La Cathédrale de Lyon/II/7

La bibliothèque libre.
Henri Laurens (p. 36-39).

Partie supérieure de l’abside. — La frise incrustée qui surmonte le triforium de l’abside marque une interruption dans les travaux entrepris par l’archevêque Guichard. À ce niveau, les chapiteaux des colonnettes qui montent d’un seul jet, pour porter les nervures des voûtes, accusent très franchement les caractères de transition du XIIe au XIIIe siècle, ainsi que toute la partie supérieure du chœur. Cet étage comprend une série de sept baies

Photo L. Bégule.

Triforium de l’abside
géminées, encadrées par les branches d’ogives qui viennent se souder en faisceau à la clef de voûte. Les ajours de ces fenêtres affectent la forme très rare et peut-être unique d’un cœur. Les quatre fenêtres des travées à la suite sont divisées en trois baies par des colonnettes ; l’arc brisé de la baie centrale est très surhaussé et ceux des deux baies latérales ont leur sommet découpé par de petits évidements circulaires, disposition dont nous ne connaissons pas d’autre exemple.

Les voûtes sur croisée d’ogives, contemporaines, ou à peu d’années près, de celles du transept, sont du début du xiiie siècle. Un problème délicat venait, à ce moment, se poser à la sagacité du constructeur. L’architecture se lançait dans une nouvelle voie et les voûtes gothiques élevées sur la construction romane risquaient de compromettre gravement l’harmonie du chœur. Le maître d’œuvre s’en est tiré avec une habileté parfaite. La courbure de la voûte a été sensiblement brisée au sommet, mais sans prétendre aux élancements des cathédrales du Nord.

Dès le transept, l’architecte a pu librement lancer ses voûtes dans l’espace, mais encore a-t-il su ménager sa transition entre l’élévation de la nef et celle des bras de croix, en donnant à ceux-ci la hauteur même du chœur. Dans le transept, qui s’élève à la hauteur de la nef, les différences de niveau furent rachetées au moyen de murs verticaux, ajourés, au-dessus du chœur, par une rose et deux baies latérales et, au-dessus de l’arc doubleau des bras de croix, par des galeries de communication en forme de triforium.

Photo L. Bégule.

Transept