La Daniella/29

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XXIX


Mondragone, 12 avril.

Car il est bien temps de travailler, n’est-ce pas ? Depuis que j’ai mis le pied en Italie, je me délie les jambes et je me croise les bras. Il est temps aussi, non plus de savoir si j’aurai du talent, mais de songer à en acquérir. En tout cas, il faut que j’aie une industrie qui m’aide à me constituer une sécurité, un intérieur, une famille. Cette industrie pourra toujours être un gagne-pain, sans aucun honneur artistique ; c’est le pis-aller de la situation ; mais on doit se dégoûter d’un métier où l’on ne met pas tout l’effort de son être moral, et je veux, puisque la question de métier est jugée et acceptée par ma conscience, porter dans le mien tout l’idéal dont je suis capable, tout le feu que je dois puiser dans l’amour. Allons, allons ! oui : je dois à la femme qui m’a initié à la vie supérieure, de manifester cette vie par une distinction et une valeur quelconques. J’aurai donc du talent, il le faut, et ce problème de ma destinée et de ma pensée, qui me paraissait si effrayant à sonder, c’est une chose claire comme le jour, à présent. Vouloir, espérer, tenter ! Non ! Quelque chose de plus encore ; quelque chose comme ce qui fait la grandeur et la beauté de ma maîtresse : Croire et pouvoir ! Je commençai donc sur-le-champ à déballer et à préparer mon sac d’étude ; après quoi, je cherchai un sujet pour commencer quelque chose. J’avais si bien juré d’être prudent, que Daniella m’avait laissé la liberté de me promener dans mon vaste domaine.

Il y a là, quand le soleil brille, dans ces accidents d’architecture disloquée, dans cette végétation folle qui a tout envahi, dans ce contraste d’un reste d’opulence souriante avec la solennité de l’abandon, des motifs pour toute la vie d’un peintre. Ces ruines n’ont rien qui rappelle celles de nos manoirs féodaux. Il n’y faudrait chercher ni les grandes lignes austères, ni la sombre couleur, ni le caractère effrayant. Le Pianto lui-même n’a rien de lugubre. C’est toujours l’Italie qui rit et chante jusque sous l’herbe du tombeau. Mais, par cela même que de telles ruines ont une physionomie que les littérateurs et les peintres n’ont pas usée, soit qu’ils ne l’aient pas regardée, soit qu’ils ne l’aient pas comprise, elles sont pour moi une trouvaille. Ce n’est pas seulement un fait à étudier, c’est un certain aspect à rendre, un sentiment particulier à exprimer ; c’est une interprétation originale d’objets qui ont leur manière d’exister.

J’ai appris avec soin la perspective et j’ai étudié l’architecture, ne voulant pas être arrêté par des obstacles matériels qui gênent même les maîtres aujourd’hui. On s’est moqué de moi à l’atelier, et je me suis obstiné à croire qu’en attendant la révélation de la syntaxe des choses, il était bon d’en connaître la grammaire élémentaire. Nous n’avons pas toujours à notre service les conditions de l’inspiration, et les tons froids dominent dans le tableau de la vie ; c’est donc une immense perte de temps que d’attendre les beaux jours de l’exubérance. Si nous n’avons qu’accidentellement du soleil dans l’âme, nous avons toujours, quand nous la cultivons un peu, cette tranquille et laborieuse petite volonté dont vous aussi, mon ami, vous m’avez raillé quelquefois. Tant il y a qu’aujourd’hui me voilà prisonnier dans des murailles, c’est-à-dire dans des lignes, des aplombs, des angles et des parallèles ; que tout cela produit, dans l’ombre et dans la lumière, des effets magiques, et que je suis bien content d’être adroit et habile, en attendant mieux.

J’ai donc passé deux heures à me promener dans tous les sens et à contempler les effets. Je n’avais que l’embarras du choix. Il s’agit de commencer par quelque chose, et je suis fixé pour demain ; mais vous savez, mon ami, que l’on ne peut pas travailler exclusivement devant la nature. Elle ne pose pas toujours devant nous, et même elle pose à peu, qu’elle nous désespère. C’est un modèle qui ne reste pas un instant éclairé comme l’instant d’auparavant. Il faut prendre l’effet au vol, et interpréter ensuite avec le sentiment. J’avais donc besoin d’un atelier pour travailler da me, comme on dit ici, et je me suis mis à le chercher.

Certes, le local ne manque pas, et, pour cela aussi, je n’avais que l’embarras du choix. Je me suis décidé pour une salle immense et d’une fort belle coupe, située au premier, du côté sud ; au troisième, du côté nord, tout au beau milieu du grand pavillon. Ce doit avoir été là, jadis, la chapelle papale. Elle n’a plus que quatre murs, et pas mal de trous que je suis occupé à boucher avec des planches, laissant à découvert tes ouvertures qui me donnent un beau jour et qui sont placées trop haut pour inquiéter ma Daniella. Il y a ici, à discrétion, du bois de travail en partie débité, des échelles, des planches et des tréteaux de toute dimension. J’ai trouvé même quelques vieux outils élémentaires laissés par les ouvriers, une scie, un marteau, des tenailles, etc., et j’ai choisi, dans le bois dépecé pour la menuiserie, les matériaux au moyen desquels je pourrai me fabriquer, tant bien que mal, une espèce de chevalet. Élevé à la campagne, je ne suis pas plus maladroit qu’un autre, et il ne me faudra pas beaucoup de temps pour devenir le Robinson de ma solitude.

Je suis sûr, pourtant, que vous riez de mes préoccupations d’installation et d’outillement dans mes ruines. Moi aussi, j’en ris ; ce qui ne m’empêche pas de m’en amuser sérieusement. Daniella songe bien à mon café ! Je trouve charmant de m’établir comme un artiste paisible et bourgeois, dans les conditions qui semblent le plus exclure le bien-être du corps et de l’esprit. Et, si vous y réfléchissez, vous verrez combien ce sentiment-là est naturel, et comme l’idée d’un certain arrangement des choses, fût-ce dans une grotte de rochers, égaye la vie et provoque l’activité humaine.

Quand je me suis vu muni de tout ce qui m’était nécessaire, j’ai songé au moyen de scier et de clouer sans faire de bruit. J’ai essayé mon marteau, enveloppé d’un lambeau de tablier de cuir abandonné par les charpentiers ; mais, de mon atelier, je domine tous les environs, et, bien que les jardins soient presque toujours déserts autour de Mondragone, la petite ferme située tout au bas de l’allée de cyprès, c’est-à-dire à un quart de lieue environ, doit entendre chanter les grandes girouettes de la terrasse. Donc, je dois renoncer au marteau, et demander à Daniella de m’apporter des clous à vis et des vrilles. Quant au bruit moins retentissant de la scie, j’irai me servir de cet outil dans le Pianto, où j’ai remarqué qu’aucun bruit du dehors ne pénètre ; d’où je conclus qu’aucun bruit n’en doit sortir.

Ne pouvant rien commencer aujourd’hui, j’ai fait une nouvelle tournée à un autre point de vue. Il s’agit de savoir si, en collant l’œil aux fentes des huis ou en grimpant aux murs d’enceinte, on peut m’apercevoir du dehors quand je ne suis pas dans mon casino. Je me suis assuré que les portes sont neuves et bien jointes ; que les murs, qui me paraissaient médiocrement élevés, Continent, à l’extérieur, des escarpements formidables ; enfin, que ma forteresse, avec son air bénin, est très-difficile à escalader.

Pourtant je dois regarder le casino comme une citadelle de réserve, en cas d’envahissement des autres parties de mon domaine par les curieux, et j’ai avisé à boucher les fentes des portes et fenêtres qui relient ma petite terrasse avec le fond du portique de Vignole, lequel sera mon promenoir les jours de pluie, et mon chemin de retraite rapide en cas d’alerte. Me voilà donc à l’abri de tout espionnage et de toute surprise. Il ne reste plus à redouter que le cas de sommation légale à la bonne Olivia, et le casino n’est garanti, du côté des appartements, que par des portes assez minces. En outre, il n’y a aucun moyen de s’en échapper sans courir grand risque de se casser le cou, et cette idée me fait frémir quand je songe que je peux être surpris avec Daniella, et qu’elle tenterait probablement de s’échapper avec moi.

Pourtant, tous ces palais italiens ont quelque ingénieuse cachette ou quelque issue mystérieuse, et je serais bien étonné si je ne découvrais pas l’une ou l’autre quelque part.

C’est toujours vers le pianto que mon esprit va cherchant le mystère de Mondragone. Il est évident qu’Olivia et Daniella l’ignorent ; mais, si l’écroulement de quelque passage secret a effacé le souvenir de la tradition, est-il possible d’en retrouver la trace ?

Je suis donc retourné au pianto, et j’ai vainement tâché d’explorer les cuisines, sous le terrazzone. Après quelques pièces insignifiantes, j’ai trouvé des murs et des amas de moellons placés récemment pour soutenir les voûtes qui menaçaient ruine. Cette partie est condamnée absolument. Remontant alors au cloître, je suis venu à bout, avec mon ciseau, de forcer le volet d’une de ces petites fenêtres plus larges que hautes, sortes de soupiraux qui me tourmentaient. J’ai lancé par là, d’abord de petites pierres que j’ai entendues, tomber assez profondément, et puis des morceaux de papier enflammés que j’ai pu suivre de l’œil. Le premier que j’ai risqué a été le seul qui menaçât d’incendier le château. En le regardant descendre lentement et brûler à terre, je me suis assuré qu’il n’y avait là aucun amas de bois et aucun débris combustible ; rien que le sol, semé de pierres et de briques cassées. Les autres papiers enflammés m’ont permis de distinguer parfaitement le local. C’est une cave assez spacieuse, bien voûtée, très-sèche, et qui communiquait à une cave contiguë par une arcade maintenant comblée de débris jusqu’au cintre.

Tout cela me serait bien facile à explorer au moyen d’une corde à nœuds fixée au soupirail, si ce soupirail n’était défendu par des barres de fer très-rapprochées et très-bien scellées dans la pierre. Il faudrait donc arracher cette grille, ce qui ne serait pas impossible avec les outils convenables ; mais le bruit ! Il ne m’est pas bien prouvé qu’il soit absolument étouffé dans cet entonnoir. Au premier ouragan, je profiterai du vacarme général pour risquer ce travail.

N’ayant plus rien à tenter aujourd’hui, je suis revenu sur ma petite terrasse pour vous écrire tout ce qui précède. J’ai, de là, cette magnifique vue dont je vous ai parlé, et, avec la jouissance des yeux, celle de l’ouïe ; car, excepté le berger qui garde ses moutons sur les sommets de Tusculum, je suis l’habitant le plus haut perché de tout ce massif de montagnes. Tous les bruits des collines et des vallées montent donc jusqu’à moi, et j’ai eu le loisir, en vous écrivant, d’étudier cette musique produite par la rencontre fortuite des sons épars qui constitue, en chaque pays, ce que l’on pourrait appeler la musique naturelle locale.

Il y a des endroits comme cela qui chantent toujours, et celui-ci est le plus mélodieux où je me sois jamais trouvé. En première ligne, il faut mettre la chanson des grandes girouettes de la terrasse extérieure. Il est si régulièrement phrasé à son début, que j’ai pu écrire six mesures parfaitement musicales, lesquelles reviennent invariablement à chaque souffle du vent d’est, qui règne depuis ce matin. Ce vent procède, sur la première girouette, par une phrase de deux mesures plaintives à laquelle répond la seconde girouette par une phrase pareille de forme, mais d’une modulation plus triste ; la troisième continue le même motif, en le modifiant par un changement de ton très-heureux.

La quatrième girouette est cassée, par conséquent muette, ce qui est fort à propos, vu que son silence permet à la première de reprendre son thème dans le ton où il vient d’être porté par l’augmentation du vent ; alors, pour peu que la bouffée continue, les trois girouettes chantent une sorte de canon à trois voix qui est fort étrange et fort pénétrant, jusqu’à ce que le souffle qui les pousse tombe peu à peu et les ramène, par des intervalles inappréciables à nos conventions musicales, c’est-à-dire plus ou moins faux, à leur justesse première.

Ces girouettes pleurardes et radoteuses, avec leurs notes d’une ténuité impossible, sont comme les ténors aigus qui dominent l’ensemble. Je ne sais quel esprit de l’air les met d’accord avec le son des cloches des Camaldules ; mais il arrive, à chaque instant, que ces cloches leur font une très-belle harmonie. J’entends aussi, par moments, les phrases entrecoupées des orgues de ce couvent, ou de l’église de Monte-Porzio, village que j’aperçois sur ma droite, au-delà des Camaldules. Est-ce de l’une ou de l’autre église que partaient, cette nuit, les sons que j’ai cru être ceux d’un piano ? En ce moment, rien n’y ressemble, rien ne m’explique ce phénomène d’acoustique.

D’autres chants se mêlent encore à ceux des girouettes : ce sont les refrains des paysans épars dans la campagne. Ils chantent fort mal ; ils crient du nez, et je n’en entends pas un sur cent qui me paraisse tant soit peu bien organisé pour la musique. Ils semblent avoir beaucoup moins conscience de ce qu’ils chantent que les girouettes de Mondragone. Néanmoins, je saisis parfois des phrases d’un caractère sauvage qui ne déparent pas le sentiment répandu dans l’ensemble.

Les basses continues sont dans le bruissement lourd des pins démesurés qui se dressent du côté de la villa Taverna comme des parasols ouverts au-dessus du stradone de chênes, et dans une cascade que je ne puis apercevoir, mais que je me rappelle avoir remarquée le long de l’énorme massif de maçonnerie qui soutient le terrazzone. Ces eaux perdues des ruines sont très mystérieuses. Les fontaines d’où elles jaillissaient étant brisées et taries, elles se sont frayé des passages inconnus dans les fondations et s’échappent par les fissures qu’elles rencontrent, au milieu de rideaux de plantes pariétaires qui font des cheveux et de la barbe aux grands mascarons béants au fond des niches.

Et puis, il y a les cris des oiseaux, bien que les oiseaux soient beaucoup plus rares ici que dans nos climats. Ce sont les vautours et les aigles qui dominent. Le menu peuple des petits chanteurs mystérieux des buissons me paraît en minorité. Il y a donc peu de doux gazouillements dans l’air, mais de grandes voix aigres qui semblent chanter une messe des morts, en se moquant de ce qu’elles disent.

En écoutant tout cela, je poursuis et tourmente une idée qui m’a bien souvent frappé dans ces harmonies naturelles que produit le hasard. Le vent, l’eau courante, les portes qui grincent sur leurs gonds, les chiens qui hurlent et les enfants qui crient, toutes ces voix qui sont censées chanter faux, produisent quelquefois, par cela même qu’elles échappent aux règles tracées, des effets d’une puissance et d’une signification extraordinaires. C’est peut-être bien à tort que les musiciens s’en offensent. Dans le faux, il y aurait à choisir, et, si nous n’avions le sens de l’ouïe oblitéré par la convention de la méthode, nous découvririons des beautés inconnues, des expressions souverainement vraies et nécessaires dans des dissonances réputées inadmissibles. Dans ce nombre, il faudrait ranger surtout la fantaisie éolique que ces girouettes rouillées me font entendre en ce moment. Elles pleurent et soupirent, dans leurs folles discordances, avec une énergie dont aucune définition musicale ne saurait rendre le déchirement. C’est quand elles sortent de leurs thèmes possibles, c’est quand je ne trouve plus le moyen de noter leurs vibrations délirantes avec des signes convenus, qu’elles remplissent l’air d’une symphonie fantastique qui ressemble à la langue mystérieuse de l’infini.

Et nous, hélas ! dans tous nos arts comme dans toutes nos manifestations de sentiment, nous touchons à la limite du possible avec une effrayante rapidité. Oh ! comme je sens cela, maintenant que le sens de l’infini est entré avec l’amour dans mon âme ! Comme je sens que les paroles sont vaines et les expansions bornées ! je n’ose relire ce que je vous écrivais il y a une heure, dans la crainte d’être indigné d’avoir osé tenter de l’écrire ! Et pourtant, mon cœur déborde, et j’ai comme un besoin de crier ma joie aux hirondelles qui passent sur ma tête et aux brises qui couchent les herbes sur les flancs des ruines. Mais je m’arrête, parce que je ne la sais pas, cette langue de l’infini qui me mettrait en rapport avec tout ce qui aime et respire dans l’univers. Le langage humain est court et grossier. Plus il s’alambique, plus il est cynique quand il veut raconter l’amour. L’amour ! Il n’a qu’un mot, j’aime ! et, quand il ajoute j’adore ! il ne sait déjà plus ce qu’il dit. Aimer est tout ; et ce qu’il y a de divin et d’ineffable dans cet acte immatériel de l’union des âmes, rien ne peut l’exprimer en plus ou en moins.

C’est qu’à un certain degré d’intensité de l’émotion, l’esprit rencontre un obstacle qui est comme le seuil du sanctuaire de la vie divine. Tu n’iras pas plus loin ! voilà ce qui a été dit au flot de notre passion terrestre ; au delà de certains cris de la céleste volupté, tu ne pourras plus rien dire ; car tu serais Dieu si tu savais manifester le sixième sens, et il faut rester ce que tu es.

Le soleil baisse, et je n’ai, d’ailleurs, plus le cœur à écrire. Quand l’heure approche où je vais la revoir, je ne me rends plus compte que d’une impatience dévorante. Mais la voilà, je l’entends ouvrir la porte de la cour.

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Ce n’était pas elle ! C’était un de ces bruits qu’il me faut étudier un à un avec soin pour en découvrir la cause. La grande caserne du fond de la cour laisse pleuvoir ses ardoises, qui, en se détachant avec leurs clous du bois pourri, grattent le toit avant de tomber. — Elle est venue tard : j’ai été bien inquiet. Enfin, la voilà, et, pendant qu’elle met notre couvert, je veux vous dire ce qui se passe dehors à propos de moi.

Olivia et Mariuccia sont revenues de Rome ; c’est pour les attendre et pour me rapporter le résultat de leur voyage que Daniella n’est venue qu’à sept heures. Lord B*** et sa famille sont à Florence et ne rentreront à Rome que la semaine prochaine. La princesse Borghèse est absente aussi ; mais son intendant général, sûr des sentiments généreux de sa maîtresse, a parlé à un personnage puissant qui s’est engagé à paralyser les poursuites en ce qui concerne l’intégrité de mon asile, à la condition que je n’en sortirai pas sans sa permission écrite. Voilà donc un protecteur qui se constitue mon geôlier, et, pour un peu, je serais ici prisonnier sur parole. Mais c’est ma Daniella qui seule exige de moi ce serment. Le cardinal *** se contente de me faire savoir qu’en me tenant caché à Mondragone, je ne cours aucun danger. Il ne répond de rien si j’en sors seulement une heure.

Tout cela m’arrange on ne peut mieux, et je crois bien que, dans l’état des choses, il faudrait beaucoup de sbires et de gendarmes pour me faire quitter ma chère prison.