L’espion des habits rouges/09

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Éditions Édouard Garand (41p. 45-49).

IX

LE SANG BOUT


Précédons Coupal et ses vingt Patriotes à l’auberge.

Nous avons laissé André Latour ligoté des mains et des pieds, mais le bandeau de ses yeux tombé, et à ses pieds Denise évanouie… Denise qu’avaient failli tuer les premiers coups de feu entendus.

Tremblant, effrayé, Latour considérait la jeune fille inerte à ses pieds, et il était impuissant à lui porter secours.

Denise ! Denise ! appelait-il éperdument.

Elle ne bougeait point. Pourtant son sein battait… mais tout le reste du corps était sans vie.

L’horreur faisait poindre des sueurs glacées sur le front livide du prisonnier, et, en outre, les bruits de la fusillade paraissaient le torturer. Qui aurait pu définir les pensées qui tourbillonnaient dans le cerveau de ce jeune homme ? Il n’y a pas de doute qu’il aurait donné gros pour se voir tout à coup libéré de ses entraves et secourir celle qu’il aimait, et, ensuite, aller porter le secours de son bras aux soldats du gouvernement. Pour lui, André Latour, quoique canadien, les Patriotes étaient des ennemis ! Ce fut la triste anomalie de ces temps : des enfants de la même race s’armèrent les uns contre les autres. Il est heureux cependant qu’il se trouva peu de Canadiens parmi les troupes du gouvernement, mais combien dans la masse du peuple souhaitèrent le succès des armes britanniques !

André Latour, quoiqu’il le désirât, ne pouvait pas lever une main fratricide contre ses compatriotes, car il était là réduit à l’impuissance. Oui, prisonnier — et c’était peut-être ce qui augmentait son horreur — il avait comme gardien un cadavre ! Un cadavre ? Non ! Denise n’était pas morte ! Elle n’allait pas mourir ! Elle était tombée seulement d’épuisement. Malgré sa vigueur, la pauvre fille n’avait pu résister aux formidables émotions qui l’avaient sans cesse heurtée depuis le matin… ses forces étaient à bout.

Un quart d’heure se passa ainsi. Ce fut peut-être un siècle d’existence pour le prisonnier.

Enfin, Denise ouvrit les yeux. Elle parut s’étonner bien fort de se trouver écrasée ainsi sur le parquet, et son étonnement ne parut pas moindre de retrouver André Latour toujours prisonnier sur sa chaise. Ses yeux troublés se fixèrent lourdement sur le jeune homme, puis elle soupira et passa une main blanche sur ses paupières.

— André ! murmura-t-elle, que s’est-il passé ?

Lui la regardait sans pouvoir parler.

Elle se souleva difficilement, et promena autour de la salle déserte un regard égaré.

— Ô mon Dieu ! que c’est horrible ! bégaya-t-elle.

Elle entendait la fusillade et tous les bruits de la bataille.

Elle se mit debout avec effort, et, sans une parole au prisonnier, elle gagna l’escalier d’un pas mal sûr. Elle monta, front penché, s’aidant de sa main droite à la rampe. Elle semblait agir machinalement, obéissant sans doute à un instinct qu’elle n’aurait pu définir ni expliquer. Savait-elle même où elle allait ? Non, peut-être ! Elle laissait ses pieds marcher. C’est ainsi qu’elle atteignit sa chambre. Elle referma soigneusement la porte, alla à sa fenêtre, l’ouvrit et jeta un regard vacillant pardessus les toits voisins et à travers les arbres dépouillés. Elle regarda avec une âpre persistance ce qui se passait, si l’on peut dire, là d’où partaient ces bruits affreux de bataille. Elle ne voyait rien que des fumées d’armes à feu aussitôt dissipées. De ces fumées il s’en élevait de la maison des Saint-Germain dont elle apercevait le toit de tuiles rouges. Il s’en échappait de la distillerie dont elle ne voyait que la haute cheminée de pierre. Et de plus loin d’autres fumées montaient, les unes du chemin du roi, les autres de bosquets avoisinants. Oh ! elle savait bien qui étaient là : les soldats rouges ! Car elle entendait le grondement du canon, elle en percevait l’éclair qui coupait l’espace. Chaque fois que ce canon détonait, le sol tremblait, la maison frémissait, les vitres des fenêtres bruissaient… Mais qui l’emporteraient, les soldats rouges ou les Patriotes gris ? Ah ! comme elle aurait voulu savoir ! Elle pensait à Ambroise Coupal !… Sans trop s’en rendre compte elle souhaitait que les Patriotes remportassent la victoire. Peu à peu tous les incidents du matin lui revenaient à la mémoire. Et Félicie… que faisait-elle en ce moment ?… Et Dame Rémillard ? … Et les autres femmes du village ? … Ah ! pas de doute : elles étaient là toutes, dans quelque maison, soignant et pansant les blessés, peut-être étaient-elles en train de recharger les fusils des hommes ! Oui, elles étaient là toutes les femmes de Saint-Denis, toutes les jeunes filles… elles étaient là où Denise n’était pas !

De cuisants remords la bourrelaient…

Mais son amour ?… Son amour pour André ?… Mais était-il possible qu’elle aimât à ce point de se sacrifier pour lui ? Son pays et sa race n’avaient-ils pas sur elle les premiers droits ? N’avait-elle pas l’exemple de l’autre… d’Ambroise Coupal qui au-dessus de son amour pour elle, Denise, mettait l’amour du pays ?

Ces pensées se débattaient violemment en elle, et la pauvre fille tomba dans une rêverie profonde et douloureuse qui lui fit perdre la notion de tout ce qui se passait à l’extérieur d’elle-même. Elle n’entendit plus aucun bruit, elle sembla vivre dans un tout autre monde.

Elle fut tirée de sa méditation par la cloche de l’église sonnant l’angélus.

Elle frémit longuement, puis elle se laissa tomber à genoux près de son lit, abandonna sa tête lourde sur les draps et demeura immobile, incapable de prier.

Une voix l’appela d’en bas :

— Denise !… Denise !…

Elle reconnut la voix d’André Latour, et alors elle rentra tout à fait dans la réalité de la vie.

Elle se dressa dans un bond impétueux et courut en bas.

Elle s’arrêta, figée encore, regardant le prisonnier qui la suppliait :

— Denise ! Denise !… j’ai soif !

Elle sourit maladivement.

Sans mot dire, elle alla au comptoir, emplit une tasse de vin et alla la présenter à boire au prisonnier. Celui-ci n’en but que la moitié.

— Buvez le reste, dit-il, cela vous fera du bien.

Elle obéit comme malgré elle. Elle porta la tasse à ses lèvres, d’une main tremblante de fièvre, elle prit une gorgée de vin, mais elle ne réussit pas à l’avaler. Elle le cracha dans la cheminée avec dégoût et jeta le reste de la tasse qu’elle alla poser sur le comptoir.

— J’ai froid ! dit encore le prisonnier.

C’est vrai, il ne faisait plus chaud.

La jeune fille raviva les braises, y jeta quelques fagots d’abord, puis trois bûches. La flamme, jaillit bientôt. Debout près de la cheminée, Denise considéra d’un œil distrait cette flamme dont elle paraissait écouler les pétillements : mais elle ne semblait pas entendre la fusillade qui avait recommencé.

— Denise, murmura André Latour, venez couper mes liens ! Si les Patriotes sont vainqueurs, il me fusilleront ! Ils vous fusilleront également, vous, Denise, pour n’avoir pas été là ! Partons ensemble… fuyons !

— Fuir !… gronda la jeune fille avec un regard indigné, jamais ! J’irai plutôt me battre !

— Denise, m’aimez-vous ?

— Je ne sais plus, André !

Elle se mit à pleurer.

— Denise ! Denise ! reprenez votre sang-froid ! Regardez-moi ! Voulez-vous couper mes liens ?

— Si vous l’exigez, oui, je les couperai ! Mais que ferez-vous ensuite ?

— Je m’en irai sans vous, si vous refusez de me suivre !

— Ah ! peut-être irez-vous vous battre contre nos Patriotes ?

Elle lui décocha un regard méfiant.

— Moi… me battre contre vos Patriotes ! fit Latour, surpris.

— Oui, vous… Ah ! c’est bien ce que vous méditez, n’est-ce pas ? aller vous battre contre nos gens ?

Son regard cette fois se fit menaçant et terrible.

— Denise ! Denise ! implora Latour effrayé par l’attitude de la jeune fille.

— Non ! je ne couperai pas vos liens, cria la jeune fille avec violence, car je ne veux pas que vous alliez aider les soldats de l’Angleterre !

— Denise !…

— Oh ! laissez-moi tranquille !

Latour était livide.

— Elle ne m’aime plus ! murmura-t-il avec accablement.

Et, tout homme qu’il était, il fut incapable de réprimer un sanglot de douleur, et sa tête se pencha lourdement sur sa poitrine,

Denise, touchée, courut au jeune homme.

— André ! André ! je suis folle, vous le voyez bien ! Oui, oui, je vous aime… je t’aime, mon André ! Oui, oui, je couperai tes liens, je les couperai !…

Son pied rencontra sur le parquet un objet qui rendit un son métallique. Elle abaissa son regard et vit le coutelas qu’elle avait échappé au moment de s’évanouir. Elle le ramassa en proférant une sorte de ricanement sauvage, et d’un rude coup elle trancha les cordelettes qui liaient les pieds du prisonnier.

Elle se redressa avec une nouvelle furie. André Latour s’était penché pour que la jeune fille pût couper les cordes qui ligotaient les mains derrière son dos. Denise, leva le coutelas… Mais elle demeura comme statufiée en voyant un homme entrer dans l’auberge, un jeune homme que suivaient une vingtaine de Patriotes… un jeune homme tout noir de poudre, tout maculé de sang, tout déchiré… mais un jeune homme triomphant, farouche encore, fier et beau…

— Ambroise Coupal !… lança Denise dans un cri d’exaltation.

Oui, c’était bien Ambroise qui venait chercher les vingt fusils de la mère Rémillard. Il vit la jeune fille, avec le coutelas dans sa main droite, et il vit les pieds du prisonnier libérés de leurs liens. Il vit tout cela d’un regard rapide, et il comprit la scène qui allait être sur le point de se passer.

Il jeta à Denise un regard foudroyant et plein de mépris.

— Ah ! ah ! dit-il sur un ton mordant, j’arrive à temps, Denise Rémillard ! Bonjour, mademoiselle ! Mais, allez, achevez votre œuvre infâme ! Coupez ces liens qui restent… rien qu’un petit coup de couteau, et c’est fait ! Donnez-nous, mademoiselle, un ennemi de plus à combattre ! Libérez votre amant de ses entraves, il faut bien, avant tout, avoir soin de nos amours ! Allez donc, ne vous gênez pas ! Et nous, pendant ce temps, oui nous, les enfants du pays, nous qu’on a tant abreuvés d’insultes sanglantes, nous qui faisons des prodiges pour assurer à notre patrie le respect de ses libertés, nous qui nous nous battons, nous qui saignons, nous qui nous sacrifions, oui, nous retournerons au feu, nous irons nous immoler tout à fait, et les lâches et les traîtres danseront après sur nos cadavres ! Belle besogne que la vôtre, mademoiselle, je vous félicite ! Mais finissez votre œuvre, elle n’est pas complète ! Comme si nous n’avions pas assez d’ennemis ! Comme si vous étiez, vous aussi, pétrie de toute la fange que nous voulons détruire ! Allez, faites mieux encore : coupez les liens à cet homme, puis de ce couteau que vous tenez venez me larder le cœur ! Vous en êtes bien capable…

— Ambroise Coupal !… rugit Denise en échappant le coutelas.

— Ah ! je vous frappe moi, mais non pas d’un coutelas, je vous frappe de l’anathème !

La jeune fille rugit de nouveau et ramassa le couteau.

— Ambroise Coupal ! ne m’insultez plus ! menaça-t-elle sourdement.

Ses yeux chargés d’éclairs semblaient vouloir foudroyer le jeune homme.

— D’où vient l’insulte ? demanda celui-ci avec calme. Ne m’avez-vous pas jeté la première ? N’avez-vous pas lancé cette insulte à toute votre race ? Oh ! je n’ai point de pitié ! Je ferme mon cœur, car en ce jour ce cœur est tout entier à mon pays. Il n’en est point une parcelle pour vous ! Il est à ma race, à ces Patriotes ! Qu’on le perce d’une épée ou d’une balle, fort bien ! Mais je ne le laisserai pas percer par les flèches de l’amour ! Allons ! Denise, encore une fois, tranchez les liens de cet homme… Mais je vous le dis : dès qu’il aura les mains libres, je le fais passer par les armes ! Patriotes, que dites-vous ?

— Mort à l’espion ! rugirent les vingt Patriotes.

André Latour demeurait statufié.

Denise chancelait. Ses yeux noirs enflammés, rougis, humides, allaient de Coupal à Latour, comme si la jeune fille eût hésité entre ces deux jeunes hommes que peut-être elle aimait également. Ses lèvres livides frémissaient, ses mains tremblaient. À ce moment elle n’aurait pas été capable de couper les liens qui serraient les deux poignets du prisonnier.

— Achevez votre œuvre, Denise ! poursuivait Coupal avec un accent cruel. Voyez-vous, plus tard on parlera de vous parmi les générations de la race. On dira que la belle Denise, de Saint-Denis, tandis que ses compatriotes se faisaient tuer pour leur pays, donnait la liberté à un traître et à un ennemi ! Comme ce sera beau ! Oui, quelle belle histoire pour nos enfants ! Oh ! alors, comme on la conspuera cette Denise ! Comme on la méprisera ! On se demandera s’il était possible qu’il y eût dans notre peuple des femmes aussi viles, aussi lâches, aussi déchues ! Et l’on aura l’histoire de la belle Denise, de Saint-Denis ! Ah ! que de malédictions couvriront son nom et sa mémoire ! Sous les soufflets on verra son cadavre se retourner dans sa fosse ! Oh ! que ce doit être terrible que le mépris de tout un peuple ! Denise, achevez votre besogne !…

Comme si elle eût été mordue par une vipère, Denise jeta un cri aigu et, le couteau levé, elle bondit jusqu’au jeune homme.

— Ambroise Coupal, cria-t-elle, vous me bravez ! Vous me défiez ! Eh bien je brave et je défie votre mépris ! Je brave et défie le mépris de ma race… voyez !

Elle fit un nouveau bond, un bond de panthère… Puis la lame du coutelas jeta une lueur fauve, elle descendit, trancha les liens d’André Latour, elle coupa même un peu la chair de la main gauche.

Latour se dressa en poussant un cri de triomphe.

Mais Coupal se jetait sur lui à la même minute…

Pourtant il n’arriva pas jusqu’à Latour, car Denise se dressa, terrible, sur son passage. Elle levait encore l’affreux coutelas et rugissait :

— Arrière, Coupal ! Ce n’est pas vous que je frapperai, je n’en aurais pas le courage ; mais c’est moi qui me percerai le cœur sous vos yeux !

— Denise ! Denise !… murmura Coupal, épouvanté par la terrible résolution qu’il lisait dans la physionomie de-la jeune fille. Il recula…

— Laissez cet homme aller en liberté, reprit la jeune fille. Cette liberté, je la lui ai promise. Car si vous le tuez, Ambroise, ou si vous le faites tuer, je dirai au monde entier que vous avez commis ce crime par jalousie, parce que je l’aime et que je ne vous aime pas…

— Assez, interrompit Coupal avec colère. Vous me jugez trop mal, Denise Rémillard, et je vous l’ai dit pourtant, la jalousie ne saurait pas même effleurer un cœur comme le mien. Latour est libre… Place à cet homme, mes amis patriotes, place à ce traître, place à cet ennemi de notre pays ! Place… c’est Denise Rémillard de Saint-Denis qui commande !…

Mais la jeune fille ne parut pas entendre ces paroles cinglantes. Elle jeta son couteau loin d’elle, et poussa Latour vers la porte ouverte en lui disant :

— Va-t’en et ne reviens plus ! Va-t’en ! je ne suis plus à toi !… Va-t’en, André Latour !

Et lui, éperdu, égaré, ne bougeait pas. Il regardait, comme sans comprendre, la jeune fille et Coupal tour à tour.

La scène était inexprimable.

Denise poussa de nouveau le pauvre Latour vers la porte qu’un patriote tenait ouverte.

— Mais va-t’en donc, cria-t-elle avec colère ! Va où tu voudras ! Mais alors, prends garde : si tu y vas, j’irai aussi ! Si tu es là, j’y serai aussi ! Si tu as un fusil dans les mains, j’en aurai un aussi ! Va, va, va-t’en !…

Et, fou, titubant, Latour sortit…

Denise se lassa choir sur le siège que le prisonnier avait occupé, ferma les yeux et demeura immobile, blanche comme une statue de cire.

Coupal dit à ses hommes.

— Les fusils sont dans la cave, a dit Dame Rémillard, allez voir ! Il y en a vingt, prenez-les ! Prenez les sacs de balles, prenez les sacs de poudre, prenez tout ce que vous trouverez d’armes et de munitions, nous en aurons besoin !

Il ouvrit le panneau d’une trappe et les vingt patriotes descendirent dans la cave.

Un silence se fit dans l’auberge. Mais au dehors retentissaient toujours les coups de feu et les cris des combattants.

Les vingt patriotes reparurent portant chacun un fusil, des balles et de la poudre.

— Bien, dit Coupal avec satisfaction.

Il laissa retomber le panneau de la trappe et se tourna vers Denise.

— Mademoiselle, dit-il, daignez servir à boire à mes hommes. Je vous paierai demain, ou Félicie vous paiera…

La jeune fille ne remua pas une fibre. C’était une vraie statue de marbre, droite sur sa chaise, les paupières bien closes, les bras pendants… mais son sein battait avec violence.

— Venez, mes amis, dit Coupal à voix basse.

Il alla au comptoir et servit du vin à ses hommes. Puis il leur fit signe de se retirer. Mais avant de suivre les patriotes dehors, Ambroise Coupal s’approcha doucement de la jeune fille, prit une de ses mains et murmura d’une voix attendrie :

— Denise, adieu ! Pardonnez-moi si je vous ai fait mal ! Je m’en vais mourir, et je penserai à vous… oui ma dernière pensée sera pour vous ! Adieu ! belle Denise ! … Adieu, canadienne ! Adieu, patriote !…

Il abandonna la main qui retomba inerte. Mais, il frémit violemment en voyant des larmes poindre sous les paupières closes et rouler sur les joues livides de la jeune fille.

Des larmes vinrent à ses yeux, malgré sa volonté. Mais il se domina bien vite pour murmurer un dernier adieu, reprendre la main diaphane de la jeune fille et la baiser religieusement. Puis, il s’en alla en courant, en sanglotant…

— En avant ! rugit-il à ses patriotes. Mort aux ennemis de la race !…

Là-bas, Nelson venait de lancer ses Canadiens contre les troupes anglaises…