans cette dernière catégorie qu’il faut ranger jusqu’à présent la grande expédition anglaise du capitaine Speke au lac Nyanza et à la région des sources du Nil La dernière lettre que l’on ait reçue du capitaine est du 12 décembre 1860 (dix sept-mois) ; elle était datée d’un lieu appelé Khoko, situé sur le plateau central du sud de l’Afrique, à quatre cents milles anglais de Zanzibar, presque à mi-chemin entre la côte et le grand lac Tanganyika exploré en 1858 par M. Speke lui-même, en compagnie du capitaine Burton. L’expédition souffrait beaucoup de la famine et de la violence des pluies ; cependant on gardait bon courage, et l’on continuait d’avancer (mais à très-petites journées) vers Kazèh. Ce nom de la capitale de l’Ouniamoëzi est familier à ceux qui ont lu la relation que le capitaine Burton a donnée de la mémorable expédition de 1858 ; à ceux qui ne le connaîtraient pas encore, nous signalerons l’élégante traduction que vient d’en publier Mme H. Loreau[1], déjà connue dans le monde géographique par son excellente traduction du voyage de Livingstone. Le capitaine Speke a repris, pour gagner le Nyanza et pénétrer de là dans la région inconnue située sous l’équateur, la route même déjà reconnue jusqu’au Nyanza par l’expédition de 1858 ; de sorte que la relation de ce dernier voyage devient en quelque sorte la préface de l’exploration actuelle.
M. Lejean, que des fonctions officielles dans une de nos stations consulaires de la mer Rouge ont obligé de quitter de nouveau la France, n’a pu voir, avant son départ, la publication dont son premier voyage doit être l’objet. Si notre savant et courageux explorateur, dans son expédition de 1860, n’a pu accomplir jusqu’au bout la mission qu’il espérait conduire vers la région des sources du Nil Blanc, ses études personnelles sur la géographie et les populations de la haute Nubie, aussi bien que les informations qu’il y a pu recueillir, n’en promettent pas moins un de ces ouvrages aussi attachants qu’instructifs, qui s’adressent à la fois à la généralité des lecteurs par l’attrait des tableaux, et aux hommes plus spéciaux par la solidité des recherches.
Il existe partout, dans les sciences comme dans le monde, des esprits chagrins et systématiques qui croient se montrer supérieurs en affichant un scepticisme exagéré. La critique est fort bonne, assurément, et la prudence aussi ; mais au delà d’une certaine limite, la prudence et la critique prennent un autre nom. Il s’est trouvé en Angleterre un critique de cette nature, pour s’inscrire en faux contre les découvertes des deux missionnaires de Mombaz, MM. Krapf et Rebmann, dans l’Afrique orientale, les premiers, on le sait, qui aient révélé l’existence des montagnes neigeuses de Kilima-ndjaro et de Kénia. On a tout contesté de ces découvertes, et les distances, et l’existence même des neiges sur ces montagnes équatoriales ; et tout récemment encore on a pu lire une polémique à ce sujet dans le plus répandu des journaux littéraires de la Grande-Bretagne[2]. Or, voici qu’un voyageur allemand, M. le baron de Decken, habitué aux observations scientifiques et pourvu des instruments nécessaires, vient de faire le voyage de Mombaz au Kilimandjaro, accompagné d’un géologue anglais, M. Thornton, et tous deux ont constaté la parfaite exactitude du révérend Rebmann. La lettre de M. de Decken, communiquée par le docteur Barth à la Société de géographie de Berlin, est datée de Zanzibar le 13 novembre 1861. Le voyageur était de retour depuis l’avant-veille seulement, et il se hâte de rédiger un peu en gros un premier aperçu de son excursion, les lettres devant être emportées par un navire en partance pour Bombay. Il avait quitté Mombaz avec M. Thornton le 28 juin, accompagné d’une escorte formant une caravane de cinquante-cinq hommes. Une marche d’une vingtaine de jours, coupée de nombreux repos, les avait conduits au Kilima-ndjaro, où l’on stationna dix-neuf jours. L’ascension de la montagne n’avait pu être effectuée que jusqu’à une hauteur de huit mille pieds, la désertion des guides, jointe aux pluies qui survinrent, n’ayant pas permis de pousser plus avant. Malgré ce contre-temps, les résultats acquis ont beaucoup d’importance. L’existence des neiges perpétuelles qui couronnent le sommet de la montagne a été constatée. On a été témoin de deux avalanches. La hauteur de la montagne, trigonométriquement mesurée, dépasse vingt mille pieds (six mille cinq cents mètres), dont trois mille, à sa partie supérieure, sont couverts de neige permanente. Le Kilima-ndjaro est une montagne volcanique ; les laves et la nature des roches mettent le fait hors de doute. D’autres résultats géographiques ont été obtenus. On a constaté l’existence d’un grand lac au sud de la montagne, et déterminé les sources de plusieurs cours d’eau qui vont former la rivière Pangani, dont l’embouchure fait face à l’île de Pemba, au nord de Zanzibar. On a constaté dans la même région, au nord-ouest et a l’ouest du Kilima-ndjaro l’existence de plusieurs pics de dix-sept à dix-huit mille pieds, qui constituent une véritable région alpine. Les voyageurs ont construit la carte du pays parcouru, au moyen d’une suite de triangulations opérées au théodolite, ou, quand on était pressé par le temps, avec le compas azimutal, triangulations qui s’appuient sur une série de hauteurs méridiennes des étoiles ; on a une observation de longitude pour le Kilima-ndjaro. M. de Decken se proposait de consacrer deux ou trois mois à se reposer à Zanzibar, et d’employer ce temps à mettre au net le journal, à calculer les observations et à construire la carte ; puis d’entreprendre une autre excursion au mont Kénia, afin de compléter la reconnaissance de cette région alpine remarquable à plus d’un titre.
Le voyage de M. de Decken, eu égard à son étendue, n’est qu’un épisode des grandes explorations africaines ; mais cet épisode n’en sera pas moins une des pages les plus intéressantes de l’histoire géographique du continent.
Un intérêt d’un ordre plus général s’attache à la grande expédition organisée l’année dernière en Allemagne au moyen d’une souscription nationale, non-seulement pour aller recueillir dans le Soudan oriental des informations certaines sur le sort de Vogel, dont on n’a maintenant que trop de raisons de regarder la mort comme certaine après son entrée dans le Ouadây en 1856, mais aussi pour reprendre et compléter les explorations si tristement interrompues de l’infortuné compagnon de Barth. Malheureusement, un incident aussi fâcheux qu’inattendu vient de se produire dans l’expédition, et l’on peut craindre qu’il n’en compromette l’avenir.
Débarquée le 17 juin à Massâoua, après un délai de trois mois et demi consumés à Alexandrie, au Caire, dans les environs de Suez et dans la traversée de la mer Rouge, l’expédition était enfin entrée dans la partie sérieuse de ses travaux. À son arrivée sur le sol nubien, elle s’était adjoint M. Werner Munzinger, jeune Suisse instruit, actif, énergique, qu’un séjour de huit années à Massâoua et à Kérèn, dans un but tout à la fois de commerce et d’étude, a parfaitement aguerri au climat africain, et qui s’est déjà fait connaître par plusieurs publications fort remarquables sur les territoires et les tribus des parties de la Nubie maritime qui confinent à l’Abyssinie. Kérèn, où résidait depuis longtemps M. Munzinger, est une localité intérieure du pays Bogo, à quatre-vingts milles géographiques de Massâoua vers l’ouest-nord-ouest[3], et à trois cent soixante milles (cent cinquante lieues de France) à l’ouest de Khartoûm. C’est là que la mission s’est établie pour ses premières investigations. Ce coin de la Nubie est curieux à étudier ; les inscriptions des premiers siècles de notre ère lui donnent un intérêt historique, et ses tribus appartiennent, de même que le fond de la population abyssine, à cette vieille race éthiopienne ou kouschite (c’est tout un) que l’on confond trop souvent avec la race nègre.
D’après les instructions formelles du comité de Gotha (qui a reçu les souscriptions et préparé l’expédition), la mission devait se rendre à Khartoûm par la voie la plus directe et la plus prompte, afin d’entrer immédiatement dans les contrées du Soudan en se portant vers le Ouadây, but principal de l’entreprise. Mais M. de Heuglin, le chef de l’expédition, conçut à Kérèn la pensée d’une excursion en Abyssinie, et, s’il était possible, jusqu’aux pays, encore si peu connus, de Kâfa et d’Enaréa, au sud des frontières sud-ouest de l’Abyssinie, se proposant, à ce qu’il semble, de gagner le fleuve Blanc en descendant la vallée encore inexplorée du Sobat. Un tel voyage, auquel M. de Heuglin est mieux préparé que personne, aurait certainement un grand et sérieux intérêt ; il pourrait donner le mot de plus d’une question géographique encore débattue. Mais il dérangeait toutes les combinaisons du comité, qui s’en est montré, ainsi que l’opinion publique en Allemagne, très-sérieusement ému. Une dépêche fut immédiatement expédiée à Kérèn, afin de prévenir, s’il en était temps encore, l’accomplissement du projet de M. de Heuglin. La lettre arriva trop tard ; le chef de l’expédition était déjà parti pour son excursion d’Abyssinie. Deux des membres de la mission l’avaient seuls accompagné, le docteur Steudner et M. Schubert ; les autres étaient encore à Kérèn. Sur cette nouvelle, on a pris sur-le-champ à Gotha une résolution dont nous concevons les motifs, en présence de la responsabilité morale qui pèse sur le comité, mais que nous ne pouvons nous empêcher de trouver bien sévère, dans le fond et dans la forme, vis-à-vis d’un homme comme M. de Heuglin. La conduite de l’expédition lui a été retirée ; elle est transférée à M. Munzinger. M. de Heuglin apprendra cette mesure à son arrivée à Khartoûm, où il aura, naturellement, à rendre compte des fonds qui avaient été mis à sa disposition pour le voyage. Nous avons pleine confiance dans la capacité de M. Munzinger ; mais reste à savoir quelle influence les mesures qui viennent d’être prises auront sur les autres membres de la mission. Nous souhaitons bien sincèrement que l’avenir d’une entreprise sur laquelle reposent tant d’espérances scientifiques n’en soit pas compromis.
Jusqu’à présent, les travaux des membres de la mission, depuis son arrivée en Afrique, sont connus par un certain nombre de lettres et de mémoires dont on a eu communication par les deux principaux organes géographiques de l’Allemagne, les Mittheilungen de Gotha, et la Zeitschrift de Berlin ; ce sont des chapitres fragmentaires dont on aura plus tard l’ensemble et le développement. Une étude sur l’histoire naturelle de la basse Égypte, une relation des sources de Moïse, à l’entrée du désert sinaïtique, une description de l’archipel de Dahlak, dans la mer Rouge, et enfin plusieurs excursions sur les frontières nord-est de l’Abyssinie, en sont les morceaux les plus notables. On a aussi reçu à Gotha une lettre de M. de Heuglin depuis son entrée en Abyssinie (lettre qui a dû se croiser avec les dépêches du comité), dans laquelle on trouve d’intéressants détails archéologiques sur Axoum et son territoire.
À l’expédition du Soudan se rattache une tentative isolée faite dans une autre direction. M. de Beurmann, qui a voyagé dans la haute Nubie en 1860 et 61, offrit au comité, il y a six mois, d’essayer de pénétrer dans le Ouadây par le nord, en partant de la Cyrénaïque, pendant que M. de Heuglin ferait la même tentative par l’est en partant de Khartoûm. Son offre acceptée, M. de Beurmann se rendit immédiatement à la côte d’Afrique. Il écrit de Benghazi à la date du 13 février. Sa lettre, toutefois, n’est pas de nature à donner beaucoup d’espoir. Il avait tenté inutilement de se procurer un guide pour l’intérieur. Depuis qu’une caravane du Ouadây a été, en 1855, attaquée et dépouillée près d’Audjélah, et que le sultan a juré dans sa colère d’immoler tout chrétien qui lui tomberait entre les mains (c’est par là que s’explique le sort de Vogel, arrivé au Ouadây en 1856), nul n’oserait aller dans ce pays en compagnie d’un Européen. M. de Beurmann ne voyait plus d’autre voie à tenter que celle de la caravane de Mourzouk ou de Ghât.
À côté de ces grandes expéditions qui s’étendent à de vastes parties du continent, d’autres voyages se poursuivent et quelques relations se publient, qui tiendront une place honorable, bien qu’en de moindres proportions, dans l’histoire des explorations actuelles. M. David Livingstone, le missionnaire anglais qui a marqué sa place au premier rang par son voyage de 1852 au cœur de l’Afrique australe, est retourné sur le théâtre de ses premiers travaux, se proposant cette fois d’étudier le bassin inférieur du grand fleuve Zambézi, dont il avait reconnu, dans son précieux voyage, tout le bassin supérieur. Mais on n’a jusqu’à présent sur ses courses que des renseignements fort incomplets. Il y a, au nord du bas Zambézi, à deux ou trois cents milles de la côte de Mozambique, une suite de grands lacs qui furent autrefois connus des Portugais, et qui figurent sur nos anciennes cartes sous le nom collectif de Maravi. M. Livingstone a remonté jusqu’à un de ces lacs appelé Chirva, dans une contrée riche et fertile. Il a aussi navigué sur la Rovouma, grande rivière qui débouche à la côte non loin du cap Delgado, entre le dixième et le onzième degré de latitude australe. Ses dernières lettres sont datées d’Anjouan (ou plus correctement Johanna), une des îles Comores, situées entre la côte nord-ouest de Madagascar et le cap Delgado.
Madagascar, dont nous venons de prononcer le nom, occupe depuis quelques mois l’attention publique. La mort de la vieille reine Ranavalo, persécutrice acharnée des chrétiens, et l’avénement du nouveau prince Radama, qui se montre disposé à renouer d’intimes relations avec l’Europe, font présager de prochains et fructueux rapports avec cette grande île africaine, dont le pourtour maritime nous appartient en vertu d’anciens traités. Ces circonstances donnent un intérêt d’actualité à la relation du dernier voyage de Mme Ida Pfeiffer, qui se publie en ce moment. Ce voyage de la célèbre Viennoise, qui a terminé sa longue carrière de touriste, tire une importance particulière de l’Introduction historique dont il est précédé.
À l’autre extrémité de l’Afrique, un jeune et savant explorateur, M. Henry Duveyrier, a terminé, à la fin de 1861, une belle exploration des oasis situées au midi de nos provinces algériennes et de la contrée des Touareg d’Azgâr, qui occupent des cantons montagneux à l’ouest du Fezzan. Les études de M. Duveyrier sont tout à la fois ethnographiques et physiques. Il a fixé par une série d’observations astronomiques la position précise des principaux points du Sahara algérien et tunisien ; il a déterminé le relief du sol par une suite d’observations barométriques ; il a réuni sur les tribus berbères qui peuplent çà et là ces vastes solitudes, des notions qui compléteront utilement les informations antérieures. Quoique l’on ne connaisse encore que par des communications accidentelles cette suite de travaux et de recherches, on en peut apprécier déjà la très-grande valeur ; la relation que le voyageur prépare en ce moment, ainsi que la carte qui doit l’accompagner, seront certainement au nombre des morceaux les plus précieux dont les voyages contemporains aient enrichi la géographie de l’Afrique[4].
Une autre publication qui se prépare sera accueillie avec curiosité par la généralité des lecteurs, et avec un sérieux intérêt par les hommes d’étude : c’est une édition française des voyages de notre compatriote Paul Duchaillu dans la partie de l’Afrique équatoriale qui avoisine le Gabon.
Le Gabon est un large estuaire où se déversent plusieurs cours d’eau de médiocre étendue, et qui débouche sur la côte occidentale d’Afrique à un demi-degré au nord de l’équateur. La relation de Duchaillu, publiée en Angleterre il y a huit à neuf mois, y est devenue, de la part de quelques critiques, l’objet d’attaques plus que passionnées ; une certaine confusion, que l’absence de dates régulières jette dans les premiers chapitres, a été le point de départ d’imputations excessives. Il suffisait cependant d’un peu d’attention pour apercevoir l’origine de cette confusion, et la circonscrire dans ses véritables limites. C’est ce qu’a fait le premier, dans un de nos journaux quotidiens, celui qui trace ces lignes[5] ; et nous sommes heureux de voir notre opinion à cet égard partagée par une des premières autorités géographiques de l’Europe, M. Augustus Petermann de Gotha. Le savant directeur des Mittheilungen a tracé, avec l’habileté magistrale qu’on lui connaît, une carte rectifiée du théâtre des courses du jeune voyageur ; carte qu’il a bien voulu mettre à la disposition du Tour du Monde (p. 404). Duchaillu, quand il se rendit au Gabon en 1856, n’y allait ni comme observateur savant ni même comme voyageur dans le sens élevé du mot ; il venait là armé du fusil, pour faire des collections d’histoire naturelle et poursuivre le redoutable gorille dans les sombres forêts qui servent de repaire au monstrueux quadrumane. Mais en présence de cette nature vierge, au milieu de ces tribus à peine connues de nom, il sentit poindre en lui les instincts de l’explorateur. Il recueillit des informations, et, en définitive, il réunit les éléments d’un livre qui nous donne, outre ses curieuses aventures de chasseur, un bon aperçu général d’une grande région jusqu’alors complétement inexplorée.
- ↑ Voyage aux Grands-Lacs de l’Afrique orientale, par le capitaine Burton ; ouvrage traduit de l’anglais par Mme H. Loreau, et illustré de trente-sept vignettes, Paris, Hachette, 1862 ; un vol. grand in-8. Le texte original est : The Lake Regions of Central Africa.
- ↑ Deux lettres de M. Aug. Petermann, l’éminent géographe de Gotha, au sujet des singulières théories de M. Desboroug Cooley. Voir l’Athenæum, nos 1789 à 1792.
- ↑ On sait que le mille géographique est de soixante au degré. C’est une mesure neutre, si l’on peut ainsi parler, facile à convertir, par son rapport naturel avec les soixante minutes du degré terrestre, en mesures françaises, anglaises, allemandes, etc., et que les voyageurs de toutes les nations devraient employer pour l’estime des distances, dans les pays, tels que l’Afrique, qui n’ont pas de mesures itinéraires indigènes.
- ↑ Le Tour du Monde a déjà donné le portrait du jeune et savant voyageur, au t. IV de la série, livraison 90 (a. 1861), p. 177.
- ↑ Dans le Temps du 23 septembre et du 14 octobre derniers.