La Flèche noire/4/4

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Traduction par E. La Chesnais.
Société du Mercure de France (p. 269-282).
LIVRE IV


CHAPITRE IV

DANS L’ÉGLISE DE L’ABBAYE


Dans l’église de Shoreby les prières continuèrent toute la nuit sans interruption, tantôt avec le chant des psaumes, tantôt avec une note ou deux sur la cloche.

Rutter, l’espion, fut noblement veillé. Il était étendu là, tels qu’ils l’avaient arrangé, ses mains mortes croisées sur la poitrine, ses yeux morts fixant la voûte ; et, tout près, dans la stalle, celui qui l’avait tué attendait avec angoisse la venue du matin.

Une fois seulement, au cours des heures, Sir Olivier se pencha vers son captif.

— Richard, murmura-t-il, mon fils, si vous me voulez du mal, je vous le certifie sur le salut de mon âme, vous vous en prenez à un innocent. Coupable aux yeux du ciel je me déclare moi-même, mais envers vous, je ne le suis, ni ne l’ai jamais été.

— Mon père, répliqua Dick, du même ton de voix, croyez-moi, je n’ai aucun dessein ; mais quant à votre innocence, je ne puis oublier que vous ne vous êtes disculpé que faiblement.

— Un homme peut être innocemment coupable, répliqua le prêtre. Il peut être envoyé aveuglément en mission sans en savoir le vrai but. Il en fut ainsi de moi. J’ai conduit votre père à la mort ; mais, comme le ciel nous voit dans ce lieu saint, je ne savais ce que je faisais.

— Cela peut être, répliqua Dick. Mais voyez quel étrange réseau vous avez tissé, puisque je suis en ce moment à la fois votre prisonnier et votre juge ; que vous devez à la fois menacer mes jours et conjurer ma colère. Il me semble que, si vous aviez été toute votre vie un homme loyal et un bon prêtre, vous ne m’auriez ni craint ainsi, ni détesté ainsi. Et maintenant, à vos prières. Je vous obéis, puisqu’il le faut ; mais je ne veux pas du fardeau de votre compagnie.

Le prêtre émit un soupir, si profond qu’il eût presque éveillé chez le jeune homme quelque sentiment de pitié, et il inclina la tête dans ses mains comme un homme courbé sous le poids des soucis. Il cessa d’unir sa voix aux psaumes, mais Dick pouvait entendre les grains du chapelet glissant entre ses doigts, et les prières marmottées entre ses dents.

Encore un instant, et le gris du matin commença à percer à travers les vitraux peints de l’église et à faire honte à la lumière des cierges. Le jour lentement grandit et brilla, et maintenant par les baies du sud-ouest un flot vermeil de lumière dansa sur les murs. La tempête était passée, les grands nuages s’étaient déchargés de leur neige et s’étaient éloignés, et le jour nouveau s’ouvrait sur un joyeux paysage d’hiver sous un blanc manteau.

Un bruit de serviteurs d’église suivit. La bière fut portée à la maison mortuaire, les carreaux furent lavés des taches de sang, afin qu’un spectacle de si mauvais présage ne pût déparer le mariage de Lord Shoreby. En même temps, les mêmes ecclésiastiques qui avaient été occupés toute la nuit si lugubrement, commencèrent à prendre leurs figures de fête pour faire honneur à la cérémonie plus gaie qui allait suivre. Et pour mieux annoncer la venue du jour, les gens pieux de la ville commencèrent à arriver et à faire leurs dévotions à leurs autels préférés ou attendre leur tour aux confessionnaux.

À la faveur de ce remue-ménage, il était facile d’éviter la vigilance des sentinelles de Sir Daniel à la porte et bientôt, Dick, regardant avec lassitude autour de lui, rencontra l’œil de Will Lawless, toujours dans sa robe de moine.

L’outlaw au même moment reconnut son chef, et, discrètement, lui fit signe de l’œil et de la main.

Dick était loin d’avoir pardonné au vieux coquin son ivresse des plus intempestives, mais il n’avait aucun désir de l’entraîner dans sa propre détresse et il lui fit signe, aussi clairement qu’il lui fut possible, de s’en aller.

Lawless, comme s’il eût compris, disparut aussitôt derrière un pilier, et Dick respira.

Quel fut alors son désappointement de se sentir tirer par une manche et de voir le vieux voleur installé, à côté de lui, sur le siège le plus proche, et en apparence plongé dans ses dévotions.

Immédiatement Sir Olivier quitta sa place, et, glissant derrière les stalles, rejoignit les soldats dans l’aile. Si les soupçons du prêtre avaient été éveillés pour si peu, le mal était fait, et Lawless prisonnier dans l’église.

— Ne bougez pas, murmura Dick. Nous sommes dans la plus mauvaise passe, grâce, avant tout, à ta goujaterie d’hier soir. Quand vous m’avez vu si étrangement assis là, où je n’ai ni droit ni intérêt, que diable, ne pouviez-vous flairer le danger, et vous sortir de là ?

— Non, répliqua Lawless, je pensais que vous aviez entendu parler d’Ellis, et que vous aviez de la besogne ici.

— Ellis ! répéta Dick. Ellis est-il de retour ?

— Pour sûr, répliqua l’outlaw. Il est revenu la nuit dernière et m’a donné une forte raclée parce que j’avais bu… si bien que vous êtes vengé, mon maître. C’est un fameux homme qu’Ellis Duckworth ! Il a galopé à bride abattue depuis Craven pour empêcher le mariage, et, maître Dick, vous connaissez sa manière… il l’empêchera !

— Eh bien ! alors, répliqua Dick tranquillement, vous et moi, mon pauvre frère, sommes deux hommes morts ; car je suis ici prisonnier comme suspect, et ma tête répond de ce mariage qu’il se propose de troubler. J’ai un joli choix, par la croix ! perdre ma fiancée ou la vie ! Eh bien le dé est jeté… ce sera la vie.

— Par la messe, cria Lawless, se levant à demi, je suis fini !

Mais Dick lui mit vite la main sur l’épaule,

— Ami Lawless, restez tranquille, dit-il. Si vous avez des yeux, regardez là-bas, dans le coin, près de l’arceau du sanctuaire, ne voyez-vous pas qu’à votre simple mouvement pour vous lever les hommes d’armes, là-bas, sont debout, et prêts à vous arrêter ? Rendez-vous aussi, ami. Vous étiez brave sur le navire quand vous croyiez mourir comme un marin ; soyez brave encore maintenant que vous allez mourir bientôt sur le gibet.

— Maître Dick, dit Lawless haletant. La chose est venue sur moi un peu soudainement, mais donnez-moi le temps de reprendre haleine et j’aurai le cœur aussi hardi que vous.

— Voilà mon brave compagnon ! répliqua Dick. Et cependant, Lawless, c’est bien à contre-cœur que je meurs, mais gémir ne sert à rien, pourquoi gémir ?

— C’est sûr, approuva Lawless, et une nique à la mort, au pis ! Cela doit arriver, maître, tôt ou tard ; être pendu pour une bonne cause est une mort douce, dit-on, quoique je n’ai jamais entendu dire qu’il en soit revenu un pour le raconter.

Et, là-dessus, le solide vieil outlaw se renfonça dans sa stalle, croisa les bras, et se mit à regarder autour de lui avec un air de parfaite insolence et indifférence.

— Et quant à ça, ajouta Dick, ce que nous avons de mieux à faire est de rester tranquilles. Nous ne savons pas encore ce que veut faire Duckworth, et quand tout sera dit, même au pis, nous pourrons peut-être nous échapper.

Quand ils eurent cessé de parler, ils perçurent les légers et lointains accords d’une musique joyeuse qui, peu à peu, approchait et grandissait, toujours plus gaie. Les cloches de la tour se mirent à sonner un double carillon, et des gens, de plus en plus nombreux, encombrèrent l’église, secouant la neige de leurs pieds, se frottant les mains et soufflant sur leurs doigts. La porte de l’ouest fut ouverte toute grande, laissant voir la rue tout ensoleillée sous la neige et donnant accès à une grande bouffée d’air vif du matin ; bref, tout indiquait évidemment que Lord Shoreby désirait se marier de très bonne heure et que le cortège nuptial s’avançait.

Quelques-uns des hommes de Lord Shoreby ouvrirent un passage dans la nef en repoussant les gens avec le bois des lances ; et, à ce moment, on put apercevoir en dehors du portail les musiciens laïques, qui arrivaient sur la neige gelée, les fifres et les trompettes la figure écarlate à force de souffler, les tambours et les cymbales tapant à qui mieux mieux.

Arrivés près de l’entrée de l’édifice sacré, ils se séparèrent en deux files de chaque côté, et restèrent debout dans la neige, marquant le pas pour battre la mesure de leur bruyante musique. Au moment où ils ouvrirent ainsi leurs rangs, les conducteurs de ce noble cortège apparurent au milieu derrière eux, et telle était la variété et la gaieté de leur accoutrement, tel était le déploiement de soie et velours, fourrures et satins, broderies et dentelles, que la procession paraissait sur la neige comme un parterre de fleurs dans un sentier, ou un vitrail sur un mur.

D’abord venait la fiancée, triste spectacle, pâle comme l’hiver, accrochée au bras de Sir Daniel, et escortée comme demoiselle d’honneur par la jeune petite dame qui avait protégé Dick la nuit précédente. Tout près, derrière, dans la plus brillante toilette, suivait le fiancé, clochant sur un pied goutteux, et lorsqu’il passa le seuil de l’édifice sacré, il ôta son chapeau, et on put voir que sa tête chauve était rose d’émotion.

Et alors vint l’heure d’Ellis Duckworth.

Dick, qui était assis pétrifié par des émotions contraires, la main crispée sur le pupitre devant lui, remarqua un mouvement dans la foule des gens qui se bousculaient en arrière, des yeux et des bras levés. Suivant ces signes, il vit trois ou quatre hommes avec des arcs bandés, qui se penchaient à la galerie des chantres. Au même moment, ils lancèrent leur décharge, et avant que les clameurs et les cris de la populace épouvantée eussent le temps d’élever leur bourdonnement, ils s’étaient envolés de leurs perchoirs et avaient disparu.

La nef était pleine de têtes se balançant et de voix clamant. Les prêtres, terrifiés, accoururent en foule, quittant leurs places, la musique cessa, et, quoique les cloches au-dessus continuèrent à résonner dans l’air pendant quelques secondes, quelque vent du désastre sembla trouver bientôt son chemin jusque dans la chambre où les sonneurs sautaient sur leurs cordes, et eux aussi cessèrent leur joyeux travail.

Juste au milieu de la nef, le fiancé était étendu mort. La fiancée s’était évanouie. Sir Daniel était debout, dominant la foule dans sa surprise et sa colère, un trait de la longueur d’une aune frémissait dans son avant-bras gauche, et sa figure ruisselait de sang, d’un autre qui l’avait écorché au front.

Bien avant qu’aucune recherche pût être faite, les auteurs de cette interruption tragique avaient descendu un escalier en tourniquet et décampé par une porte dérobée.

Mais Dick et Lawless restaient toujours en gage ; ils s’étaient bien levés à la première alerte et avaient manœuvré énergiquement pour gagner la porte ; mais avec l’étroitesse des stalles et l’encombrement de prêtres et de choristes terrifiés, la tentative avait été vaine et ils avaient stoïquement repris leurs places.

Et alors, pâle d’horreur, Sir Olivier se leva et appela Sir Daniel, en désignant Dick de la main.

— Voici, cria-t-il, Richard Shelton… jour néfaste… coupable de meurtre ! Saisissez-le !… Faites-le saisir ! Au nom de nos vies à tous, prenez-le et liez-le serré ! Il a juré notre perte.

Sir Daniel était aveuglé par la colère… aveuglé par le sang chaud qui ruisselait toujours sur sa figure.

— Où ? hurla-t-il. Qu’on le traîne ici ! Par la croix de Holywood, il maudira cette heure.

La foule se recula, et un groupe d’archers envahit le chœur ; leurs rudes mains saisirent Dick, l’arrachèrent de la stalle, la tête la première, et le jetèrent par les épaules en bas des marches du sanctuaire. Lawless de son côté restait tranquille comme une souris.

Sir Daniel, essuyant ses yeux couverts de sang, fixa son captif sans sourciller.

— Hé, dit-il, traître et insolent, je te tiens bien ; et par les plus grands serments, pour chaque goutte de sang qui, en ce moment, coule sur mes yeux, j’arracherai un gémissement à ta carcasse. Qu’on l’emmène, ajouta-t-il, ce n’est pas ici le lieu. Menez-le dans ma maison. Il subira la torture dans chaque jointure de son corps.

Mais Dick, repoussant ceux qui l’avaient pris, éleva la voix :

— Sanctuaire, cria-t-il, sanctuaire ! Holà ! mes pères ! On veut m’arracher de l’église !

— De l’église que tu as souillée par un meurtre, garçon, ajouta un homme grand et magnifiquement vêtu.

— Sur quelle preuve ? cria Dick. On m’accuse de quelque complicité, mais sans un grain de preuve. J’étais, il est vrai, un prétendant à la main de cette damoiselle ; et, j’aurai la hardiesse de le dire, elle accueillait ma cour avec faveur. Mais quoi ? Aimer une fille n’est pas un crime, je pense !… non, pas plus que gagner son amour. Hors cela, je suis ici libre de tout crime.

Il y eut un murmure d’approbation parmi les assistants, tant Dick déclarait hardiment son innocence ; mais en même temps une masse d’accusateurs s’éleva de l’autre côté, disant comment il avait été trouvé la nuit précédente dans la maison de Sir Daniel, et comment il portait un déguisement sacrilège, et au milieu de cette Babel, Sir Olivier, de la voix et du geste, indiqua Lawless comme complice du fait. Il fut à son tour enlevé de son siège et placé à côté de son chef. Les sentiments de la foule s’excitaient de chaque côté, et, tandis que les uns entraînaient les prisonniers en divers sens pour favoriser leur fuite, d’autres les maudissaient et les frappaient du poing. Dick, les oreilles bourdonnantes, et son cerveau tournoyant dans sa tête, était comme un homme qui se débat dans les remous d’une rivière furieuse.

Mais l’homme de haute taille qui avait déjà répondu à Dick, d’une voix formidable, rétablit l’ordre et le silence dans la foule.

— Fouillez-les, dit-il, cherchez leurs armes. Nous pouvons ainsi juger de leurs intentions. Sur Dick, ils ne trouvèrent que son poignard, et cela parla en sa faveur ; mais quelqu’un s’empressa de le tirer de sa gaine et le trouva encore taché du sang de Rutter. Alors il y eut une grande clameur parmi les serviteurs de Sir Daniel, que le personnage de haute stature réprima d’un regard et d’un geste impérieux. Mais, quand vint le tour de Lawless, on trouva sous sa robe un paquet de flèches identiques à celles qui avaient été tirées.

— Que dites-vous à présent ? demanda à Dick l’homme de haute taille en fronçant le sourcil.

— Monseigneur, répliqua Dick, je suis ici, dans un sanctuaire, n’est-il pas vrai ? Eh bien ! Monseigneur, je vois à votre air que vous êtes haut placé et je lis sur votre figure les marques de la piété et de la justice. À vous, donc, je me rendrai prisonnier, et cela en toute confiance, abandonnant les avantages de ce saint lieu. Mais plutôt que d’être remis à la discrétion de cet homme que j’accuse ici à haute voix d’être le meurtrier de mon père naturel et le gardien injuste de mes terres et revenus… plutôt que cela, je vous prierai en grâce que votre noble main m’exécute sur l’heure… Vos propres oreilles ont entendu comment, avant que je sois prouvé coupable, il m’a menacé de torture. Il ne convient pas à votre honneur de me livrer à mon ennemi juré et ancien oppresseur, mais vous me jugerez loyalement, selon la loi, et, si je suis vraiment coupable, vous me tuerez sans haine.

— Monseigneur, cria Sir Daniel, vous n’écouterez pas ce loup ? son poignard sanglant démasque sa face de menteur.

— Non, mais laissez-moi, bon chevalier, répliqua le grand étranger, votre violence parle plutôt contre vous.

Et alors la fiancée, qui était revenue à elle depuis quelques instants, et regardait cette scène d’un air égaré, s’échappa des mains de ceux qui la tenaient, et tomba à genoux devant celui qui venait de parler.

— Monseigneur Risingham, s’écria-t-elle, écoutez-moi en justice. C’est par force que je suis ici sous la garde de cet homme, arrachée aux miens. Depuis lors, je n’eus jamais pitié, appui ni confort, d’aucun homme que de celui-ci… Richard Shelton, qu’ils accusent à présent et travaillent à perdre. Monseigneur, s’il était hier soir dans l’hôtel de Sir Daniel, c’est moi qui l’y ai amené, il ne vint qu’à ma prière, et ne pensait pas à mal. Tant que Sir Daniel lui fut un bon maître, il combattit loyalement avec lui contre ceux de la Flèche-Noire ; mais, quand son déloyal tuteur voulut lui prendre la vie par traîtrise, et qu’il se fut enfui, la nuit, pour le salut de son âme, hors de cette maison sanglante, où pouvait-il se tourner, — lui, sans appui, et sans argent ? Ou s’il est tombé en mauvaise compagnie, qui est à blâmer… le jeune homme traité injustement, ou le tuteur qui a abusé de sa garde ?

Et alors la petite dame se mit à genoux à côté de Joanna.

— Et moi, mon seigneur et oncle, ajouta-t-elle, je peux témoigner sur ma conscience, et à la face de tous que ce qu’a dit cette jeune fille est vrai. C’est moi, indigne, qui ai introduit le jeune homme.

Le comte Risingham avait écoulé en silence, et, quand les voix se turent, il resta encore un moment silencieux. Puis il offrit la main à Joanna pour la relever, mais on put remarquer qu’il ne témoigna pas d’une semblable courtoisie envers celle qui s’était dite sa nièce.

— Sir Daniel, dit-il, voici une affaire très compliquée, que je me charge, avec votre agrément, d’examiner et de régler. Soyez donc satisfait ; votre affaire est en bonnes mains ; justice vous sera rendue ! et, en attendant, rentrez de suite chez vous et faites soigner vos blessures. L’air est vif et je ne voudrais pas que vous preniez froid sur ces égratignures.

Il fit un signe de la main ; ce signe fut transmis dans la nef par des serviteurs attentifs, qui suivaient ses moindres gestes. Aussitôt, hors de l’église, une trompette sonna une note aiguë, et, par le portique ouvert, des archers et des hommes d’armes, tous portant les couleurs et les insignes de Lord Risingham commencèrent à défiler dans l’église, prirent Dick et Lawless à ceux qui les retenaient encore, et, fermant leurs rangs sur les prisonniers, se remirent en marche et disparurent.

À leur passage, Joanna tendit les deux mains vers Dick et lui cria : Adieu ; et la demoiselle d’honneur, nullement intimidée par le déplaisir évident de son oncle, lui envoya un baiser avec un : « Bon courage, chasseur de lions ! » qui, pour la première fois depuis l’accident, amena un sourire sur les figures de la foule.