La Coopération, ou Les nouvelles associations ouvrières dans la Grande-Bretagne/Introduction

La bibliothèque libre.

LA COOPÉRATION
OU LES
NOUVELLES ASSOCIATIONS OUVRIÈRES
DANS LA GRANDE-BRETAGNE




« J’ai toujours regardé avec sympathie les efforts ayant pour but de combler en tout ou en partie ce grand ravin, qui, jusqu’à aujourd’hui, a séparé la classe des ouvriers de celle des capitalistes. Je voudrais que les uns et les autres se rendissent bien compte de leurs difficultés réciproques. Je voudrais surtout que les ouvriers comprissent ceci : Le capital n’est autre chose que du travail accumulé, et le travail, à son tour, est du capital en germe. Isolés, ni travail, ni capital ne peuvent prospérer… »


------(Discours prononcé à Rochdale.)Cobden.


Holyoake, Selfhelp by the People. History of Cooperation in Rochdale. Traduction par Alfred Talandier, publiée par le Progrès de Lyon. — The economic advantages of Cooperation, by John Holmes, of Leeds. Prize Essay. — History of the Rochdale district Cooperative Corn Mill Society, by Wm. Cooper. — J. Watts, Ph. D. On Strikes. — Sulked Cooperative Societies, their workings and their results. Prize Essay. — The Cooperator. London, F. Pitman. — The Working Man. London, J. Cauldwell. The weekly Sentinel, London, J. Cauldwell. The Reasoner et le National Reformer. — Divers articles du Times, de Westminster Review, de Fraser’s Magazine, Mac Millan Magazine, Quarterly Review, etc. — Prof. V. A. Huber. Die gewerblichen und wirthschaftlichen Genossenschaften der arbeiten den Classen in England, Frankreich und Deutschland, Tübingen, II. laup, 1860.

Il a fallu des grèves gigantesques pour attirer l’attention publique sur le prolétariat anglais, complètement négligé depuis l’avortement du mouvement chartiste. C’est inopinément que l’existence de puissantes organisations ouvrières a été révélée au public, fort étonné d’apprendre que des artisans opposaient à leurs patrons coalition contre coalition, et déclaraient vouloir obtenir de force l’élévation de leurs salaires. La grève de Preston, en particulier, a produit une impression profonde ; et cet événement mérite, en effet, de prendre place parmi les incidents mémorables de l’histoire anglaise. Les ouvriers ont perdu cette bataille ; mais ceux qui comprennent les signes des temps ont reconnu que le prolétariat de la Grande-Bretagne est déjà devenu une force sociale indépendante, dirigée par des hommes qui, en restant maîtres d’eux-mêmes en des circonstances très-difficile, se sont montrés digne d’une meilleure destinée. Le nouvel ordre de choses qui surgit actuellement n’est pas d’origine purement anglaise ; il ne restera pas non plus, ce nous semble, un produit exclusivement britannique ; et nous serions bien étonnés si, tôt ou tard, il ne passait pas le détroit de la Manche. Il est donc grand temps que nous apprenions à le connaître, car il n’est jamais trop tôt, il n’est jamais trop tard non plus, pour réaliser un progrès.