La Bible d’une grand’mère/52c

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TROISIÈME PLAIE : LES MOUCHERONS. —
QUATRIÈME PLAIE : LES MOUCHES VENIMEUSES.

(1400 ans avant J.-C.)


Les grenouilles ayant disparu, Pharaon refusa d’exécuter sa promesse et de laisser partir les Israélites. Alors Moïse et Aaron, par l’ordre de Dieu, frappèrent la terre avec leurs verges, et au même instant il en sortit une nuée de moucherons : toute l’Égypte en fut infestée ; ils entraient partout, l’air en était rempli.

Les magiciens de Pharaon, qui jusqu’ici avaient réussi à faire en petit les miracles que faisait Moïse, ne purent pas cette fois-ci réussir à produire un seul moucheron, Dieu ne permettant pas que leurs faux miracles pussent imiter plus longtemps les œuvres de sa puissance divine. Ils dirent donc à Pharaon : « C’est le doigt de Dieu qui est ici. » Mais Pharaon ne voulut pas les écouter.

Henriette. Grand’mère, cette obstination est inconcevable.

Grand’mère. Certainement ; elle venait du démon, à qui ce méchant roi s’était donné.

Alors Moïse lui dit :

« Si demain vous n’exécutez pas l’ordre du Seigneur, si vous ne laissez pas aller son peuple, vous aurez non-seulement des moucherons, mais encore des mouches très-venimeuses qui piqueront les hommes et qui feront venir par leurs piqûres des plaies douloureuses. Et le peuple d’Israël sera miraculeusement rassemblé dans la terre de Gessen, qui sera un lieu de délices dans lequel on ne souffrira ni des mouches, ni des moucherons, ni d’aucun des maux que le Seigneur vous envoie. »

Pharaon refusa avec colère ce que demandait Moïse, et une multitude de mouches venimeuses fondirent sur tout ce qui avait vie, et tous les hommes furent couverts de piqûres très-douloureuses. La terre de Gessen, où Dieu avait rassemblé les Israélites, fut seule épargnée. Enfin Pharaon, abattu lui-même par la souffrance, appela Moïse et lui dit : « Allez avec votre peuple offrir vos sacrifices, et priez votre Dieu pour moi.

— Demain je prierai le Seigneur pour vous, répondit Moïse, mais ne nous trompez plus, le Seigneur vous frapperait encore plus sévèrement. »

Le lendemain, Moïse pria en effet, et au même moment toute l’Égypte fut débarrassée des mouches sans qu’il en restât une seule.

Ce qui est admirable dans tous ces miracles de Moïse, c’est qu’il les faisait à la face de tout un peuple, ou plutôt de deux peuples, les Israélites et les Égyptiens. Il était impossible de les nier ou de les expliquer autrement que par la toute-puissance de Dieu. Moïse les a racontés, les a écrits dans les livres saints, du vivant de ces millions d’hommes, et personne n’a même eu l’idée de les démentir.