L’if seul garde encore son funéraire cône

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Les Perles rouges : 93 sonnets historiquesBibliothèque-Charpentier (p. 14-15).

VII


L’if seul garde encor vert son funéraire cône
Dans ce parc magnifique et mélancholieux ;
Un végétal drap d’or s’épand sur ces beaux lieux :
C’est la prise d’habit de la Nature, en jaune.

Le dépérissement des plus immortels dieux
Éclate en ce décor incandescent d’icône ;
L’ablation d’un sein a fait une amazone
De cette Nymphe en proie au temps luxurieux.


L’irradiation de leurs iconostases
Console de mourir les bustes et les vases,
Théâtres d’eaux, parterres d’eaux, montagnes d’eaux…

Dont la vraie automnale allégorie est celle
Qu’érige une statue entre ces blonds rideaux,
Toute nue, et jouant d’un grand violoncelle.