La Bonne aventure (Sue)/2/VIII

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Michel Lévy Frères, libraires-éditeurs (p. 205-232).
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VIII

Ducormier rompit le premier le silence, s’apercevant de l’impression remplie d’angoisse et d’alarme que ses paroles de haineux ressentiment causaient à Jérôme Bonaquet ; il lui dit presque avec un accent de remords :

— Accuse mes sentiments… mais du moins pardonne à ma sincérité.

Puis, passant la main sur son front comme pour en chasser de sombres pensées, Anatole ajouta :

— Tiens, Jérôme, oublions cet entretien ; je ne sais quelle fatalité a amené sur mes lèvres les paroles qui t’ont blessé : n’y pensons plus ; je t’aimerai malgré ton austère sagesse, tu m’aimeras malgré mes infirmités d’esprit, car ma guérison est impossible ; ne parlons donc plus de moi, mais de toi, de ta chère et vaillante femme, et pour en revenir au point de départ de notre entretien, crois-moi, Jérôme, encore une fois, n’expose ni toi ni ta digne compagne aux outrages de cette insolente aristocratie, méprise ses dédains, et mets en pratique les conseils que tu me donnes.

— Nos positions sont différentes, — répondit sévèrement Jérôme, — tu jalouses, tu hais cette aristocratie ; je ne la jalouse ni ne la hais ; tu as provoqué les humiliations dont tu es ulcéré, tandis que l’outrage est venu nous chercher dans notre retraite ; ma femme et moi, nous ferons notre devoir sans haine, sans colère, mais avec dignité, fermeté. Ce n’est donc pas de nous qu’il faut s’inquiéter, c’est de toi.

— Jérôme…

— L’état de ton cœur m’épouvante.

— Allons, tu plaisantes.

— Tu ne respires que haine, que vengeance !

— Qu’importe, si je t’aime comme autrefois, mon bon Jérôme ?

— Non, tu ne peux plus m’aimer comme par le passé. L’on aime avec le cœur, et le tien, autrefois candide et bon, est aujourd’hui noyé de fiel ; quelle place y peut-il rester pour les sentiments tendres ? Anatole, prends garde ! tu es sur une pente fatale ! Croire que l’on souffre injustement, c’est presque regarder la souffrance d’autrui comme une juste représaille ; et tu as prononcé ces détestables paroles : Un jour le martyr deviendra bourreau !

— Je l’ai dit, — reprit Anatole, dont les beaux traits se contractèrent de nouveau, — je l’ai dit et je le répète.

— Va, tu as perdu toute notion du bien et du mal ! — s’écria Jérôme avec indignation. — L’orgueil et l’envie t’ont perdu.

— Moi ?

— Oui, car tu te révoltes contre des iniquités imaginaires ; oui, car tu t’es dégradé à ce point de subir des humiliations outrageantes plutôt que d’abandonner un monde que tu exècres, mais dont le faux éclat te séduit et donne le vertige. Encore une fois, prends garde, Anatole, prends garde ! Je te l’ai dit, à la haine succède la vengeance ! Tu es doué de toutes les séductions de la jeunesse, de l’esprit et de la beauté. Tu peux faire beaucoup de mal… et tout mal s’expie cruellement !

— Jérôme, tu es injuste, tu te trompes. J’ai si peu perdu la notion du bien et du mal, je suis encore si sensible à ce qui est honorable et généreux, que, tout à l’heure, j’ai éprouvé une jouissance délicieuse en reconnaissant combien toi et ta compagne vous étiez dignes l’un de l’autre. Hier, j’ai dîné avec Joseph et sa femme, et je ne puis te dire combien j’étais heureux de les voir si gais, si amoureux ! L’aspect de leur bonheur ne m’a pas causé la moindre envie. Eh bien ! dis, celui-là qui ressent de si douces émotions à la vue de félicités qu’il doit toujours ignorer, celui-là a-t-il perdu toute notion du bien et du mal ?

— Ni le bonheur de Joseph ni le mien ne peuvent t’inspirer aucune envie ; l’on n’envie que ce qu’on désire. Ces tableaux de félicité intérieure te charment, dis-tu ? Oui, comme te charmerait un tableau de Gérard Dow représentant quelque riante scène de famille ; oui, tu t’attendrirais encore, je le crois, à la lecture d’une page touchante et poétique ; cela te repose, cela rafraîchit un moment ton âme corrodée par tant de passions âcres et mauvaises. Et encore, le jour n’est-il pas loin, peut-être, où ta dédaigneuse ironie ne nous ménagera pas plus, Joseph et moi, qu’elle ne ménageait tout à l’heure ces gens de génie vivant dignement dans leur pauvreté fière.

— Moi… me railler de Joseph… et de toi ? Moi… vous dédaigner ? Ah ! Jérome, — dit Anatole, douloureusement atteint par ce reproche — un tel soupçon n’indigne pas… il blesse… ah ! il blesse cruellement le cœur… Laisse-moi…

Et Ducormier se levant brusquement, alla vers la fenêtre pour cacher une larme qui vint mouiller sa paupière. Ses traits exprimaient alors un chagrin si sincère, que Jérôme, heureux et surpris de cette preuve de sensibilité, courut à son ami et s’écria radieux, en serrant avec effusion les mains d’Anatole entre les siennes et le ramenant auprès de lui :

— Je t’ai blessé… dis-tu, cruellement blessé au cœur ?… Oh ! tant mieux, tant mieux ! je ne l’espérais plus ! Joies du ciel ! il reste donc encore quelque fibre saine dans ton âme ulcérée ! Ton retour au vrai, au bien, est donc possible ! Anatole… mon ami… mon frère… du courage ! Abandonne ce monde brillant et futile où tu n’as trouvé que haine et souffrance ! viens habiter ici avec nous, en frère ; viens retremper ton cœur à une source pure, laisse-nous te guérir… tu verras avec quels soins, avec quelle tendre sollicitude, nous fermerons les plaies de ta pauvre âme…

— Bon Jérôme, — reprit Anatole profondément attendri, — toujours… toujours le même cœur ! Ah ! je devrais peut-être t’écouter…

— Accepte, accepte ! que peux-tu regretter ? Le grand monde ? Eh bien, — ajouta le docteur en souriant, — tu appelleras ma femme madame la marquise tant que tu voudras, cela te fera illusion ; et si tu ne trouves pas chez nous ces splendeurs qui t’enivraient, tu trouveras du moins toutes les jouissances du cœur et de l’esprit, nous emploierons au bien les dons brillants qui te distinguent. Allons, Anatole, c’est dit : tu acceptes, n’est-ce pas ? Il y a dans cette maison deux jolies petites chambres à louer toutes meublées, je les arrête aujourd’hui pour toi ; tu quittes ton ambassadeur, et avant un mois je me charge de te trouver un emploi fructueux, honorable ; j’ai mon projet, je connais ta valeur.

— Tiens, Jérôme, — reprit Ducormier après quelques moments de silence, — je ne puis te dire la saine et douce impression que me causent tes paroles ; elles m’apaisent, elles me détendent, elles me font espérer… Oui, peut-être cette vie de famille… partagée avec toi, aurait pour moi un charme réparateur… il me semble que je m’y sentirais renaître… Ah ! pourquoi la fatalité m’a-t-elle fait connaître une autre existence !

— Eh ! justement pour t’en démontrer le néant, mon ami ; rude et excellente épreuve si tu veux en profiter.

— Oui… et cependant renoncer…

— Allons, frère ! tu es ému, tu hésites ; un dernier effort, tu es à nous, et le repos, le bonheur, la dignité de ta vie sont assurés.

— Oui, — reprit Anatole d’un air pensif, et cédant à la généreuse influence du docteur, — tu dis peut-être vrai.

— Il n’y a pas de peut-être, Anatole, je dis vrai, je dis juste !

— Ah ! Jérôme, tu dis vrai, plus vrai que tu ne le penses ; je te devrai mon salut ; cœur et esprit, vois-tu, tout se dégradait, se corrompait en moi. Si tu savais aussi à quelle école j’ai vécu ! Employé subalterne de ces hommes d’État, grands seigneurs ou parvenus, gens sans foi, sans principes, sans mœurs ; effrontés hypocrites qui prêchent les plus saintes vertus et vivent journellement dans la crapule ou la débauche ; exécrables ambitieux qui, pour s’arracher ou conserver le pouvoir, boivent toutes les hontes, parjurent tous leurs serments ! Je les méprisais, ces misérables ; mais encore plus méprisable et misérable qu’eux, car voulant, par vanité, me rendre nécessaire, je ne reculais devant rien, tantôt servant leur basse et jalouse ambition, tantôt instrument de leur diplomatie secrète, où la vénalité le dispute à l’ignominie, j’acceptais sans rougir ces missions corruptrices, toujours désavouées, car elles déshonorent autant celui qui achète que celui qui se vend ! L’infamie du corrupteur égale celle du corrompu !

— Toi, mon Dieu ! toi, un si honteux métier ?

— Et ce n’est pas tout ; ces dépravations de l’esprit amènent la dépravation de l’âme. Ah ! Jérôme, que ces aveux, loin de t’épouvanter, te rassurent. Je ne te dévoilerais pas ainsi le passé si je ne voulais rompre à jamais avec lui.

— Oh ! je te crois, je te crois !

— Eh bien ! oui, Jérôme, tu disais vrai. Je devenais méchant, froidement méchant. Tiens, hier, j’étais allé par désœuvrement au bal de l’Opéra. Le hasard m’a mis au bras une jeune femme, une duchesse ; je ne sais comment elle m’avait remarqué, mais me trouvant les dehors d’un homme bien élevé, elle m’avoua, dans son insolence ingénue, qu’elle n’avait pas douté un instant que je fusse, ainsi qu’ils le disent, un homme du monde. Profondément ; blessé, je ne trahis aucun ressentiment, me vantant au contraire de ma roture. Je luttai d’arrogance avec cette femme arrogante. Son esprit, sa tournure élégante, et, s’il faut t’avouer cette dernière faiblesse, son haut rang, faisaient sur moi une vive impression, mais je feignis l’indifférence, presque le dédain ; puis, devinant bientôt que son orgueil de race lui tenait lieu de vertu, je tâchai, à force de paradoxes et de verve, de lui peindre la plus ignoble débauche sous des couleurs séduisantes, espérant ainsi jeter dans son âme de détestables germes que le premier caprice sensuel pouvait faire éclore.

— Mais c’était horrible ! — s’écria Jérôme, — mais c’était infâme !

— Oui, oui, bien infâme, car du moins, me disais-je, si mes paradoxes portent coup, cette hautaine créature sera tôt ou tard dégradée, avilie, perdue, et sa perte me vengera du dédain de ses pareilles ! Oui, je pensais cela… oui, je voulais cela… — reprit Anatole Ducormier avec un remords sincère ; — et maintenant que le sentiment du juste et du bon se réveille en moi sous l’influence de ta sagesse et de ton amitié, je dis comme toi, Jérôme : C’était indigne ! c’était infâme ! Puisse ce pénible aveu me mériter ton pardon !

À ce moment la pendule du cabinet du médecin sonna dix heures.

— Dix heures ! — dit vivement Ducormier en se levant, — J’oubliais mon rendez-vous. Il faut que je te quitte, mon ami ; c’est à peine si j’arriverai à temps chez le comte de Morsenne.

— Encore tes princes ! — dit le médecin avec appréhension. — Que vas-tu faire là ? à quoi bon cette visite ? N’es-tu pas disposé à revenir à nous ? abandonne donc ces gens-là !

— Impossible, mon ami, de manquer mon rendez-vous avec M. de Morsenne… Je dois lui remettre des lettres très-importantes, il m’attend ce matin.

— Eh ! morbleu, qu’il t’attende ! Mets tes lettres à la poste.

— Ce n’est pas tout, mon ami : M. de Morval, l’ambassadeur de qui je suis secrétaire, m’a chargé pour le prince d’une mission verbale. Or, tout en quittant M. de Morval, et j’y suis décidé, très-décidé, je ne puis me dispenser de remplir jusqu’au bout les devoirs de ma place.

— C’est juste.

— Mais ne crains rien, mon cher Jérôme, dès aujourd’hui j’écris à M. de Morval que je renonce à mon emploi.

— Ainsi, Anatole, — reprit le médecin d’une voix grave, presque solennelle, — tu me promets, tu me jures sur ta foi d’honnête homme, de suivre ta généreuse résolution, de venir vivre ici, avec nous, en famille ? Tu me le jures ?

— Mon ami, — reprit à son tour Ducormier d’une voix solennelle, — que je perde à jamais ton estime et ton amitié, que je sois regardé comme le plus lâche, comme le plus ingrat des hommes, si je parjure la promesse que je te fais librement ici, avec une reconnaissance profonde, car il me semble qu’à ta voix tendre et austère je m’éveille d’un mauvais songe. Merci donc à toi, mon ami, mon frère ! — reprit Anatole en se jetant avec effusion dans les bras de Jérôme, — tu m’auras sauvé des périls que tu redoutais pour moi, et de ceux que tu ne soupçonnais pas.

— Eh bien ! maintenant que je ne doute plus de ta résolution, — reprit Jérôme les yeux humides, après avoir répondu à l’étreinte de son ami, — écoute une idée qui m’est venue tout-à-l’heure.

— Explique-toi.

— À mon sens… une femme digne de toi devrait être à la fois le prix et le complément de ta conversion… en un mot, je voudrais te marier le plus tôt possible.

— Jérôme… tu es fou !

— Je suis très-sage… car je ferais deux heureux. Tu as vu mademoiselle Duval ?

— Cette nuit. J’ai pu à peine distinguer ses traits.

— Un ange ! mon ami… dix-huit ans… belle comme une vierge de Raphaël, un cœur d’or, fille d’un colonel d’artillerie ; une dot convenable, et quant à son esprit, à ses talents…

— Une de ses amies, que j’ai souvent vue à Londres, m’a bien des fois parlé de mademoiselle Duval comme d’une personne accomplie ; mais en vérité, ce projet si soudain…

— Écoute, Anatole, cet ange… peut d’un jour à l’autre perdre sa mère et se trouver ainsi seule au monde ; car sa mère est veuve, quoique la pauvre femme garde le fol espoir d’apprendre un jour que son mari n’est pas mort.

— En effet, l’amie de mademoiselle Duval m’a souvent parlé, à Londres, des doutes que la famille du colonel Duval conserve sur sa mort.

— Espoir insensé, te dis-je. Aussi, dans l’inquiétude que me causait l’avenir de cette pauvre enfant, que j’aime comme ma fille, Héloïse et moi, nous avions d’abord songé à marier mademoiselle Duval.

— À qui donc ?

— À un neveu de feu M. de Blainville.

— Comment ! à un grand seigneur ! Voyez-vous, monsieur Jérôme, — ajouta Ducormier en souriant, — quel aristocrate vous êtes !

— Écoute-moi donc ! Ce jeune homme est plein de cœur : il a hérité des biens de son oncle, grâce au désintéressement de ma femme. Depuis longtemps il éprouvait pour elle une vénération que la reconnaissance a encore augmentée ; aussi, lorsque Héloïse lui a parlé de mademoiselle Duval en lui vantant ses mérites et sa beauté, il a répondu que si mademoiselle Duval lui plaisait, il serait enchanté de ce mariage et de pouvoir donner ainsi à ma femme une preuve de déférence pour ses désirs.

— Je l’avoue, cette conduite est remplie de délicatesse.

— Je devais ces jours-ci proposer ce parti inespéré à madame Duval, mais sa grave indisposition de l’autre nuit m’en a empêché. Heureusement aucun engagement n’est pris ; d’ailleurs, en y réfléchissant, je craindrais que ce jeune homme eut cédé moins à son inclination qu’au désir de prouver sa gratitude à ma femme ; je préférerais donc mille fois te voir épouser mademoiselle Duval… Juge quelle joie, nos deux ménages n’en faisant qu’un ! Hein ! qu’en dis-tu ? Ma foi, mon cher Jérôme, — reprit Anatole après quelques moments de réflexion, — je pense comme toi, les demi-mesures sont toujours insuffisantes, et un heureux mariage, contracté sous tes auspices et sous ceux de ta femme, consoliderait peut-être ma conversion en occupant mon cœur et fixant mon avenir. Mademoiselle Duval m’a paru d’une rare beauté, son amie m’en a dit tout le bien imaginable, la pensée de réunir nos deux ménages me ravit, et si j’avais la chance de plaire à mademoiselle Duval et à sa mère… je…

— Tais-toi, hypocrite, — dit gaiement le docteur Bonaquet en interrompant son ami.

— Tiens, je crois que tu me rendras fou de joie !… Maintenant, sauve-toi, et cours chez ton prince ; je voudrais t’en voir déjà revenu. Tantôt nous reparlerons de nos projets avec Héloïse et toi, puisqu’il est convenu que tu nous restes… que tu loges ici.

— N’est-ce pas ma maison de santé ? — répondit Anatole en souriant. — N’es-tu pas mon médecin, mon sauveur ?

— Ainsi, — reprit le docteur Bonaquet en se frottant les mains, — je vais tout de suite arrêter les deux chambres ; elles sont meublées… ce soir même tu t’y installes.

— En quittant le prince de Morsenne, je cours à mon hôtel, et j’envoie ici mon bagage.

— Et ce soir nous pendons la crémaillère ; tu viens dîner avec nous.

— Parbleu ! j’y compte bien.

— Dis donc, Anatole, une idée, une excellente idée…

— Voyons, tu es en train.

— Je vais écrire à ce brave Fauveau ; il sera des nôtres ; il amènera sa gentille petite femme. D’après ce que j’ai conté d’elle à Héloïse, elle en raffole ; car rien de plus rare et de plus charmant que le naturel, lorsqu’il s’y joint, comme chez Maria Fauveau, le meilleur cœur et la plus riante vertu.

— Bravo, Jérôme, ton idée est parfaite, la fête sera complète… Nous parlerons du vieux temps. Tiens, de ce jour, de cette heure, je me sens renaître, revivre, je respire… Oui, je me sens meilleur, je m’en aperçois à l’attendrissement croissant que j’éprouve… C’est bête, mais c’est comme ça.

Et une larme vint de nouveau mouiller les yeux d’Anatole Ducormier. Presque honteux de cette vive émotion, il serra la main de son ami et le quitta précipitamment en lui disant :

— À tantôt, mon bon Jérôme.

— Oui, oui, tu as beau te sauver, — lui cria le docteur Bonaquet, radieux de joie et d’espérance, — je l’ai vue… cette douce larme que tu veux me cacher. Va, maintenant, je ne crains plus rien… Tu seras heureux, Anatole ! ta conversion est certaine !

Ducormier sortit de chez son ami, monta dans le cabriolet qui l’avait amené, et se fit rapidement conduire à l’hôtel de Morsenne.