La Ferme à Goron/02

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Tresse & Stock (p. 9-33).


II



Tenant à la main sa casquette de soie noire et un panier d’osier, dont s’allongeaient les anses, le fermier s’avança vers Cyrille, qui le reçut avec un bon sourire d’homme content :

— Vous n’avez pas eu peur de vous enrhumer avec ce sacré brouillard ! Tout de même c’est un fichu temps !

— Ne m’en parlez pas, répondit le fermier, nous en sommes désolés. Hier, il faisait beau, j’ai fait faucher ; à la tombée de la nuit, c’était quasiment sec et ce brouillard-là va nous retarder !… Sans compter que le foin pourrait bien être perdu si d’ici tantôt le soleil ne se montre point ! Ça pourrit et ce n’est plus bon qu’à faire de la litière…

Il lâchait ses phrases lentement, s’apitoyant et geignant, marchant avec un balancement des bras gênés par le bouffant de sa blouse bleue, toute neuve et luisante, où perlaient, aux plis, des gouttelettes claires de brouillard condensé.

Le propriétaire se retourna vers le batelier, qui se tenait à sa gauche, et lui dit :

— Hein ? les gens heureux, ça se plaint toujours !

Le batelier ricana, sans rien répondre, avec un clignement d’yeux à l’adresse du fermier qui répondit :

— Vous croyez ça not’maître, que c’est heureux que de perdre deux vaches dans la même semaine.

— Vous avez perdu deux vaches ?

— Oui, et qui allaient vêler. C’est pitoyable. J’en aurais quasiment pleuré. Le vétérinaire est venu, il y a de ça quinze jours, et il m’a dit qu’y n’y avait rien à faire.

Et il soupira en ajoutant, après une pause :

— Je comptais les vendre à la foire de Caudebec pour nous faire un petit peu d’argent… Ah ! nous sommes bien éprouvés, tout de même !

Le propriétaire ne répondait plus rien, un peu inquiet et se demandant si ces plaintes n’étaient point pour le préparer à une fâcheuse nouvelle.

Le fermier, au dernier terme, avait eu bien du mal à lui donner les cinq cents francs échus. Il ne l’avait payé qu’en deux fois, à quinze jours d’intervalle. Cette fois, ce serait autre chose, bien certainement ; il n’avait pas un sou à lui donner.

Tous trois suivaient le chemin qui longe la Seine, s’enfonçant dans le brouillard qui les aveuglait. Une sonnette, à timbre lourd, vibra et le grincement d’une grille de fer tournant sur les gonds.

— V’la not’maîtresse qui ouvre sa porte, dit le fermier pour rompre le silence.

— Vous v’là chez vous, à revoir, dit le batelier en leur donnant à tous deux une poignée de main.

— Au revoir, père Sandré, et je vous souhaite beaucoup d’Englisch pour demain.

— Y n’est pas trop tôt que vous arriviez, cria Mme  Goron, petite bonne femme, maigre, d’une quarantaine d’années, en apercevant le fermier avec son mari.

— Avec ce temps-là…, répondit le fermier. Et vous allez bien ?

— Merci ; et chez vous ? Votre femme n’a pas pu venir avec vous ?

— Ah ! vous savez, faut bien soigner les bestiaux, et, quand on s’en va tous deux, ça ne marche pas… les domestiques, on ne peut pas compter sur eux.

— C’est bien vrai, ma foi !

Tous trois traversaient le petit jardin qui séparait la maison de la porte d’entrée.

— Ah ! vous avez de jolies fleurs, vous, dit le fermier, chez nous, je ne sais pas comment ça se fait, on ne peut pas en avoir. Et puis, faut des soins, on n’a pas de temps seulement de planter de la salade. Tout de même, v’là des jolies roses.

— Je vous en cueillerai un bouquet, tantôt, pour votre femme, répondit la propriétaire, s’efforçant d’être aimable.

— Mais, vous êtes bien honnête, ça lui fera plaisir…

— As-tu préparé le déjeuner ? interrompit Cyrille, j’ai une faim mortelle.

— Il y a longtemps qu’il refroidit… Tenez, Rouland, dit madame Goron à son fermier, donnez-moi votre panier que je vous en débarrasse.

— Vous pouvez le prendre. C’est pour vous, ce qu’il y a dedans, ah ! il est lourd, vous allez vous faire du mal au bras.

Comme le fermier apportait toujours des rouleaux de pièces de cinq francs, Cyrille se dérida. Décidément, Rouland allait le payer. Tout allait bien. Aussi dit-il aussitôt :

— Mais non, laisse-lui son panier, nous déjeunerons d’abord. Va chercher une bouteille de vin. Ça ne fait pas de mal, un petit verre après la soupe…

— Ah ! répondit Rouland, on dit que c’est très sain…

Ils entrèrent dans la salle à manger, dont le pavé avait été fraîchement lavé et où une fraîcheur montait aux narines.

Les deux hommes s’étant assis, madame Goron sortit et revint de la cuisine, portant la soupière en caillou pleine de bouillon fumant où baignaient de larges croûtes dorées. Une grosse femme de ménage, court vêtue, la suivait tenant sur chaque main un énorme plat. Dans l’un, des légumes, dans l’autre, le bœuf bouilli, décoré de persil.

— Oh ! dit le fermier, vraiment, vous faites trop de frais pour moi.

— Vous savez, répondit Mme  Goron, c’est tout ce qu’il y a, avec un petit rôti.

Le potage fut déclaré excellent, et pendant cinq minutes, il ne fut pas prononcé une parole. Cyrille se tourna bientôt vers la croisée.

— On dirait que le brouillard va se lever.

— Ça ne serait pas dommage, remarqua le fermier ; mes pauvres foins auraient bien besoin d’être promptement rentrés.

— Est-ce qu’on les vend bien, en ce moment ? interrogea Cyrille.

— À Caudebec, mardi dernier, on en a ramené plus de dix charrettes qu’on n’avait pas seulement marchandées. C’est comme les bestiaux, ça ne va pas du tout. Les pommes non plus. Il en arrive maintenant d’Amérique, à ce qu’on dit… L’autre jour, il en est passé trois grands bateaux de suite qui s’en allaient à Rouen.

Et, pendant que se lamentait ainsi le fermier, Cyrille et sa femme se regardaient rapidement, avec une interrogation anxieuse. Tout de même, si le fermier ne leur apportait pas la totalité de la somme attendue, comment feraient-ils ? Et cela était possible. S’il se plaignait ainsi, ce n’était pas sans raison.

— Ah ! oui, continuait-il, les pauvres fermiers sont bien à plaindre. Vous ne vous en doutez pas, vous !

— Vous croyez, dit Mme  Goron. Ce n’est pas tout rose, non plus, de vivre en petits rentiers, allez ! Tout est d’une cherté maintenant !…

— Et les impositions qui augmentent tous les ans, ajouta Cyrille. Et ceci et cela… J’ai fait encore mettre des tuiles à la maison. C’est d’un prix fou.

— Ça, c’est vrai que c’est cher, répondit le fermier. Et pourtant, il y aurait bien besoin de réparations à la grange… Mais ça ne presse pas… On peut attendre.

Et il baissait la voix, voyant le mauvais effet de cette révélation.

— Ah ! les réparations ! dit Cyrille, c’est ça la ruine ! Et vous n’êtes pas venu une seule fois, sans en demander. Ça me coûte cher, à chaque fois que vous passez l’eau !

— Et à moi donc ! riposta le fermier en riant.

Les deux hommes s’esclaffaient ; Mme  Goron plissait ses lèvres en montrant ses dents mal plantées, mais que blanchissait l’acidité du cidre.

Enfin, la femme de ménage apporta le café et un cruchon de grès plein d’eau-de-vie de cidre. Goron alluma sa pipe et offrit un cigare d’un sou au fermier, qui le refusa d’abord, puis l’accepta devant l’insistance de son maître.

— On n’en fume pas tous les jours, dit-il.

Mme  Goron sortit. Alors le fermier se levant alla chercher son panier qu’il avait déposé en entrant sous une chaise et se rassit en le plaçant sur la table.

— Ah ! Ah ! vous n’avez pas oublié nos petites affaires.

Cyrille mit de côté le sucrier, le cruchon et sa tasse et, de la paume de la main, frotta la nappe, maculée de taches de vin et de mie de pain.

Le fermier tira de son panier un petit sac de toile et l’ouvrant fit tomber sur la table un tas de pièces de cent sous en argent.

Les yeux de Cyrille eurent un éclair vif. Sa femme revint bientôt, ayant entendu le bruit métallique. Elle souriait, sans rien dire, à son fermier, voulant paraître aimable. Alors le fermier compta les pièces et les mit en piles que recomptait Cyrille. Un, deux, trois, quatre, cinq. Le compte y était. Mme  Goron tira du tiroir un porte-plume, un encrier et une feuille de papier blanc qu’elle tendit à son mari.

Avec un air de gravité, Cyrille écrivit en disant :

— Et ça va me coûter deux sous de timbre…

Mme  Goron regardait les piles d’écus et, tour à tour, le fermier et son mari. Cyrille tendit le reçu à Rouland qui, l’ayant lu, le plia et le mit dans sa bourse en cuir fermée par des cordons de souliers.

— Encore une goutte, voyons dit Cyrille.

— Ce n’est pas de refus…

— Pendant ce temps-là, ma femme va aller cueillir un bouquet pour la vôtre.

Cyrille était épanoui. Rouland, décidément un brave homme, l’avait payé. C’était au mieux. Mais Mme  Goron ne bougeait pas et, serrant les lèvres, comme émue, elle dit à son mari :

— Si tu es payé, toi, je ne le suis pas moi, tu ne t’aperçois pas que Rouland a oublié probablement d’apporter…

Mais elle se tut en voyant Rouland tirer son mouchoir pour essuyer de grosses larmes qui coulaient sur ses joues ridées. Les époux Goron se regardaient interdits.

— Voyons, mon pauvre Rouland, qu’est-ce que vous avez donc ? C’est pas raisonnable de pleurer comme ça.

Et le fermier continuait à sangloter. L’émotion gagnait Cyrille, au visage duquel le sang affluait.

— Je sais bien, finit par hoqueter Rouland, que je dois vous apporter une grosse dinde à chaque terme, c’est dans le bail, c’est dû, mais, cette fois, pour arriver à faire les cinquante pistoles, ma femme est allée à Caudebec vendre tous les poussins et toutes les poules et tous les picots. Il ne nous reste tant seulement pas un canard dans le ruisseau.

Cyrille tapa sur l’épaule du fermier d’une façon amicale et pour le consoler.

— Allons, c’est tout ça ? Eh bien, c’est gentil ce que vous avez fait, mais vous auriez dû me le dire, nous aurions arrangé ça. Voyons, je ne suis pas si dur que ça. Vous allez voir.

Et se tournant vers sa femme :

— Dis donc, va me chercher le bail. Il est dans le tiroir de ton armoire…

Alors, il versa dans deux verres une pleine rasade d’eau-de-vie de cidre et, en tendant un à Rouland :

— Avalez celle-la, elle ferait revenir un mort !

Mme  Goron rapporte le bail, une liasse de papier timbré où s’étalait une écriture bêtasse et régulière de clerc de notaire campagnard. Cyrille le prit et feuilletant lentement, arriva à ce paragraphe :

« Le prenant est tenu d’apporter, à chaque terme échu, une poule dinde, ou un dindon, du poids minimum de huit livres, pour l’usage du susnommé Goron. »

Cyrille le lut à haute voix et, à l’ébahissement de sa femme qui n’osa protester, quoique surprise désagréablement, biffa d’un trait de plume ces lignes qui avaient tout à l’heure arraché des larmes au fermier. Il ajouta :

— C’est comme ça que je suis, moi, quand vous reviendrez, vous apporterez votre double du bail et je bifferai dessus aussi. En signant dans la marge, c’est valable en justice.

Cyrille paraissait surpris que cet acte de générosité ne précipitât point le fermier dans ses bras. Il n’y a pas beaucoup de propriétaires qui en auraient fait autant, se disait-il, et il se rehaussait à ses propres yeux avec une satisfaction qui lui donnait des battements plus vifs du cœur.

— Hé bien, êtes-vous consolé ? dit-il à Rouland. Ça va donc mal, décidément ? Moi je n’y comprends rien du tout. Il me semble qu’avec la terre que vous avez et la grandeur du terrain, on doit pouvoir en retirer quelque chose, quand le diable y serait.

— Les pauvres fermiers sont bien malheureux, allez, répondit Rouland, non, c’est pas tout rose ! Ça ne peut pas continuer de cette façon. Et il tirait de sa poche un rouleau de papier recouvert d’un Nouvelliste de Rouen.

— Qu’est-ce que ça, fit Goron. Tiens, votre bail, vous l’aviez apporté ?

Rouland était gêné, il cherchait des mots pour dire une chose qui lui semblait difficile à exprimer sans que le propriétaire s’emportât. Enfin !

— Voilà, not’maître, dit-il, c’est pour le relire ensemble. J’ai encore un an à faire dessus. J’ai plus que du mal à arriver à joindre les deux bouts… Je viens, si vous tenez à ce que je reste, nous arranger pour une petite diminution…

— Ah ! ça non ! s’écria Mme  Goron. Tu feras ce que tu voudras, mais moi, je trouve que c’est bien assez de ce que tu viens de biffer. Ma parole ! faudrait peut-être payer les fermiers pour qu’ils viennent faire valoir votre bien !

Et elle parlait, gesticulant, avec une insolence furieuse dans le geste et le regard. Voilà ce que c’était que d’être trop bon ! On n’en finissait pas. Donnez-en long comme le doigt, on en prend tout de suite long comme le bras. Et elle l’avait vue, la ferme, elle n’avait pas peur de passer l’eau ! Elle y était allée un dimanche du mois passé, pendant que toute la famille Rouland était aux vêpres, et elle avait été édifiée ! Ce n’était pas étonnant si on y faisait à peine ses frais. Les haies mal closes ; les bestiaux se promenant dans les propriétés voisines ; les domestiques, non surveillés, couchés au pied d’un arbre, avec un pot de cidre entre les jambes, cuvant une ivresse ; les servantes courant les petits sentiers, à la nuit tombante, avec les beaux lurons du bourg ; les chemins mal entretenus ; les murs des bâtiments couverts de lierre qu’on ne coupait jamais et qui entretenait l’humidité ; des orties partout, à la porte même de la maison ; dans l’étable, du fumier sous les pieds des vaches malades ; les moutons ayant tous la cocotte, faute de soins ; dans la laiterie, le lait qu’on laissait sûrir sans l’écrémer ! Ah ! c’était un beau gâchis !

Elle avait tout vu et avec une impitoyable énergie, elle jetait tout cela à la face du malheureux fermier qui ne répondait pas ; sachant, au fond, que la propriétaire avait raison. Et, si c’était ainsi, pourquoi l’en rendre responsable ? Elle continuait, adoucie un peu. Elle savait bien que ce n’était pas de sa faute, à lui, mais, il manquait d’énergie. Il n’était pas maître dans sa maison. Et un peu paresseux aussi. Ah ! elle savait ce que c’était que la campagne ! Fille de fermière, elle en avait vu de toutes sortes, et c’est elle qui ne serait pas embarrassée pour tirer de la ferme tout ce qu’elle pourrait donner, payer le propriétaire, les frais de la maison et mettre de l’argent de côté par dessus le marché.

Rouland était accablé, Cyrille gêné vidait ses verres d’eau-de-vie sitôt remplis, et lançant au plafond des ronds de fumée, envoyait par petits jets sa salive jaunâtre sur le pavé.

Sa femme s’en aperçut et lui dit brusquement :

— Je t’ai déjà défendu de fumer la pipe quand j’ai lavé ma salle, c’est bon à la cuisine de faire des saletés, mais, pas ici.

Cyrille se tourna vers le fermier en souriant :

— C’est qu’elle n’est pas commode, quand elle s’y met. Hein ! un vrai cerbère… Voyons, tout ça ne nous regarde pas, ajouta-t-il en regardant sa femme. Chien de charbonnier est maître dans sa loge, pas vrai. Pourvu que Rouland nous apporte les termes, c’est tout ce qu’il nous faut. Qu’il s’arrange comme il voudra.

— Ah ! vraiment reprit Mme  Goron, tu trouves ça ? Et tu crois que la terre n’en souffre point. Quand notre ferme sera dépréciée, tu seras bien avancé !

Rouland essaya de protester mais elle continua :

— Ta ra ta ta… Vous me direz que vous avez mis du fumier au pied des pommiers que nous avons plantés ? Hein ! Et les arbres que vous taillez jusqu’au faîte pour vous faire du bois ? Au lieu de cela vous ne devriez pas couper les gourmands qui sortent des greffes des pruniers ? Ce que vous avez bien le temps de faire. C’est pas malin, en passant on tire son couteau ; mais non… Et le foin, dont vous parliez tout à l’heure, si vous l’aviez coupé il y a huit jours, vous n’auriez pas à craindre que le brouillard le mouille !

Les deux hommes se tournèrent vers la fenêtre.

— Tiens ! il n’y en a plus de brouillard ! fit Cyrille.

Mme  Goron sortit de la salle en maugréant.

— Tout de même, elle est dure, notre maîtresse, et dire qu’on a tant de mal, gémit le fermier. Enfin, je vais m’en aller.

Il prit son panier, frappa de la main sur le devant de la blouse, pour faire tomber les miettes de pain restées dans les plis, et, ouvrant la porte :

— Alors, quant à ce qui est de la petite diminution, faut pas y compter, je vois ça !

— Ma femme ne m’a pas l’air d’y être tout à fait disposée… Non…

— Hé ! bien, alors, je ne vois pas qu’il y ait grand moyen de continuer. Après tout, on est de revue, est-ce pas ? On en recausera…

Ils sortirent, et, en passant le couloir, Rouland cria :

— Au revoir, madame Goron…

Mais la propriétaire, qu’on entendait cependant ranger la batterie de cuisine et causer avec la servante, ne répondit pas. Le soleil faisait scintiller le sable des allées du jardin où les roses rouges piquaient leurs tons crus sur la verdure.

— Ça fait quasiment mal aux yeux, à côté d’à ce matin, dit Rouland.

— Oui, y a de la différence, répondit Cyrille. Mais vous allez pouvoir rentrer votre foin, c’est le principal. Allons, le bonjour chez vous.

Et, le laissant ouvrir et fermer la grille, à travers laquelle se voyait un coin de Seine bleue, il rentra chez lui. Sa femme l’attendait à la porte de la salle, ayant regardé par le coin des rideaux ce qui se passait dans le jardin, pendant qu’il avait reconduit le fermier :

— Et tu crois, dit-elle, que j’allais lui donner des roses ? Ah bien !

— Enfin, il a payé, c’est tout ce que je demande.

— Oui ; mais je comptais sur la dinde pour le dîner de demain… Au surplus, nous ne sommes pas embarrassés. S’il n’en veut pas pour le même prix, je ne tiens pas à lui, on la mettra à louer, la ferme. D’ici un an, c’est bien dommage s’il ne vient pas quelqu’un pour la demander. En l’affichant dans les journaux de Rouen !