La Bulgarie au lendemain d'une crise/Introduction

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Typographie de E. Plon et Nourrit & Cie (p. 1-16).

INTRODUCTION

Il n’est pas de pays en Europe dont on parle plus que la Bulgarie ; il n’en est pas qu’on connaisse moins. Si quelqu’un se livrait au labeur ingrat de relever toutes les absurdités et tous les mensonges qu’on a écrits sur les événements de Bulgarie, depuis un an surtout, l’opinion publique de l’Europe s’étonnerait du degré de crédulité que les lanceurs de nouvelles, — trompeurs ou trompés, — lui supposent.

Mais à quoi bon troubler ces troglodytes politiques dans leurs repaires ? à quoi bon faire la lumière sur leurs menées inavouables ? La vérité, pour apparaître à tous les yeux, n’a pas besoin d’être confrontée avec le mensonge, et le prodigieux développement, politique et commercial, pris par la Bulgarie depuis le peu d’années qu’elle est indépendante, est une vérité qu’on ne saurait contester.

Il semblera presque fabuleux aux générations futures qu’un peuple, après des siècles d’asservissement à tous les points de vue — national, intellectuel, économique et religieux, — soit arrivé, en moins de vingt ans, à cette maturité politique surprenante, à ce salutaire empire de soi-même, à cet amour jaloux de l’indépendance, et cela par ses propres forces, au milieu des conditions extérieures et intérieures les plus défavorables. Les contemporains eux-mêmes, qui ont pu suivre jour par jour les progrès de cette évolution nationale et politique sans exemple dans l’histoire, l’ont considérée tout d’abord avec une stupéfaction qui a bientôt fait place à une sympathie sans réserves.

La nation bulgare faisait partie des Rajahs turcs. Est-il besoin de dire la misère, l’oppression, les perpétuels dénis de justice qui accablaient ce malheureux pays ? Est-il besoin de rappeler que les conditions les plus élémentaires d’une existence humaine digne de ce nom lui faisaient totalement défaut ? Des souvenirs confus d’une gloire passée demeuraient ensevelis dans la poussière des vieilles chroniques, mais la liberté et la puissance d’antan ne semblaient plus qu’un songe fugitif à ces malheureuses populations engourdies dans une torpeur sans espoir de réveil. Jadis un prince bulgare, à la tête de son armée victorieuse, avait campé, menaçant, aux portes de Constantinople ; Byzance avait payé tribut à Tirnovo ; à la table de l’empereur grec, l’ambassadeur du czar bulgare avait eu le pas sur l’envoyé d’Othon le Grand. Après, ce fut une longue nuit, et les Bulgares ne sortirent des ténèbres de la domination byzantine sous laquelle ils étaient tombés dans l’intervalle que pour subir les horreurs du despotisme mahométan. Quel sort effroyable pour un peuple d’être condamné à disparaître de l’histoire pendant cinq siècles ! mais aussi quelle preuve éclatante de vitalité quand on le voit, victorieux de ces cruelles épreuves, ressusciter plus jeune et plus vigoureux que jamais !

Cinq cents ans ! avant que docile à la voix de la Russie, l’attention se portât sur la Bulgarie, avant que l’Europe moderne se sentît prise d’une indicible pitié pour ces Rajahs délaissés dont le sort était plus douloureux encore que celui des autres Rajahs, à cause du voisinage immédiat du Croissant.

Le réveil de la pitié européenne marqua le début de la renaissance historique des Bulgares ; la sympathie de l’Europe fut l’heureuse étoile qui sourit à leur résurrection.

Il serait superflu de rappeler la tempête qui bouleversa les Balkans jusqu’au jour où la Bulgarie put enfin être soustraite au joug ottoman. Mais on ne peut passer sous silence le conflit qui s’éleva entre les puissances européennes dès qu’il s’agit de réorganiser politiquement la péninsule, car il exerce encore à l’heure qu’il est une influence considérable sur le développement autonome et indépendant des États balkaniques.

À l’origine, la Russie avait donné à son œuvre d’affranchissement une portée nationale et religieuse ; il fallait, à l’entendre, arracher à la domination des Turcs les chrétiens esclaves des Balkans. Les États de l’ouest et du centre de l’Europe n’avaient aucun intérêt à combattre une telle tendance, ils pouvaient même l’approuver aussi longtemps qu’il ne s’y mêlait aucune arrière-pensée de modifications à introduire dans l’équilibre européen. Mais plus il devint évident que la libération des chrétiens slaves des Balkans était pour la Russie beaucoup moins un but qu’un moyen d’étendre sa propre domination, plus il devint inévitable que l’Europe, pour s’opposer à cette tendance envahissante de la politique russe, érigeât en principe de droit européen le maintien de l’intégrité de l’Empire ottoman. C’est cet antagonisme qui dicta au congrès de Berlin le démembrement contre nature de la Bulgarie en deux parties distinctes, dont l’une devenait principauté indépendante, tandis que l’autre, la Roumélie orientale, restait province turque. C’est encore cet antagonisme qui produisit ce phénomène bizarre que la Russie vit avec indignation les deux tronçons de la Bulgarie parvenir, de leur propre initiative et sans aucune ingérence étrangère, à se réunir pour ne former qu’un seul corps politique ; c’est cet antagonisme enfin qui a fait naître chez le peuple bulgare le sentiment que son indépendance était incompatible avec les ambitieux desseins de la Russie.

Est-ce à dire pour cela que le peuple bulgare nie la dette de reconnaissance qu’il a contractée envers ses libérateurs ? Point. Il n’oublie pas que son affranchissement est l’œuvre de la Russie, et se plaint seulement que celle-ci repousse systématiquement ses témoignages de gratitude. Mais les considérations d’indépendance nationale, politique et économique priment le sentiment de reconnaissance, sans l’effacer. Un peuple de cinq millions d’individus qui, après avoir subi cinq siècles de domination mahométane impitoyablement fanatique, n’a vu passer à l’Islam que 170,000 de ses nationaux, n’a nulle envie, à peine échappé aux chaînes des Turcs, de tendre les bras aux fers des Russes dont il a entendu le cliquetis si proche et si menaçant aux premiers jours de son existence autonome. Feu M. de Giers avait une notion exacte des sentiments bulgares lorsqu’il disait :

Les Bulgares ne veulent pas encore se fondre dans la grande bouillie.» Non, certes ! malgré cette tendance, incompréhensible pour eux, que manifestent certains étrangers à exploiter avec malveillance l’expression de « russophile », et malgré le dépit douloureux que leur causent d’ailleurs les procédés hostiles et dédaigneux de la Russie. Il y a des russophobes en Bulgarie, mais point de russophiles, si du moins on entend par « russophobes » ceux qui persistent à repousser toute entente formelle avec la Russie par crainte de ses visées ambitieuses, et par « russophiles » ceux qui seraient disposés à une réconciliation avec les Russes au prix de l’indépendance de la Bulgarie.

La vérité, c’est que dans leurs aspirations vers la liberté, les Bulgares ne se sont jamais laissé séduire par leurs affinités d’origine et de croyance avec le peuple russe. Aussi longtemps que l’Autriche fut en guerre avec la Turquie, c’est-à-dire pendant des siècles, c’est en l’Autriche seule qu’espéra la Bulgarie. Elle tourna les yeux vers la Russie pour la première fois quand la maison des Habsbourg eut fait du maintien de la Turquie le pivot de sa politique en Orient. Mais le résultat de la guerre de Crimée occasionna un nouveau revirement. Les écrits des réfugiés bulgares qui trouvèrent un asile en Roumanie et en Serbie montrent que, dans la période comprise entre 1860 et 1876, la partie intelligente de la nation, sous l’influence de rapports fréquents avec les émigrés hongrois et polonais, cessa de placer sa confiance dans la Russie. Et malgré la libération obtenue à l’aide des armes russes, malgré la popularité momentanée qu’un tel événement créa dans le peuple en faveur des libérateurs, cette confiance n’est pas revenue. Faut-il s’en étonner ? Le soleil levant de la liberté avait à peine lui pour la Bulgarie que déjà l’invasion russe commençait. Des nuées de législateurs russes, d’oflSciers russes, de fonctionnaires russes, de trafiquants russes faillirent ravir la clarté bienfaisante de l’astre au peuple à peine sorti des ténèbres de la servitude. Ère Dundukoff-Korsakoff ! Ère Caulbars ! On ne saurait donner une idée de tout ce que les Russes firent alors pour annihiler leur propre prestige, sans recourir à des expressions respirant le plus profond mépris. De cette époque date l’aversion mutuelle des libérateurs et des libérés ; on reconnut que, pour les Russes, la Bulgarie ne serait qu’un tremplin, si jamais elle oubliait ce principe que Salluste nous présente comme la sagesse suprême en politique, à savoir que les moyens qui fondent un État sont ceux qui contribuent à maintenir son existence.

Qu’on comprenne bien notre pensée. La Russie n’y peut rien changer ; il lui faut regarder le principe des nationalités slaves et l’orthodoxie comme Ses deux étoiles conductrices, celles par lesquelles, dès l’origine, elle s’est laissé guider, suivant en cela sa destinée historique. Il a pu se produire des temps d’arrêt dans cette marche, mais jamais de longue durée. Plus ça change, plus c’est la même chose. Voilà pour la Bulgarie les bornes de la reconnaissance ; en deçà, il y a place suffisante pour un rapprochement ; il n’en existe point au delà.

Pour le patriote bulgare, les fondements sur lesquels repose l’édifice national sont : la dynastie, l’indépendance territoriale et morale, le maintien énergique des institutions nationales dans leur intégralité ; or, la Russie a tenté de saper ces fondements ; de là les désillusions qu’elle a éprouvées dans sa politique bulgare, sans qu’on puisse en rendre les Bulgares responsables.

Les Russes ont condamné l’Union nationale parce qu’elle s’était faite sans leur entremise. Ils ont chassé du pays le prince Alexandre au moment même où, vainqueur de la Serbie, il jouissait d’une immense popularité. Par leurs plénipotentiaires dans le gouvernement bulgare, par leurs officiers dans l’armée bulgare, ils ont entravé de tout leur pouvoir le développement des institutions nationales. Et, en soumettant à ces rudes épreuves les Bulgares encore inexpérimentés et novices dans l’exercice de leur jeune liberté, la Russie leur a enseigné, bien malgré elle, les conditions essentielles de leur existence nationale.

Ce jeune patriotisme bulgare avait, dans les premiers temps, une notion si confuse du véritable but à atteindre, qu’il regarda comme un devoir national de surprendre nuitamment le jeune prince Alexandre pour le jeter bas du trône. Cela semble une fable et n’est pourtant que la pure vérité. On a beaucoup accusé l’argent russe d’avoir été l’instigateur de cet acte honteux. Il n’en est rien. À l’ivresse de la victoire sur les Serbes avait succédé la crainte de ces mêmes Serbes et… de l’Autriche. Tous les jours le bruit courait que les Serbes, armés par l’Autriche, se préparaient à une nouvelle attaque, et ce bruit trouvait surtout créance dans les cercles d’officiers bulgares. On prétendait que l’armée ennemie était renforcée par des régiments hongrois portant l’uniforme serbe. Le prince lui-même était inquiet. Un officier d’état-major prussien qui venait de traverser la Serbie ayant reçu l’hospitalité dans le palais du prince Alexandre, à Sofia, lui conta que dans quarante-huit heures au plus tard le roi Milan pénétrerait en Bulgarie. Si bien que le prince dégarnit Sofia de troupes et manda le régiment Struma dans la capitale. Les officiers de ce régiment et les élèves de l’école militaire furent mis au courant des rumeurs qui circulaient ; on leur dit que le seul moyen d’empêcher une invasion austro-serbe était l’intervention du Czar, mais que cette intervention ne serait obtenue qu’en sacrifiant le prince Alexandre. « Que préférez-vous, la patrie ou le prince ? » s’écria Grueff, en s’adressant aux élèves de l’école militaire qu’il entraînait vers le palais. « La patrie ! » répondirent les jeunes gens. Ainsi s’accomplit le criminel coup de main du 21 août. Le lendemain, l’exaltation fit place au repentir, mais le repentir a ceci de particulier qu’il n’arrive jamais assez tôt et que, quand il arrive, il est toujours trop tard.

Nous ne rechercherons pas si c’est, en dernière analyse, l’Union de Philippopoli qui a creusé l’abîme entre la Russie et la Bulgarie, ou si elle n’a fait qu’enlever la dernière passerelle qui reliait encore les bords de cet abîme déjà creusé. À Saint-Pétersbourg on a toujours prétendu que le prince Alexandre, en ratifiant l’Union, — car le putsch de Philippopoli ne fut pas son œuvre, — s’était rendu coupable de la plus noire ingratitude envers la Russie et avait, de propos délibéré, servi d’instrument aux puissances qui travaillaient à détruire le prestige russe dans la presqu’île des Balkans. Qu’on regarde ou non cette accusation comme fondée, il n’en est pas moins certain qu’elle n’a pu avoir qu’une influence bien légère sur les progrès de l’évolution bulgare vers l’autonomie. Il y a des prédispositions psychologiques qu’un seul fait, pour important et significatif qu’il soit, ne suffit pas à créer ni à détruire complètement. Ce sont ces infinitésimales politiques qui pour être devinées et maniées exigent la science la plus consommée de l’homme d’État.

On trouvera mentionnés dans les annales du jeune État bulgare des faits accidentels, de peu d’importance à première vue, qui prouvent que, dès l’origine, il exista entre Russes et Bulgares un antagonisme aigu dont il faut chercher la source ailleurs que dans l’ambition politique des uns et la défiance politique des autres. « Nous ne voulons ni de votre miel, ni de votre aiguillon », disait déjà Dragan Zankoff en 1880, et l’on n’a pas oublié à Sofia la petite guerre que se livrèrent longtemps Karaweloff et l’agence russe. L’origine de cette petite guerre fut la conduite outrageante tenue par Bogdanoff, secrétaire de l’agence, à l’égard de Karaweloff, alors premier ministre ; mais elle fut officiellement déclarée lorsque, après Slivnitza, le journal du gouvernement, désavouant les paroles de remerciement du prince Alexandre aux officiers russes pour avoir organisé l’armée bulgare et contribué ainsi à la victoire sur les Serbes, insinua que ces louanges et ces remerciements n’étaient dus qu’aux Bulgares.

Sans doute, ces petits faits isolés seront rejetés au second plan par l’histoire qui juge de plus haut et de plus loin, mais leur importance symptomatique n’échappera pas au politicien avisé.

Quelque opinion que l’on professe sur la scission qui remonte à l’époque de l’Union de Philippopoli, il est grand temps de soumettre à un examen sérieux et définitif l’expression « russophile » en ce qui concerne la Bulgarie. Une définition précise est d’autant plus indispensable qu’on a trop longtemps incarné dans la personnalité d’Étienne Stambouloff l’opposition à la Russie, alors que cet homme d’État exposait en réalité la Bulgarie au péril de voir surgir un parti tout à la dévotion de l’influence russe sur le terrain des aspirations nationales. Un arc trop tendu se casse. Un gouvernement qui, sous le couvert d’une haine implacable contre la Russie, avait introduit le régime du bon plaisir, écrasait sans pitié toute velléité d’indépendance, se mettait au-dessus des lois, supprimait la liberté personnelle, ruinait la fortune publique et aliénait à la monarchie la faveur populaire, un tel gouvernement devait forcément inspirer tout d’abord l’aversion et le dégoût, et faire naître ensuite la tendance, périlleuse pour l’État, de s’affranchir de lui à tout prix, quitte à retomber sous la tutelle russe. C’est cette tendance à pactiser avec le mal pour en éviter un pire qui a été enrayée parla crise du 18 mai 1894, véritable œuvre d’affranchissement à l’intérieur.

Dès lors, quel sens attacher encore à cette épithète « russophile » dont on a fait un usage immodéré depuis le 18 mai ? Si l’on considère comme russophile le Bulgare qui, malgré son inébranlable attachement à la dynastie nationale, malgré son énergie à maintenir l’indépendance territoriale et politique, trouve au moins inutile de mécontenter et de provoquer la Russie sans que rien justifie une pareille attitude, oh ! alors, tous les Bulgares de bon sens sont russophiles. Mais si l’on qualifie de russophilie toute résistance au despotisme réellement oriental d’un ministre qui, sous couleur de défendre la patrie contre la haine des Russes, ne travaillait qu’au profit de son ambition sans frein, la nation bulgare tout entière est russophile jusqu’à la moelle des os, — exception faite de certaines individualités qui trouvaient leur compte dans les agissements inqualifiables de leur patron. Le 18 mai 1894, on a vu ce que pesait la prétendue russophobie.

Nous aurons plus d’une fois l’occasion de revenir sur ce sujet dans la suite ; mais nous croyons avoir d’ores et déjà démontré que le soi-disant Bulgare russophile est un fantôme qui s’évanouit dès qu’on l’examine d’un peu près. En somme, il n’existe pas de patriote bulgare — à quelque parti qu’il appartienne — qui ne subordonne la réconciliation avec la Russie à la reconnaissance formelle, par cette puissance, de la dynastie, de l’indépendance politique et économique de la Bulgarie, et de son droit au libre développement autonome. Les hommes que le prince Ferdinand a appelés au pouvoir après le 18 mai 1894 ont, par l’organe du Dr Stoiloff, exposé le programme de gouvernement qu’ils se proposent — d’accord avec le prince — d’appliquer à la Bulgarie. Le discours prononcé par le président du conseil devant le Sobranyé, le 5 novembre 1894, comporte de nombreux desiderata : stricte observation des traités, améliorations à l’intérieur, rapports amicaux avec la Porte, rétablissement des relations normales avec la Russie, à condition que cette puissance n’exige rien de plus que l’amitié à laquelle lui donnent droit les services rendus à la Bulgarie, amitié dont le prince Ferdinand, représentant constitutionnel de la nation dans ses rapports avec l’étranger, ne s’est jamais départi. C’est là un programme clair, ne laissant aucune prise à l’équivoque. On peut trouver qu’il est vaste, et que sa réalisation ne pourrait être obtenue que par des hommes d’État d’une habileté politique consommée ; mais réduit à ses grandes lignes, il peut se résumer ainsi : La Bulgarie entend rester ce qu’elle est, avec l’agrément de la Russie s’il se peut, sans l’agrément de la Russie s’il le faut.

Ce serait folie de déclarer un tel programme « russophile » parce qu’il n’affiche pas une russophobie provocatrice. La politique bulgare ne saurait jamais être que nationale. Le 18 mai 1894 ne l’a pas fait dévier de la route immuable qu’elle s’est tracée ; la seule modification qu’il lui ait apportée, c’est qu’aujourd’hui le peuple bulgare a cessé d’être un jouet aux mains d’un ministre despote, et se sait en sûreté sous la sauvegarde du prince qui n’a pas hésité à briser cette tyrannie le jour où elle a menacé de devenir un péril national.